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«Je mesure combien les décisions prises peuvent heurter et susciter des craintes et des oppositions», a reconnu le président, sur un ton sobre. «Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays, notre quotidien? Non. Car ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné, ce serait trahir nos enfants, leurs enfants après eux, qui alors, auraient à payer le prix de nos renoncements. C'est pour cela que la réforme des retraites sera menée à son terme», a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat n'a pas mentionné l'âge pivot, dont la CFDT a fait une «ligne rouge», malgré l'appel d'une quinzaine de députés de la majorité dans une tribune de presse mardi. Il a en revanche conforté une ouverture sur un autre sujet défendu par la CFDT: la question de la pénibilité, promettant de prendre «en compte les tâches difficiles pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt sans que cela soit lié à un statut ou à une entreprise». Est-ce suffisant pour obtenir la levée de la grève? «Avec les organisations syndicales qui le veulent, j'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie d'un compromis rapide», a tranché Emmanuel Macron. «Je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'espace à la négociation», a réagi immédiatement sur le plateau de BFMTV le numéro 1 de Force ouvrière, Yves Veyrier, à l'initiative du mouvement de grève avec la CGT, Solidaires et la FSU depuis le 5 décembre. «Ces formules d'apparence très généreuse sont celles qu'on nous rabâche depuis deux ans et demi», a-t-il poursuivi, estimant qu'«elles n'ont pas réussi à convaincre ni à remporter l'adhésion» «Ce ne sont pas des voeux mais une déclaration de guerre aux millions de Français qui refusent sa réforme. Tout le reste de son discours sonne faux et creux», a twitté le leader du mouvement de gauche, la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Pour Fabien Roussel (PCF), le président a «choisi le bras de fer. C'est donc un appel à la mobilisation totale !» A la veille du Nouvel An, le conflit semble toujours sans issue, alors que la concertation entre Edouard Philippe et les syndicats doit reprendre le 7 janvier. Le trafic restera mercredi perturbé à la SNCF avec un TGV sur trois, quatre TER sur dix, un Transilien sur cinq et un Intercité sur dix. L'amélioration sera perceptible jeudi, et surtout le weekend de retour des vacances, où la SNCF a indiqué qu'elle comptait faire rouler 2 TGV sur 3. L'entreprise a par ailleurs annoncé pour mardi un taux de grévistes de 7,7% et plus d'un tiers chez les conducteurs. La RATP table sur un trafic toujours «très perturbé» mercredi avec 8 lignes de métro totalement fermées. Pour la nuit de la Saint-Sylvestre, les lignes automatiques 1 et 14 circuleront jusqu'à 02H15 du matin (derniers départs à 01H45) et les lignes de bus Noctilien seront «fortement renforcées» (+50%). Côté raffineries, la Fédération CGT de la Chimie a appelé à un blocage de toutes les installations pétrolières - raffineries, terminaux pétroliers, dépôts - pendant 96 heures, du 7 au 10 janvier, a annoncé Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total.