«Déterrer» et «réhabiliter» le patrimoine culturel immatériel par, entre autres, l’adaptation d'histoires populaires en roman permettra de «consolider l’identité algérienne autour de repères qui lui sont propres», ont estimé les animateurs d’une rencontre sur la poésie populaire organisée lundi à la maison de la culture Mouloud Mammeri
de Tizi-Ouzou.
Cette rencontre, animée par les écrivains Amel El Mahdi, Lazhari Labter et Hacene Halouane et organisée dans le cadre de la 12ème édition du salon «Djurdjura du livre», a été l’occasion de revenir sur deux des plus belles et des plus tragiques histoires d’amour dont «Hiziya» de Mohamed Ben Guittoun et «Guemr Ellil» de Abdellah Ben Kerriou qui raconte l’amour impossible entre le poète et Fadhma Zaanounia, fille d’un Bachagha à Laghouat.
Deux histoires adaptées en roman, l’une par Lazhari Labter dans son roman «Hiziya princesse d’amour des Zibans» et l’autre par Amel El Mahdi dans son roman «La belle et le poète».
«L’adaptation de ces histoires en roman en vu de les transmettre et de les partager est nécessaire pour la reconstruction de notre personnalité et pour que nous puissions être fiers de notre +algérianité+ et de notre patrimoine immatériel», a souligné M. Halouane. Pour Lazhari Labter, le roman et le cinéma «sont les meilleurs moyens de transmission de cette poésie populaire qui raconte beaucoup de belles histoires, légendes et événements historiques de notre pays aux jeunes générations».
Selon l'écrivain, la poésie populaire du 19ème et du début du 20ème siècle «est difficile à saisir par les jeunes telle qu’écrite en raison du vocabulaire qui a changé des images qui renvoient à des choses qui ne font plus partie de notre environnement aujourd’hui.» De son côté Amel El Mahdi a insisté sur l’importance «d’adapter ces histoires en romans afin de les partager et de les faire connaître». Elle a souligné la difficulté d’adapter ces poèmes en romans «qui exigent de l’écrivain de la vigilance pour ne pas déformer les faits. C’est aussi une écriture qui bride l’imaginaire du romancier qui ne peut pas donner libre cours à son imagination pour ne pas s’écarter de l’histoire racontée dans le poème.» Cette rencontre littéraire a été marquée par l’interprétation de la chanson «Hiziya» par le chanteur Taleb Tahar qui l’a adapté en Kabyle, créant de l’émotion parmi l’assistance dont des collégiens du CEM Mouloud Féraoun.