Invité hier du forum de DK News, M. Mohamed-Salah Boultif (P-DG d’Air Algérie) a rappelé que l'entreprise allait acquérir 16 nouveaux avions pour un montant total de 60 milliards de DA, le premier avion devant être réceptionné en décembre 2014 et le dernier à fin 2016. Cette nouvelle flotte devrait permettre à la compagnie nationale de récupérer et de développer des parts de marché sur le réseau international pour atteindre 53% en 2017 contre 50% actuellement.
Pour mieux gérer cette nouvelle flotte et ouvrir de nouvelles dessertes notamment vers l'Afrique, Air Algérie a demandé au ministère des Transports de lui octroyer la nouvelle aérogare en construction. Selon M. Boultif, l'actuel ministre des Transports a donné son accord de principe.
«Cette éventualité permettrait à la compagnie d'atteindre ses objectifs en terme de capacité d'accueil à 10 millions de passagers, en 2018, contre 5 millions actuellement», a-t-il dit. Avec le renforcement de la flotte du pavillon national et l'acquisition éventuelle de la nouvelle aérogare, Air Algérie pourrait, en outre, porter sa capacité de transit de 13% à 25% d'ici 2019.
Le management d’Air Algérie se caractérise par une bonne utilisation des moyens, une appréciation correcte du marché national et international dans une situation de concurrence, une politique commerciale de lignes régulières (au contraire des charters et des compagnies low cost), de la prospective et de la programmation du développant de tous les atouts de la compagnie.
Il est établi rigoureusement que les prix pratiqués par la compagnie nationale sont comparables à ceux des autres compagnies sur le même axe.« Il arrive, plus souvent qu’on ne le pense, qu’Air Algérie soit très juste sur les prix : sur un billet Paris-Algérie la part des taxes représente 120 euros pour un billet de 179 euros en période de promotion. Air Algérie encaisse en réalité seulement 69 euros. »
Plusieurs compagnies aériennes empruntent les couloirs aériens de notre pays, ont des parts de marché sur la clientèle qui, de ce fait, n’est pas captive ; chacun étant libre de choisir les ailes de son choix pour voyager. : Air France, Aigle Azur, Air Méditerranée, British Airways, Turkish Airlines, Ettihad, Royal Air Maroc, Tunis Air et bien d’autres ont leur représentation en Algérie et y prospèrent selon toute vraisemblance. »
L’image d’AH est en recomposition
« Il est vrai que jusqu’en 1990, l’image de la compagnie était des plus positive et attirait la clientèle algérienne et étrangère pour la qualité des services et autres prestations. Les choses ont commencé à changer lorsque les autres opérateurs se sont retirés et qu’Air Algérie a été mis au défi de répondre à la demande dans des conditions de tensions permanentes. »
« J’utilise le terme de défi, car il en fut un de transporter des voyageurs, faire face aux obligations du hadj, de permettre à notre communauté émigrée de retrouver ses parents, sa culture, ses racines. De rester dans les programmes de vol à l’international. Cela grâce au dévouement de tous les agents d’Air Algérie. »
« Aujourd’hui, l’image d’Air Algérie est celle d’une compagnie qui s’adapte heureusement aux conditions spécifiques de l’aviation commerciale internationale dont les normes draconiennes ont interdit le survol de nombreux pays par des compagnies qui ne les respectaient pas. Air Algérie a toujours été soucieuse des règles et des exigences de la sécurité et du confort de ses usagers » confirme M. Boultif. Cette image passe par le renouvellement de la flotte- l’acquisition de 16 nouveaux avions commence en septembre et se poursuivra jusqu’en 2016.
« Cela implique la formation des équipages et du personnel commercial. Sachez que nous avons décidé de dégager 5 équipages par avion, au lieu de 4. Des jeunes pilotes sont également formés en parallèle pour l’avenir.
D’autre part, notre pré »vision commerciale est de passer à de 4,7 millions de passagers en 2013, à 5 millions en 2014. A l’horizon 2018, nous pensons transporter 10 millions de clients. C’est une vision proactive fondée sur des capacités et l’ouverture de nouvelles lignes, en direction de l’Afrique de l’Ouest, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est » ajoute le PDG.
Le PDG, Mohamed Boultif considère que le développement de l’entreprise est un levier important dans le maintien d’un climat social : « La particularité de notre entreprise est de compter de nombreux syndicats : UGTA des personnels communs, UGTA des catégories particulières Syndicats autonomes des pilotes, de la maintenance, des PNC.
Pour l’instant, un équilibre est trouvé entre toutes les composantes, qui participent de l’image de la compagnie à l’extérieur. Pour aller dans le sens d’une plus grande équité, nous avons confié à un bureau d’études et d’organisation national, le CETIC, de faire des propositions pour une organisation dynamique, des rapports professionnels d’excellence, des plans de carrière, des charges de travail scientifiques, des rémunérations motivantes ; des formations et des intéressements divers. »Tout est fait pour que le passager d’Air Algérie soit fidélisé dès le début des relations « commerciales » au sens noble d’échanges dans tous les domaines.
