
Dans les pays à revenu élevé, seuls 2% des mesures de relance budgétaire ont été spécifiquement prises au profit des enfants au cours de la première vague de Covid-19, selon le rapport intitulé Soutenir les familles et les enfants au-delà de Covid-19 : "la protection sociale dans les pays à haut revenu,’ produit par le Bureau de la recherche de l'UNICEF-Innocenti".
Le rapport examine comment l'impact social et économique de la pandémie est susceptible d'affecter les enfants, les premières réponses des gouvernements à la crise et comment les futures politiques publiques pourraient être optimisées pour mieux soutenir cette frange de la société.
De février à fin juillet 2020, les pays à revenu élevé ont dépensé un montant historique de 14.900 milliards de dollars pour les réponses à la Covid-19, dont environ 80% ont été consacrés à des plans de relance budgétaire destinés aux entreprises ou par leur intermédiaire, note le document.
Bien qu'il s'agisse d'un élément essentiel de la réponse à la crise, le soutien aux entreprises exclura inévitablement les enfants les plus marginalisés de la société et leurs familles, ce qui signifie que les plus démunis seront les plus touchés. "Alors que la deuxième vague de Covid-19 renforce son emprise, un meilleur équilibre doit être recherché", a déclaré la Direcrice du Bureau de la recherche de l'UNICEF-Innocenti, Gunilla Olsson, selon le site officiel de l'ONU. Le rapport souligne qu'environ un tiers des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Union européenne (UE) inclus dans le rapport n'ont mis en œuvre aucune politique visant spécifiquement à soutenir les enfants dans leur réponse à la première vague de la pandémie. Parmi les pays qui ont investi dans des interventions de protection sociale en faveur des enfants et des familles - y compris la garde d'enfants, l'alimentation scolaire et les allocations familiales - la majorité d'entre elles n'ont duré que trois mois en moyenne.
La nature à court terme de ces interventions est totalement inadéquate pour faire face à la durée prévue de la crise et aux risques de pauvreté des enfant s à long terme, note le rapport. "Nous demandons instamment aux gouvernements de renforcer la protection sociale des enfants, parallèlement au soutien aux entreprises", a déclaré Mme Olsson.
"Des politiques plus fortes axées sur la famille doivent inclure une combinaison de soutien inconditionnel du revenu pour les familles les plus pauvres, d'allocations pour la nourriture, la garde d'enfants et les services publics, d'exonérations de loyer ou d'hypothèque prévues pour le long terme afin d'établir des bases plus solides pour que tous les enfants, et leurs familles, puissent se remettre de cette crise".
Le rapport offre des "conseils pour aider à trouver un meilleur équilibre afin de répondre aux besoins des familles qui élèvent des enfants et les soutiens nécessaires aux entreprises, y compris des stratégies pour protéger les enfants et les familles contre de nouvelles retombées lorsque la deuxième vague de la Covid-19 s'installera".
Ainsi, il recommande de "rééquilibrer les mesures de relance budgétaire actuelles pour permettre une augmentation des dépenses de protection sociale, conformément aux données disponibles sur les mesures efficaces de protection des enfants en temps de crise".