Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a annoncé jeudi que l'amnistie décrétée la veille pour toutes les personnes ayant commis des «actes contre l'Etat» à l'exception des meurtriers concernait aussi les officiers de l'armée dissoute après l'invasion américaine ayant renversé le régime de Saddam Hussein.
M. al-Maliki a annoncé mercredi une amnistie pour toute personne «impliquée dans des actions contre l'Etat» mais ayant «repris ses esprits», à l'exception des meurtriers. Dans un communiqué publié jeudi sur son site internet, le Premier ministre irakien précise que l'amnistie concernait également les officiers de l'ancienne armée dissoute par les Américains qui ont retiré leurs troupes d'Irak en 2011 après huit ans d'occupation.
«Oui, nous annonçons aujourd'hui une amnistie pour ces officiers», a-t-il affirmé en réponse à une question.
Ces officiers doivent «être attachés à la réalisation de l'unité de leur pays et éviter les tentatives de partition sur des bases confessionnelles ou ethniques (...) ou (éviter au pays) de tomber sous la coupe des terroristes qu'ils soient étrangers ou irakiens», a dit M. al-Maliki.
Le Premier ministre a assuré «oeuvrer sérieusement à l'unification de tous ceux -au sein des tribus, les intellectuels et les politiques-, qui croient à l'intégrité de l'Irak, sa souveraineté et sa force».
L'ancienne armée irakienne, qui était forte de 450.000 militaires en 2003, fut dissoute peu après l'invasion américaine ayant renversé le régime de Saddam Hussein. Sous la supervision des forces multinationales en Irak, une nouvelle armée a été progressivement reconstituée mais les dirigeants irakiens se sont à plusieurs reprises plaints du manque d'équipements et de l'encadrement.
Son effectif actuel est proche de 200.000 hommes. L'armée tente depuis plus de trois semaines de reprendre la main face à des insurgés sunnites de l'Etat islamique (EI), qui se sont emparés depuis le 9 juin de larges portions du territoire irakien et ont proclamé dimanche un «califat» sur les zones conquises allant d'Alep, dans le nord de la Syrie, à la province de Diyala, dans l'est irakien.