
Le Soudan a adopté dimanche un régime de change flottant dirigé, c'est à dire régulé par les autorités monétaires, a indiqué la Banque centrale dans un communiqué. Cette mesure fait partie d'une série de réformes lancées par Khartoum pour attirer des investissements étrangers, mais aussi permettre un allègement de sa dette écrasante et faciliter l'accès aux prêts des institutions internationales comme le FMI, pour soutenir le pays dans sa délicate transition politique.
"Le gouvernement de transition a décidé d'adopter un ensemble de politiques visant à réformer et harmoniser le régime de change en appliquant un taux de change flottant dirigé", a indiqué la Banque centrale. Le taux de change officiel est désormais déterminé par l'offre et la demande mais l'institution monétaire garde un rôle de régulateur.
Sur le marché noir, le dollar s'échangeait à plus de 400 livres soudanaises, alors que le taux de change officiel --et fixe jusqu'alors-- était de 55 livres pour un dollar.
Mais l'adoption d'un taux de change flottant pourrait faire baisser drastiquement la valeur de la livre soudanaise f ace au dollar et faire ainsi flamber les prix, au risque d'attiser davantage le mécontentement populaire dans ce pays de 40 millions d'habitants.
Des manifestations, parfois émaillées de heurts, contre la cherté de la vie ont eu lieu ces dernières semaines au Soudan, où le taux d'inflation annuel a dépassé les 300% en janvier.
La Banque centrale a aussi annoncé des restrictions sur les mouvements de devises, comme l'interdiction de partir à l'étranger avec plus de 1.000 dollars en espèces.
Khartoum s'est doté la semaine dernière d'un nouveau gouvernement dont l'une des priorités est la reprise d'une économie exsangue, affaiblie par la pandémie.