
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a exprimé vendredi sa "répulsion" à l'égard de la "conduite incivique" de l'ancien roi Juan Carlos, après l'annonce du versement par ce dernier de près de 4,4 millions d'euros pour régler une ardoise fiscale, rapportent les médias.
"Je vais manifester de manière catégorique le même sentiment que la majorité des Espagnols, qui est la répulsion (...) face aux conduites inciviques que nous avons appris à travers les médias", a-t-il déclaré devant la presse au palais de la Moncloa.
"Ici, ce qui est en question, c'est le comportement d'une personne", a-t-il souligné.
"Ce n'est pas une institution, ni le palais royal ni la couronne, qui est en cause", a-t-il poursuivi.
"Le roi actuel", Felipe VI, fils de Juan Carlos, "a marqué un avant et après en termes d'exemplarité, de transparence et de bon usage des deniers publics et a, en conséquence, tout mon soutien", a encore dit le Premier ministre.
L'ancien roi d'Espagne Juan Carlos, en exil à Abu Dhabi et visé par plusieurs enquêtes judiciaires, a versé près de 4,4 millions d'euros au fisc afin de rég ulariser sa situation, a annoncé vendredi dans un communiqué son avocat.
Ce versement a pour but de régulariser les obligations fiscales découlant de vols en jet privé dont l'ancien monarque avait bénéficié et qui avaient été payés par une fondation basée au Liechtenstein appartenant à l'un de ses cousins éloignés. C'est la deuxième fois que l'ancien souverain règle ainsi ses dettes avec l'administration fiscale.
En décembre, il avait déjà versé près de 680.000 euros, une régularisation liée à une enquête anti-corruption portant sur l'utilisation par Juan Carlos de cartes de crédit liées à des "comptes bancaires aux noms d'un entrepreneur mexicain et d'un officier de l'armée de l'air espagnole", selon les médias espagnols.