
M. Ghannouchi, cité par l'Agence tunisienne TAP, s'exprimait lors d'une conférence politique sur le thème "Fidélité aux valeurs de militantisme du mouvement de libération nationale", organisée par le bureau de la jeunesse du mouvement Ennahdha, à l'occasion du 65e anniversaire de l'Indépendance.
Il a jouté qu'"en 1938, le mouvement de libération nationale a appelé à la mise en place d'un parlement tunisien".
"L'idée même d'un parlement a toujours existé dans le projet de l'indépendance du pays et dans la culture politique tunisienne", a-t-il dit.
Et d'ajouter "Aujourd'hui, il y a certains qui appellent à dissoudre le parlement, c'est paradoxal".
Ghannouchi a, par ailleurs, fait observer que la révolution de 2011 "n'est pas en rupture avec l'Etat de l'indépendance", mais une opportunité de rattraper le retard enregi stré en matière de justice sociale et d'équité entre les régions.
"L'Etat de l'indépendance" a accompli plusieurs réalisations, en particulier dans le domaine de la santé et de l'enseignement et a réussi à instaurer la stabilité, toutefois, il a échoué dans certaines tâches, notamment sur le plan politique. "Il a poursuivi en justice ses adversaires de tous horizons politiques confondus", a-t-il estimé.
La crise politique persiste en Tunisie où une marche appelant à la dissolution du parlement et l'instauration d'un système présidentiel a été organisée, samedi, dans la capitale du pays en proie également à une crise économique, rapportent les médias tunisiens.
La marche a été organisée au centre-ville de Tunis par des partisans du président Kaïs Saïed, en provenance de différentes régions, notamment de Sousse, Sidi Bouzid, Kairouan, Kasserine, Gafsa et Sfax, pour dénoncer la situation de plus en plus difficile en Tunisie, ajoutent les mêmes sources.
Les manifestants ont réclamé que le "système politique passe de semi-parlementaire à présidentiel", appelant à la "démission" du chef du gouvernement Hichem Mechichi.
Dans ce contexte, les manifestants, qui ont réaffirmé leur soutien au président tunisien, ont également scandé des slogans hostiles au parti Ennahda et à son chef, Rached Ghannouch i. Les contestataires ont, en outre, appelé "à prendre des mesures à l'encontre des partis politiques qui ont violé la loi et exploité l'immunité" et d'autres que la Cour des comptes a épinglé pour "financements suspects".
La crise politique liée au différend entre le président Kaïs Saïed et le chef du gouvernement Hichem Mechichi sur la nouvelle composante gouvernementale dure depuis plusieurs semaines en Tunisie.