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Technologies de traçage des données sur le web : Tension sur les «cookies»

Publié par Par Samy yacine le 05-01-2014, 14h38 | 79
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La pratique des ‘’cookies’, ces fichiers espions qui mémorisent et transmettent les données de navigation sur le web,  étant devenue une activité lucrative pour les besoins du ciblage publicitaire, les recommandations des législateurs ne peuvent apparemment rien, face aux appétits du géants du net, beaucoup plus préoccupés par le verrouillage des systèmes d’identification et de traçage. 

Selon l’usage qui en est fait, les cookies peuvent être une belle opportunité de consolidation des capacités de navigation des internautes, tout comme elles peuvent susciter les plus sérieuses craintes sur des atteintes à la vie privée. Sur son site internet, le géant de la recherche internet Google, fait de la pédagogie, en présentant les bienfaits de ses cookies pour le confort de la navigation.

Ainsi, selon Google, avec les cookies, « des informations sur votre visite, notamment votre langue de prédilection et d'autres paramètres, sont enregistrées sur le site Web ; elles seraient alors sources de bienfaits, pour le moteur de recherche qui leur trouve des avantages, comme « faciliter votre visite suivante sur ce site et renforcer l'utilité de ce dernier pour vous », au point où, explique-t-il « Sans les cookies, l'utilisation du Web pourrait s'avérer beaucoup plus frustrante. »

Les fonctionnalités décrites par Google sont certes réelles, mais elles masquent des dérives, sur l’usage des données collectées. Les révélations de l’ancien agent de l’agence du renseignement américaine Edward Snowden comportent des cas de recours aux cookies par l’agence américaine.
On peut lire ainsi sur le site du journal gratuit français www.20minutes.fr que la WashingtonPost qui a eu accès à des documents fournis par Snowden rapporte « que l'agence américaine arrive à se greffer sur ces petits fichiers du navigateur pour identifier des internautes qu'elle surveille. »

Le même site souligne que Le Washington Post n’a pas donné beaucoup de précision sur les méthodes techniques adoptées par la NSA, mais, estime que   qu’elle parvient  « semble-t-il, à exploiter un préfixe des fichiers, notamment ceux de Google, pour extraire des informations sur l'internaute via un numéro unique. »

Cette source journalistique  tempère en mentionnant que la NSA « ne pratique pas une surveillance de masse sur tous les cookies mais fonctionne au cas par cas, et demande au préalable l'autorisation de la cour de justice américaine FISA » Pour le site de 20minutes.fr, «  l'agence utilise les cookies pour consolider un dossier en cours contre une personne suspectée, par exemple, de terrorisme, et pas pour pêcher aléatoirement comme elle le fait parfois. »

Le sujet semble en tout cas susciter beaucoup d’appréhension au niveau des autorités politiques européennes qui ont décidé de mettre quelques limites à l’usage des cookies pour les besoins du ciblage publicitaire, notamment en recommandant aux opérateurs nationaux européen des libertés numériques de s’intéresser de près à la question. Des tractations ont été engagées depuis quelques mois avec les professionnels du net ; notamment les opérateurs de a navigations et ceux de la publicité en ligne .

Mais, les choses ne semblent pas évoluer convenablement si l’on croit les écrits de presse relatifs à ce sujet, à l’instar du site  www.atelier.net qui soulignait qu’en dépit de « l'inquiétude des internautes, beaucoup de sites web européens ne sembleraient pas pressés de respecter les exigences de la Commission Européenne concernant l'usage abusif de cookies. »

Le site rappelle le souci des internautes européens de préserver la confidentialité de leurs données devant les technologies de traçabilité avant de souliner que, malgré cela, « la majorité des entreprises n'appliquent toujours pas les directives de la Commission Européenne en matière de cookies. »  Et le site de pointer l’exemple de pays comme   la France ou l'Allemagne, où, écrit-il « aucuns des meilleurs sites ne les ont appliquées », ce qui fait dire à Danilo Labovic un expert européen  qu’il y a  «un véritable fossé entre les attentes des consommateurs en matière de confidentialité sur Internet et l'expérience fournie par la plupart de ces entreprises».

Le site s’appuie sur une étude effectuée auprès d’internautes de pays européens qui confirme une forte attente de ces derniers, ‘’à 68%’’,  à la mise en conformité des entreprises avec les recommandations de l’union européenne.

L’étude relève ainsi que  « 82% des Allemands, 76% des Britanniques et 62% des Néerlandais veulent que ces entreprises prennent des décisions en ce sens» , ajoutant selon le site atelier.net que « 83% des personnes interrogées déclarent que ces entreprises devraient leur demander leur autorisation avant de les ‘’pister’’ sur internet. » 

A partir des recommandations de l’union européenne, certains pays ont opéré un « tour de vis », à l’instar de la France où l’autorité compétente, la CNIL (commission nationale de l’informatique et des libertés) vient de ponctuer un tour de table avec les professionnels, par une série de mesures. Le site du quotidien parisien   www.liberation.fr note à ce sujet que  la Cnil « a listé les cookies dont l’installation nécessite «une information et un consentement préalable de l’internaute» :

ceux «liés aux opérations relatives à la pub ciblée», ceux mesurant l’audience ou l’activité liée aux boutons de partage sur les réseaux sociaux, tels le like de Facebook et le +1 de Google. » Clairement pour l’autorité française, la pose de ces fichiers de traçage ne peut intervenir sur un terminal de navigation sans le consentement préalable de l’usager.

D’après le quotidien français, la sentence de la CNIL  s’adresse « aux éditeurs de sites et à tous leurs «partenaires» : régies publicitaires et réseaux sociaux notamment, qui récupèrent des informations sur les habitudes de consommation et de navigation des internautes. »
Même si elles ont le mérite de s’appuyer sur une tendance lourde auprès des internautes, soucieux de ne pas être trop ‘’pistés’’, ces recommandations semblent déjà dépassées par les redéploiements technologiques en cours sur ce juteux marché du profilage publicitaire.

 Le site du quotidien économique français www.lesechos.fr/ se fait ainsi l’écho d’informations publiées par la presse américaine, selon lesquelles les géants du net se livrent à une bataille technologique pour verrouiller l’accès à ce segment de marché. Le journal évoque le cas de Google qui « songerait à interdire les cookies tiers sur son navigateur Chrome …   préparerait ainsi son propre système d’identification, basé en partie sur l’identifiant Gmail. »

A travers cette ‘’innovation’’, Google chercherait à offrir aux annonceurs un ciblage des internautes  « plus efficace et s’adapterait indifféremment au PC, au smartphone ou à une tablette. » Le quotidien économique français évoque également  « Apple (qui interdit déjà les cookies tiers sur son navigateur Safari) et Facebook, qui dispose de l’un des systèmes d’identification les plus puissants, vont aussi dans ce sens. »

Les choses vont certainement évoluer rapidement sur ce segment que tente d’encadrer les pouvoirs publics, notamment en Europe. Et comme de coutume, la technologie va prendre de l’avance et poser de nouveaux défis, non seulement pour les législateurs, mais, pour ce cas précis, également pour les sociétés activant dans le domaine de la publicité et de la navigation internet. Comme le souligne, d’ailleurs, à juste titre, Lesechos.fr :

« Si les cookies sont remplacés par des systèmes propriétaires, ces sociétés seront dans la main de géants comme Google, Apple ou Facebook, qui pourront très bien leur fermer l’accès aux données... ou leur ouvrir moyennant rémunération. »

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