Santé

Ai-je besoin de consulter un psy ?

Publié par DK NEWS le 09-02-2022, 15h53 | 6
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La pandémie change nos vies, et elle n’est pas sans conséquences sur notre moral et notre bien-être psychologique. À l’heure où les dépressions et les crises d’angoisse se multiplient, la psychologue clinicienne Séverine Némesin nous aide à faire le point.

"Nous n’avons jamais autant travaillé que ces deux, trois derniers mois", assène d’emblée Séverine Némesin, lorsqu’on évoque avec elle l’augmentation des troubles psychiques liés à la pandémie. "Le premier confinement s’était bien passé, mais depuis décembre, on assiste à une explosion des pathologies." Mais pourquoi ? Et quelles sont les raisons qui pourraient vous pousser à consulter ? Les réponses de Séverine Némesin, psychologue clinicienne.

Pourquoi cette hausse des problèmes psychiques ?

Dépressions, burnouts, phobies sociales : le Covid-19, en bouleversant nos existences, a fait de nombreux dommages collatéraux. Une vague "potentiellement psychiatrique", selon l’experte, qui est due à de nombreux facteurs. Parmi eux : l’aspect inédit et incontrôlable de la pandémie, un certain sentiment d’oppression, le marasme économique, la lassitude des populations après la relative unité du premier confinement et la durée de la situation, l’animosité latente entre sceptiques et optimistes vis à vis de la gestion du virus, mais aussi les nombreux problèmes engendrés par les confinements et le couvre-feu (tensions familiales, hausse des violences conjugales, charge mentale trop importante à la maison, etc.)

"Et il y a également une perte du lien social, explique Séverine Némesin. C’est notamment très compliqué chez les jeunes, qui traversent une période de leur vie où ils devraient expérimenter beaucoup de choses et ne peuvent pas le faire. Je dirais que c’est la partie de la population qui vit le moins bien cette situation." Mais ce n’est pas tout : "Je vois aussi beaucoup de gens qui font le deuil de leur vie d’avant et qui veulent se redéfinir, que ce soit au niveau géographique ou professionnel."

Consulter pour mieux se projeter

Cette volonté de repenser sa vie peut d’ailleurs être l’une des raisons de faire appel à un(e) professionnel(le). "C’est plutôt positif. Les gens qui sont dans cette démarche sont ceux qui vont le mieux. Au moment de redéfinir ce qui est important et ce qui ne l’est pas, ce qu’on veut et ce qu’on ne veut plus, voir un psy peut permettre de se projeter." D’autant plus que ce travail est effectué en dehors du cadre familial : "Cela permet de garder un espace à l’extérieur du huis-clos de la maison ou des groupes restreints que l’on côtoie au quotidien pour déposer des choses. C’est une fenêtre ouverte vers l’extérieur."

Par ailleurs, des consultations vont également permettre de "monitorer l’état mental et éventuellement prévenir l’apparition de troubles mentaux, poursuit Séverine Némesin. Quand il se passe quelque chose d’angoissant dans notre environnement, cela peut réveiller des angoisses archaïques qui sont là depuis longtemps. Aller voir un psy, c’est pouvoir discerner ce qui est en lien avec ce qu’on vit réellement et ce qu’on a vécu auparavant. Il y a un aspect révélateur."

Psychologues cliniciens, psychiatres et bouche à oreille

Vers qui se tourner ? "Si on a des antécédents de maladies psychiatriques et/ou de souffrance psychologique, il est peut-être préférable de se tourner vers un médecin psychiatre", explique l’experte dont le travail en tant que psychologue clinicienne est aussi de faire un premier bilan lorsque les troubles sont inédits, avant d’orienter le patient vers un autre spécialiste. "On peut, au-delà des psychiatres, envoyer les gens voir des thérapeutes axés sur l’EMDR (une méthode basée sur les mouvements oculaires, ndlr.) ou l’hypnothérapie."

Et comment choisir ? "Il existe des numéros d’écoute, mais je dirais que c’est souvent le bouche à oreille qui nous amène des gens. Parce que des proches ont eu de bonnes affinités avec tel ou tel thérapeute, par exemple." Un aspect rassurant que relativise pourtant la psychologue : "Il n’existe pas encore de psy spécialisé Covid. Nous n’avons pas été préparés à ça. Mais les plaintes sont fortes, pressantes, et il y a des urgences à consulter qui n’étaient peut-être pas là avant." Alors une chose est sûre : écoutez-vous, et n’hésitez pas à sauter le pas en cas de doute et/ou de souffrance, ne serait-ce que le temps d’une petite consultation. On n’est jamais trop prudent.

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