Santé

La septicémie : en 6 questions

Publié par DK NEWS le 13-02-2022, 15h47 | 27
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Comment se développe une septicémie ? D'où vient-elle et comment la traiter ? A l'occasion de la journée mondiale de la septicémie, Top Santé revient sur les grandes questions de cette infection.

Le terme de septicémie date de 1837. C'est le médecin français Pierre Piorry qui le construit, sur la base de la version anglaise pré-existante sepsis, mais surtout à partir de deux termes grecs : sang et putréfaction. La septicémie, comme le laisse entendre son origine désigne la présence de bactéries (ou encore de champignons ou virus) dans le sang. Selon les derniers chiffres publiés par l'Institut Pasteur, la septicémie causerait encore 6 millions de décès par an dans le monde.

La septicémie tue principalement des personnes déjà fragilisées. Soit par leur âge : nourrissons, personnes âgées. Ou par un état de santé faible, à cause d'une maladie par exemple, et dont le système immunitaire n'est pas suffisamment résistant pour combattre l'infection.

SEPTICÉMIE, OU GANGRÈNE ?

La septicémie est en fait ce que l'on appelait autrefois "gangrène". C'est ce qui a tué de grandes figures historiques, comme Lucrèce Borgia en 1519 alors qu'elle donnait naissance à son enfant. A cette époque, lorsque celle-ci survenait au moment d'un accouchement, on l'appelait "fièvre puerpérale". De manière générale, la septicémie est liée à un problème d'hygiène.

Le corps, attaqué par une bactérie (champignon ou virus) développe une réponse inflammatoire généralisée. Les signes sont ceux d'une température changeante (fièvre ou hypothermie), d'une accélération du rythme cardiaque et de la respiration, et d'une variation (en augmentation ou diminution) du nombre de globules blancs. Si l'on peut y survivre, elle laisse bien souvent des traces : "25% des patients présentent des altérations cognitives", explique le site de l'Institut Pasteur.

1/6 - Qui est le plus à risques face à la septicémie ?

Toutes les 5 secondes, une personne meurt de septicémie dans le monde. Elle est beaucoup plus importante chez les plus de 65 ans, avec 1 220 cas pour 100 000 habitants. Avant 65 ans, elle touche 95 personnes sur 100 000. Les nouveau-nés sont aussi de grandes cibles : 350 000 décès par an.

18 000 femmes en décèdent chaque année en accouchant dans de mauvaises conditions, principalement dans les pays en voie de développement, qui sont globalement les plus touchés par cette infection.

2/6 - Quels sont les chiffres de la septicémie ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la septicémie tue beaucoup. La mortalité est de 27%. Face à un choc septique, qui constitue la forme la plus grave de l'infection, la mortalité peut atteindre jusqu'à 50%. Avec le vieillissement de la population, ces chiffres pourraient être multipliés par deux en 50 ans.

3/6 - Qu'est-ce qui peut causer une septicémie 

Le problème de la septicémie est qu'elle peut être causée par n'importe quelle bactérie, même de type non pathogène.

Mais elle peut aussi résulter d'une infection à un virus (dont le SARS fait partie), ou encore être due à un champignon et à une méningite. Plus récemment, des cas de chocs septiques (forme la plus intense de l'infection) ont été relevés à cause de protections hygiéniques (portées trop longtemps).

4/6 - Quels symptômes doivent alerter ?

Les symptômes sont ceux d'une fièvre intense ou d'une hypothermie. Le patient atteint de sepsis présente un rythme cardiaque accéléré et une respiration plus rapide que la normale. En réalisant une prise de sang, on s'aperçoit que les globules blancs sont soit très hauts, soit anormalement bas. Les marqueurs d'inflammation sont également au plus haut lors d'une septicémie. Le corps produit en très grande quantité des cytokines, qui sont des particules chimiques qui permettent à nos cellules de communiquer entre elles.

5/6 - Quel traitement contre la septicémie ?

Pour traiter une septicémie, on applique des antibiotiques et on fait en sorte de préserver la fonction vitale des organes, qui est menacée par l'infection. Les thérapies n'ont que très peu évoluées à ce sujet. Si le spesis touche 1,8 fois plus de monde que les pathologies cardiaques, le budget de recherche qui lui est accordé est 13 fois inférieur à celui des maladies du coeur.

6/6 - Peut-on en guérir ?

La septicémie est une véritable course contre la montre. L'infection, qui atteint le sang se diffuse très vite dans le corps. Il est possible d'y survivre, mais bien souvent les patients présentent des séquelles, la plupart du temps neurologiques ou musculaires. D'autres cas entraînent des gangrènes et mènent à des amputations, comme ce fut le cas de Lauren Wasser, mannequin amputée à la suite d'un choc toxique causé par un tampon en 2015.

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