Le Comité de protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités éthiopiennes à libérer deux journalistes accusés d'"atteinte à la Constitution", chef potentiellement passible de la peine de mort, et à "cesser de cibler les membres de la presse". Dessu Dulla et Bikila Amenu, journalistes de la télévision en ligne Oromia News Network (ONN), ont été arrêtés le 18 novembre 2021, indique le CPJ dans un communiqué mardi, à l'occasion de la Journée internationale de la Liberté de la presse. ONN est considérée comme proche du Front de libération Oromo (OLF), parti d'opposition ayant renoncé à la lutte armée depuis le retour d'exil de ses dirigeants après l'arrivée au pouvoir en 2018 de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed, premier Oromo (la communauté la plus nombreuse du pays) à ce poste. "Après des mois de détention arbitraire, les poursuites pour subversion engagées contre les journalistes éthiopiens Dessu Dulla et Bikila Amenu, potentiellement passibles de la peine de mort, sont scandaleuses", déclare la coordinatrice du programme Afrique du CPJ, Angela Quintal, dans un communiqué. Selon le CPJ, les deux jour nalistes devaient comparaître ce mardi 3 mai, après de multiples reports d'audience. Par ailleurs, dans un communiqué publié mardi, Daniel Bekele, chef de la Commission éthiopienne des droits de l'Homme (un organisme public indépendant), s'est dit inquiet de l'arrestation, dimanche, par des policiers en civil, "du journaliste Gobeze Sisay, dont la localisation est inconnue depuis".