Santé

Comment surmonter une fausse couche

Publié par DK NEWS le 25-11-2022, 15h47 | 3
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Même si elle est fréquente, la fausse couche peut parfois laisser des traces profondes. Comment trouver les mots pour en parler et trouver la force de renouer avec un désir de grossesse ? Les conseils de la psychologue Micheline Garel. 

Fausse couche: une grossesse sur 6

On estime que 15 à 20% des grossesses sont interrompues par une fausse couche, c'est-à-dire l'expulsion de l'embryon avant le sixième mois. Dans les deux tiers des cas, à cause d'une anomalie chromosomique de l'oeuf. Mais, quelle que soit la raison, le moment auquel elle survient et l'histoire de chacune, une fausse couche est la plupart du temps vécue comme un épisode dramatique par les femmes.

 

Fausse couche : mettre des mots sur le désarroi

Une étude de l'Inserm, menée par la psychologue Micheline Garel, a montré que, juste après la fausse couche et dans les trois mois suivants, près de la moitié des femmes présentait des signes de dépression. Car, malgré sa fréquence, la fausse couche est entourée de silence.

«Simple à traiter et souvent sans conséquence pour les futures maternités - surtout quand elle survient lors d'une première grossesse - elle est banalisée par le corps médical. L'entourage, plein de bonne volonté, mais d'autant plus mal à l'aise que la fausse couche renvoie à des tabous, le sexe, le sang, la mort, a tendance à minorer l'événement pour se montrer rassurant. C'est donc seules que les femmes font face à leur détresse. Or, pour surmonter ce cap difficile, il est essentiel de verbaliser et d'exprimer ses émotions », explique notre psychologue.

Après le choc, elles ont besoin de donner un sens à l'incompréhensible. Mais aux raisons qu'elles invoquent répond souvent un sentiment d'échec et de culpabilité intense. «Si je n'avais pas travaillé autant... », «Si je n'avais pas attendu si longtemps...», «Si je n'avais pas avorté il y a dix ans...», s'accusent-elles.

«Aujourd'hui, les femmes ont du mal à ne pas avoir la maîtrise totale de leur corps. La grossesse et la naissance sont planifiées, et de plus en plus tard d'ailleurs. Elles se projettent très vite dans leur maternité, investissent cet enfant, d'autant plus quand elles l'ont senti bouger ou l'ont vu à l'échographie. Or la fausse couche vient bouleverser ce « programme », augmentant la détresse ressentie.

 

Fausse couche: la tristesse est nécessaire

«A l'angoisse de ne pouvoir être mère s'ajoute la honte de n'avoir pas été capable de mener ce projet à terme, et au sentiment de perte de maîtrise du corps, celui de ne plus maîtriser sa vie», souligne notre spécialiste.

Le mot est là: une perte. Les femmes doivent accepter cette séparation, faire le deuil d'un enfant qui n'est pas né et celui du statut de mère. Cette période de tristesse est une étape nécessaire. Elle permet peu à peu d'accepter les arguments médicaux et de rebondir. Mais chez certaines, elle se prolonge de façon inquiétante. La fausse couche peut aussi raviver un événement traumatique, un décès, un accident, par exemple, et entraîner une tristesse insurmontable chez des personnes fragiles. Il ne faut donc jamais hésiter à en parler à un médecin ou à un psychologue.

 

Fausse couche : du temps pour se réconcilier avec soi

Parce qu'il n'exprime pas la même émotion, la femme peut avoir l'impression que le désir d'enfant de son compagnon n'était pas si fort. Ce qui peut créer des tensions, voire bouleverser l'équilibre du couple

«Prendre un moment pour parler avec son conjoint de ce que chacun ressent est nécessaire, mais pas au plus fort de la crise. De même que parler de la baisse du désir qui peut suivre la fausse couche. Ces phénomènes sont passagers et il est important de les accepter sans angoisse», ajoute la psychologue. Quant à la peur de la répétition, même si le risque est faible, et à la réticence qu'éprouvent certaines femmes à redémarrer une grossesse, elles sont compréhensibles.

«Il peut arriver que, même si elles le désirent, les femmes aient plus de mal à concevoir car le corps comme le mental, doivent être prêts. Il ne faut pas s'inquiéter si les règles ne reviennent pas rapidement ou si une grossesse ne survient pas tout de suite.C'est parfois lié à un petit "blocage" qui se résout quand l'angoisse retombe. On peut toujours en parler avec son gynécologue ou un psychologue. L'essentiel est de se donner le temps. Celui de se réconcilier avec ce corps qui nous a fait défaut.» Pour aborder la prochaine grossesse avec une sérénité retrouvée.

 

Fausse couche: où trouver du soutien ?

L'idéal est de s'adresser à une personne de confiance, compatissante et capable de prendre du recul. «Beaucoup de femmes réalisent alors qu'elles ne sont pas seules, qu'une tante, une collègue a été confrontée à cette situation. C'est auprès d'elles qu'elles trouvent l'écoute nécessaire, au moment des caps difficiles: la date à laquelle l'enfant aurait dû naître, celle du congé maternité, celle de la fausse couche...», souligne notre expert.

Car à être trop impliqué, on peut être dépassé. Même si, dans la plupart des cas, les femmes trouvent un soutien précieux chez leur compagnon et que la fausse couche renforce les liens du couple, les conjoints sont parfois désarmés face une situation qu'ils ne comprennent pas pleinement. «Il existe souvent un décalage entre le ressenti physique, et psychologique, des femmes et des hommes. Aussi touchés soient-ils, ces derniers veulent donner une image solide et rassurante. Si certains sont très investis dès le début, d'autres ne prennent conscience de leur paternité qu'en voyant le ventre s'arrondir, quand l'enfant commence à bouger, voire quand ils le tiennent dans leurs bras», précise Micheline Garel.

 

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