Environ 56 des 500 réfugiés angolais qui étaient partis mardi de Kinshasa pour rentrer dans leur pays après des années d'exil restaient encore bloqués jeudi à la frontière pour des raisons administratives, a indiqué le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). Jeudi matin, environ 150 personnes étaient bloquées, selon le HCR et le ministre congolais de l'Intérieur Richard Muyej.
"Sur 182 personnes qui étaient bloquées, 116 personnes sont déjà passées. Il en reste 56", a expliqué Céline Schmitt, porte-parole du HCR en RDC, qui se trouvait dans la matinée à la frontière.
Jeudi matin, M. Muyej avait déclaré qu'"environ 150 réfugiés angolais étaient coincés à la frontière" car les autorités angolaises "considèrent que des personnes candidates au rapatriement ne remplissent pas toutes les recommandations ou les critères".
Il a déploré une "faiblesse de la partie angolaise", qui n'a pas dépêché en République démocratique du Congo "des experts chargés d'identifier les réfugiés angolais" - un travail qu'auraient donc mené seuls la commission congolaise pour les réfugiés (CNR) et le HCR. Mme Schmitt avait pour sa part indiqué que "le processus de vérification n'était pas encore finalisé" et qu'il se poursuivait.
En tout, 29.000 Angolais ont choisi de rentrer volontairement dans leur pays. Ils s'ajouteront aux 76.000 qui sont déjà rentrés depuis 2003, début des opérations de rapatriement organisées de concert par le HCR, la RDC et l'Angola.
Pour les prochains rapatriements, "nous espérons que la partie angolaise pourra prendre ses engagements, que ses experts viendront et que l'on pourra faire le travail (d'identification) ensemble dans nos camps pour éviter de telles souffrances, qui sont regrettables", a indiqué M. Muyej. Les Angolais sont estimés à près de 48.000 en RDC. Si environ 29.000 veulent rentrer chez eux, quelque 18.000 ont choisi de rester dans leur pays d'accueil. Les ressortissants de l'Angola ont trouvé refuge en RDC par différentes vagues: d'abord de 1962 à 1975, pendant la guerre d'indépendance contre le colon portugais, puis de 1999 à 2002, après la guerre civile qui sévissait dans ce pays.
