Santé

Pourquoi certaines personnes sont-elles plus frileuses que d'autres ?

Publié par DK NEWS le 14-05-2023, 12h25 | 67
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L'humanité est divisée en deux catégories : ceux qui ont toujours (ou souvent) froid, et les autres. C'est un fait, mais l'heure est venue de vous expliquer ce qui se cache derrière cette éternelle scission.

 

L'expérience est assez simple à mettre en place hors période de crise sanitaire : regroupez une dizaine de personnes dans un espace clos en hiver, et attendez. Rapidement, un premier groupe va se dégager et constater un froid intolérable. Dans la foulée, un second groupe émergera et tentera de dissuader le premier de monter le chauffage, prétextant "qu'on crève déjà de chaud". Eh bien, au risque de les décevoir, aucun des deux clans n'a raison. Nous ne sommes absolument pas égaux face au froid.

Divers facteurs peuvent expliquer cela, comme des différences d'alimentation et d'activité physique (le mouvement créant de la chaleur) ou encore des problèmes pathologiques (comme un dysfonctionnement de la thyroïde, qui joue sur la régulation de la chaleur, ou des soucis de circulation sanguine). Mais les explications principales ne se trouvent pourtant pas là.

 

UNE HISTOIRE DE SURFACE CORPORELLE ET DE MÉTABOLISME

Ainsi, les personnes particulièrement frileuses souffriraient avant tout d'un rapport défavorable entre leur surface et leur masse : "Les gens qui ont "toujours froid" ont généralement une masse musculaire trop faible par rapport à leur surface corporelle", explique le médecin américain Christopher Minton, spécialiste de la question, à Upworthy. "Leur température corporelle réelle n'est peut-être pas vraiment inférieure à la normale, mais ils ont froid parce que leur corps leur dit de conserver la chaleur."

Mais ce n'est pas tout. Les différences d'activité métabolique entre les individus entreraient également en ligne de compte. "Nos cellules vont utiliser en permanence toute sorte de molécules carbonées pour faire différentes transformations", précise ainsi le professeur de biochimie Daniel Ricquier à Sud Ouest. "Quand nos cellules fonctionnent, elles oxydent des substrats à partir de l'oxygène que nous inhalons. Et quand on oxyde des substrats, il y a inévitablement une partie de l'énergie d'oxydation qui est perdue sous forme de chaleur." Résultat : celles et ceux qui, pour de mystérieuses raisons, bénéficient de cellules particulièrement performantes seraient donc moins frileux.

Une loterie tout aussi injuste, par ailleurs, que celle de la graisse brune, soit des tissus adipeux producteurs de chaleur repérés chez les animaux hibernants et les nourrissons, mais récemment découverts chez les adultes également. Seulement là, aussi, tout le monde n'en affiche pas la même quantité. Ce qui pourrait expliquer pourquoi vous portez un pull quand d'autres se promènent en débardeur.

 

L'INÉGALITÉ DES GENRES ?

En marge de toutes ces considérations, une question continue d'agiter l'humanité depuis des lustres : les femmes sont-elles plus frileuses que les hommes ? Sachez-donc - et cela ne vous surprendra pas - que nous n'avons toujours pas la réponse, les scientifiques n'ayant toujours pas trouvé de consensus.

Et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Une étude américaine publiée en 1998 dans The Lancet constatait ainsi que les mains des femmes étaient 1,5°C plus froides que celles des hommes en moyenne, tandis que leur température interne, elle, était légèrement supérieure. La conclusion des chercheurs : la chaleur perdue au niveau des extrémités (qui relaient la sensation de froid au cerveau) au profit des organes internes accentue la sensation de froid chez les femmes.

Très bien, mais deux ans plus tard, en 2000, une équipe canadienne menée par Peter Tikuisis avance qu'il faut aussi tenir compte de la corpulence des sujets. Elle constate ainsi que 5 hommes et 6 femmes de corpulence similaire plongées dans un bain à 18°C pendant une heure se refroidissent aussi vite (avec une perte de 0,47° C par heure). Bref, nous en revenons à la question du rapport de masse/surface : les femmes, dont la masse musculaire est généralement moindre que les hommes, seraient plus frileuses pour cette raison précise.

Mais d'autres experts, comme le directeur de recherche au CNRS Emmanuel Bourinet, avancent de leur côté que cette inégalité entre hommes et femmes viendrait avant tout de leurs différences hormonales : "Les molécules réceptrices du froid sont régulées par la testostérone, ce qui fait qu'en fonction du sexe, on a une activité qui n'est pas égale", explique-t-il à Sud Ouest. Seulement, d'autres théories circulent, comme celle qui voudrait que les femmes aient une densité de vaisseaux sanguins supérieure à celle des hommes à la surface de la peau. "Cependant, nous n'avons pas recueilli assez de bonnes données sur cette thèse pour la confirmer ou l'infirmer", répond Christopher Minton. En clair : nous n'avons pas fini de nous battre au sujet du chauffage.

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