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Le dîner de Yennayer, appelé « Imensi n Yennayer », est un moment très convivial réunissant tous les membres de la famille autour d’une meida, un sni (plateau en cuivre traditionnel) ou une table bien garnie avec des mets patrimoniaux riches et très divers allant de l’incontournable couscous à la« trida », « berkoukès », « tchakhtchoukha », « tikerbabine », « chorba », « djari », « tlitli », acompagnés de pain fait maison qui se décline en dizaine de variétés comme « el meloui », « khobz el koucha », « el kasra », « khobz el quolla », « el metlou’ » sans oublier le « el baghrir », « lemsemmen » et « esfendj ».
Les préparatifs de ce repas, qui a lieu la veille de Yennayer, commencent quelques jours avant cette fête patrimoniale avec l’achat de « Treze », friandise spéciale très riche consistant en un mélange de bonbons, chocolat, dragées, dattes, figues, fruits confits enrobés de sucre cristallisé ou sucre glace et fruits secs (amandes, noix, noisettes, cacahuètes, noix de Cajou, pistaches…), l’achat des ingrédients nécessaires à la préparation du repas, tels que la viande, le poulet et la farine et la semoule se fait la veille ou le jour même de cette fête patrimoniale.
Le dîner réunit, outre les membres de la famille restreinte ( le père, la mère et les enfants), souvent des membres de la famille élargie comme les grands parents, les oncles, les tantes et les cousins et cousines et parfois des invités comme des amis ou des collègues vivant seuls et invités à prendre part à ces moments très chaleureux dans une ambiance conviviale.
« Chaque année, ma petite famille et moi allons dîner, à l’occasion de Yennayer, chez ma tante. C’est un moment de pur bonheur de retrouver la sœur de ma mère, octogénaire très sympathique qui nous reçoit très chaleureusement », a indiqué Djamel, cadre d’entreprise, qui apprécie beaucoup le menu concocté par sa tante à cette occasion.
Djamel évoque le menu « typiquement traditionnel » et qui varie d’une année à l’autre. Une fois, c’est un plat de couscous avec une sauce blanche comprenant du poulet, des pois chiches, des lentilles et des cornilles, appelés aussi mavromatika ou haricots avec une tache noire , une autre fois « tchaktchoukha » avec de la viande de mouton, feuilles de pâte fabriquée avec de la semoule, de l’eau et de l’huile et cuite sur une plaque en métal et une sauce comprenant des oignons, des pommes de terre , des carottes et des navets et dont le goût est relevé par le « Ras el hanout » mélange de plusieurs épices telles que le cumin, le clou de girofle, la cannelle, la noix de muscade, , piment de la Jamaïque, le gingembre sec, , la graine de coriandre, le poivre, le paprika doux et piquant, le curcuma et le fenugrec.
Evoquant le dîner de Yennayer, Dalila, enseignante retraité, a souligné qu’elle fait participer à sa préparation ses trois filles et ce dans une ambiance très joyeuse. « Elles travaillent tout en discutant et en riant. C’est une ambiance extraordinaire. Elles essayent de rivaliser à qui fera le meilleur plat», a ajouté cette mère de famille qui concocte un menu comprenant plusieurs plats traditionnels et qui veut faire plaisir à tout un chacun, en cuisinant, notamment « trida » et «berkoukès » à la sauce relevée et riche de légumes variés, agrémentée de la viande séchée, appelée « Qadid ».
« La cuisine algérienne, une cuisine savoureuse et en couleurs, comprend une infinité de mets tout aussi délicieux les uns que les autres, fruit d’un savoir-faire ancestral jalousement gardé et transmis de génération en génération», a souligné Kamel, un fin gourmet citant aussi « el baghrir », « lemsemmen » appelé aussi « lemseminiyette », « m’chahed » ou « mlaoui », « esfendj » « tahboub tamalamine » et autres délices sucrés ou salés qui sont savourés lors du petit déjeuner le jour de Yennayer sans oublier le thé à la menthe le rituel emblématique de la tradition algérienne, servi lors de la soirée du dîner. D.B
Le «Couscous de Yennayer» pour la première fois sur une place publique
L’Assemblée populaire communale (APC) d’Alger-Centre a célébré, vendredi à Alger, dans la proximité avec le public et les citoyens le «Couscous de Yennayer 2974», un des rituels importants du cérémonial de Yennayer, premier jour de l’année agraire amazigh.
Une première en Algérie, que de voir le premier responsable local d’une commune, en l’occurrence, Mahdia Benghalia veiller personnellement sur le terrain à la réussite d’un tel événement qui a permis de rassembler dans la convivialité plusieurs centaines de citoyennes et citoyens, dont beaucoup de familles notamment, autour d’un même repas, pour célébrer ensemble «Yennayer 2974», un des symboles de gloire et de richesse de la culture ancestrale algérienne.
S’étalant tout au long du tronçon de la rue Didouche-Mourad, compris entre la place Maurice-Audin et celle de la Grande Poste, deux «longs banquets table» ont été disposés de manière à recevoir celles et ceux qui allaient donner écho à l’invitation lancée sur les réseaux sociaux, via les pages officielles de l’APC d’Alger-Centre. Dans une ambiance de grandes fêtes, des familles entières (grands parents, parents et enfants) se sont déployées pour revivre ce moment fort renvoyant à la tradition ancestrale qu’ils passaient habituellement en famille à la maison, et qu’ils allaient cette fois-ci vivre dans le bien être et la joie de se retrouver dans la proximité avec les autres pour célébrer l’événement d’un patrimoine commun à tous. Héritage millénaire richement décliné en Algérie notamment, le couscous comprend plusieurs mets aussi subtils qu’originaux, à même de lui octroyer l’aura internationale qui lui est due. De toute cette richesse culinaire, les citoyens venus prendre part au «Couscous de Yennayer 2974» ont pu goûter à deux variétés de ces succulentes déclinaisons, agrémentées de crêpes au miel et de petit lait.
«Un grand merci à l’APC d’Alger-Centre pour cette belle initiative, que nous espérons voir consacrée et généralisée partout en Algérie», a déclaré un citoyen, entouré de sa famille, avant d’être repris par une femme, venue avec ses deux enfants «un moment fort que nous venons de partager avec les autres autour d’un rituel qui nous renvoie à notre glorieuse histoire et notre culture millénaire».
«L’organisation du «Couscous de Yennayer 2974» inscrit au programme d’action de l’APC d’Alger-Centre, a été réalisée sous l’égide de la Wilaya d’Alger, avec pour, entre autres buts, de réunir les familles algériennes autour d’une même table, afin de consolider les liens sociaux pour une Algérie forte, unie et unifiée», a expliqué Mahdia Benghalia. En 2020, l`Organisation des nations unies pour l`éducation, la science et la culture (Unesco) a inscrit le couscous sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l`humanité, tout comme les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à sa production. En marge du rituel de la grande table qui a accueilli le «Couscous de Yennayer 2974», les enfants ont pu se divertir grâce à la programmation de plusieurs activités éducatives de sensibilisation, ainsi que des spectacles artistiques de divertissements.