Monde

Palestine : Appel à traduire l'avis consultatif de la CIJ en résolutions onusiennes

Publié par DK NEWS le 09-08-2024, 18h20 | 5
|

Des experts en Droit international ont appelé à traduire, lors de la réunion du Conseil de sécurité prévu septembre prochain, l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), concernant les crimes commis par l'occupation sioniste en Palestine, notamment à Ghaza, en résolutions onusiennes, car reposant sur une base juridique solide.   

Le professeur en Droit international et membre des associations américaine et européenne de Droit international, Mohamed Mahmoud Mahran, a souligné dans une déclaration à l'APS, l'impératif de transformer cet avis consultatif en résolutions onusiennes, qui dénoncent et condamnent l'entité sioniste, appelant à l'adoption de résolutions claires, lors de la prochaine séance du Conseil de sécurité, prévue en septembre prochain.

Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, avait indiqué la semaine dernière lors d'une conférence de presse, qu'il avait été convenu de convoquer une réunion du Conseil de sécurité en septembre prochain pour voir comment tirer parti de l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur les conséquences juridiques de l'occupation sioniste des territoires palestiniens et condamner l'entité sioniste pour son rejet de l'établissement de l'Etat palestinien.

Pour M. Mahran, "l'avis consultatif de la CIJ constitue une base juridique solide en vue de mettre en œuvre des mesures concrètes contre l'occupation sioniste", appelant à la nécessité de tirer profit de cet élan juridique, lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité.

Il est possible de soumettre un projet de résolution reposant directement sur les conclusions de l'avis consultatif lors de la prochaine séance du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, précisant que la résolution en question pourrait renfermer une condamnation claire des pratiques sionistes, jugées illégales par la CIJ.

Quant à l'éventualité pour les Etats Unis d'Amérique d'utiliser le droit de veto, l'intervenant a estimé que le fait de soumettre la résolution au débat constituera une véritable pression diplomatique et médiatique pour l'entité sioniste et ses sympathisants, précisant qu'il était possible de recourir à l'Assemblée générale des Nations Unies pour activer la résolution de l'union pour le maintien de la paix permettant à l'AG de prendre des mesures en cas d'échec du Conseil de sécurité à préserver la paix et la sécurité internationales, en imposant des sanctions individuelles ou collectives à l'occupation sioniste.

 

                            Les décisions des Cours internationales coercitives pour l'occupation

Pour l'expert en droit international, Fawzi Oussedik, les avis consultatifs émis par la CIJ sont "déclaratifs" et non pas "constitutifs", soulignant que "ces décisions révèlent les violations graves des différentes règles juridiques internationales, notamment en matière de Droit international humanitaire".

Ainsi, a ajouté M. Oussedik, "lors de la séance prévue du Conseil de sécurité on pourra voir ces avis consultatifs se transformer en résolutions contraignantes, vu qu'ils interpellent la conscience de l'humanité", arguant "qu'il ne s'agit pas de décisions de procédure mais, plutôt, de mesures coercitives à appliquer en cas de violations des droits de l'Homme (...)".

"La situation en Palestine ne doit pas être figée dans le statu quo, c'est pourquoi nous sommes appelés à nous référer aux institutions internationales, objet d'unanimité entre l'ensemble des membres de la communauté internationale", a souligné le juriste, ajoutant que "ces avis doivent, de ce fait, revêtir un caractère exécutoire".

Par ailleurs, il a fait observer que "l'occupation est une réalité de fait et non de droit, et que toute tentative de contourner ces règles est une réécriture du Droit international humanitaire et des droits de l'Homme, à travers le prisme d'une idéologie sioniste restreinte, loin de l'unanimité internationale".

Du même avis, le président de l'Association des avocats arabes, Sabah Al-Mokhtar, a affirmé que les résolutions des cours internationales devaient être exécutées, car la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) ne disposent pas des mécanismes d'exécution, c'est pourquoi elles se tournent vers les Nations Unies pour tenter de faire appliquer ces décisions, soulignant que le Conseil de sécurité onusien détient les prérogatives lui permettant de les exécuter. Cependant, poursuit-il, "ces prérogatives sont exploitées au Conseil de sécurité selon certaines normes politiques".

"Lorsque le Conseil de sécurité prend la décision, à titre d'exemple, de recourir à la force ou d'imposer un blocus économique, cette dernière est soumise aux équilibres internationaux et au droit de veto", preuve en est, l'intervention en Palestine à cause du droit de véto.

Et d'ajouter "l'Etat qui utiliserait le véto fera face à une pression morale, politique et internationale".

M. Sabah Al-Mokhtar a également affirmé que "l'entité sioniste a perdu tout soutien international moral et politique au sein des organisations internationales, à l'exception du soutien américain et britannique, un soutien désormais déshonorant pour ces pays devant leurs peuples".

Pour sa part, l'ancien procureur général palestinien, Ahmed Barak, a estimé que l'avis consultatif de la CIJ était "très important", ayant traité toutes les conséquences de l'occupation sioniste des territoires palestiniens à Ghaza, en Cisjordanie et à El Qods et prouvé l'imprescriptibilité du droit des Palestiniens.

L'expert en droit a qualifié la position de la CIJ d'"historique", car tenant la puissance occupante responsable de graves violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire dans les territoires palestiniens.

L'avis de la CIJ reconnaît clairement que " l'occupation sioniste des territoires palestiniens est illégale, que l'entité sioniste est une puissance occupante et que les territoires palestiniens sont occupés, en violation de la quatrième Convention de Genève et de la Convention de La Haye". L'avis confirme, en outre, que l'ensemble des lois promulguées par l'occupation sont des lois discriminatoires", a fait remarquer M. Barak.  

                        Dix mois d'agression contre Ghaza : la souffrance des enfants est "au-delà de ce que l'on peut imaginer" (UNICEF)

 

Les agences humanitaires des Nations unies font état, jeudi, d'un niveau élevé de détresse, d'agonie et de souffrance des enfants dans les hôpitaux de Ghaza, notamment au nord de l'enclave palestinienne, soumise depuis 10 mois à une sauvage agression sioniste.

Dans un entretien accordé au site ONU Info, un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) décrit l'ampleur des destructions, des souffrances et des déplacements, qui va bien "au-delà de ce que l'on peut imaginer en regardant un écran de télévision ou n'importe quelle plateforme numérique".

"La situation générale à Ghaza est horrible et vraiment frappante. Cela semble surréaliste. C'est vraiment hors du commun", a décrit depuis Deir el-Balah, Salim Oweis, le porte-parole de l'UNICEF, en mission dans l'enclave depuis une semaine.

Dans les hôpitaux, comme Al-Aqsa ou le complexe Nasser, Salim Oweis décrit "un autre niveau d'agonie et de souffrance des enfants, de leurs parents et de leurs familles".

Derrière ces images alarmantes et ce sombre tableau décrit quotidiennement, le constat semble identique dans toute l'enclave, avec une surpopulation de déplacés dans des sites et de patients dans les hôpitaux.

Dans ces infrastructures médicales, "les enfants sont partout avec des blessures, plusieurs types de maladies, des maladies chroniques, notamment le cancer ainsi que d'autres cas vraiment compliqués nécessitant des soins spécialisés qui ne sont pas disponibles dans les hôpitaux de Ghaza. Vous pouvez voir des enfants et leurs familles en train d'être traités dans les couloirs, en train d'attendre dans les couloirs", a détaillé M. Oweis.

De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) indique que les frappes contre Ghaza et les ordres d'évacuation récurrents entraînent un cycle de déplacements apparemment sans fin et rendent de plus en plus difficile l'accès des populations à l'aide humanitaire dont elles ont besoin pour survivre après 10 mois de guerre.

Pour ne citer qu'un exemple : lorsque des enfants souffrant de malnutrition sont soudainement contraints de fuir, il est extrêmement difficile pour les partenaires humanitaires de surveiller et d'assurer un suivi avec les services nécessaires et pour les familles déplacées de transporter les fournitures de prévention et de traitement de la malnutrition dont elles ont besoin.

En écho à cette inquiétude soulevée par l'OCHA, la cheffe du bureau de l'UNICEF au Moyen-Orient a appelé, jeudi, à une "désescalade immédiate" pour "préserver la vie et le bien-être des enfants" de cette région.

L'UNICEF a prévenu que si la violence s'intensifiait, "la situation des enfants risquait de s'aggraver considérablement".

Toute escalade de la violence dans la région aura de graves conséquences humanitaires, mettant en danger la vie et le bien-être de nombreux autres enfants. Elle aura également des effets durables sur les perspectives de paix et de stabilité au Moyen-Orient.

Par ailleurs, afin de soutenir les efforts mondiaux visant à offrir aux filles et aux garçons un accès à une éducation de qualité et à des services de santé mentale, le Fonds onusien pour l'éducation dans les situations d'urgence et de crise prolongée (Education sans délai) a annoncé jeudi l'octroi d'une subvention d'un montant de 2 millions de dollars.

Le financement total d'Education sans délai dans l'Etat de Palestine s'élève désormais à 36 millions de dollars. Selon ce Fonds onusien, les 2,2 millions de Palestiniens de Ghaza sont confrontés à une catastrophe humanitaire "monumentale" et à "des conditions inhumaines". Ils subissent une violence inouïe dans les temps modernes, la famine et la maladie.

Des rapports des Nations unies font état de graves violations des droits humains et du droit humanitaire à l'encontre des enfants, qui sont monnaie courante à Ghaza. "A l'heure actuelle, la bande de Ghaza est l'endroit le plus dangereux au monde pour les enfants", selon l'UNICEF.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.