Le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement relevé à 5,6% sa prévision de croissance pour l'Inde en 2014, la troisième économie asiatique bénéficiant d'un regain de confiance et d'une reprise de l'investissement et de ses exportations, selon ses prévisions publiées mardi.
Le FMI relève ainsi de 0,2 point sa prévision pour l'exercice 2014-15 (clos en mars) par rapport à ses chiffres de juillet et il prévoit une accélération de la croissance à 6,4% en 2015, sans changement par rapport aux anticipations précédentes.
Le diagnostic du FMI rejoint celui d'autres institutions qui estiment que la victoire éclatante de Narendra Modi en mai aux législatives, fort d'une large majorité au parlement, a redonné confiance aux investisseurs, le nouveau Premier ministre ayant axé sa campagne sur la relance de l'investissement et l'allègement des procédures administratives.
"L'Inde s'est redressée après une chute relative, grâce en partie à une politique économique efficace et à un regain de confiance, la croissance devrait de nouveau dépasser 5 %", estime l'économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, dans son avant-propos. L'Inde est sortie de deux années de croissance sous les 5% lors du premier trimestre 2014-15, marqué par un rebond de 5,7%, une dynamique nécessaire pour une économie qui doit absorber plusieurs millions de nouveaux actifs chaque année et qui progressait encore de 8% à 9% jusqu'en 2010.
"La croissance en Inde devrait s'améliorer sur la fin de 2014 et en 2015 grâce à la reprise des exportations et de l'investissement qui permettent de plus que compenser l'effet d'une mousson défavorable sur l'agriculture plus tôt dans l'année", selon le FMI. Le ministre indien des Finances, Arun Jaitley, a estimé en août que l'Inde pourrait afficher un taux de croissance sur l'année supérieur aux 5,7% du premier trimestre.
Le FMI exhorte les pays émergents à mettre en oeuvre sans délai "d'importantes réformes structurelles" face aux perspectives d'un ralentissement de la croissance au niveau mondial et cite, dans le cas de l'Inde, la nécessité de remédier aux insuffisances de son réseau électrique, nettement sous-dimensionné. La troisième économie asiatique doit également réformer son système éducatif et son marché du travail, estime le fonds.
Chine : le FMI confirme sa prévision de croissance à 7,4% en 2014
Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé sa prévision d'une croissance de 7,4% pour l'économie chinoise en 2014, mais a mis en garde contre des "risques à court terme" sur un marché immobilier en surchauffe.
"Conformément aux objectifs du gouvernement chinois", la deuxième économie mondiale maintiendra ainsi une croissance "élevée" cette année, en particulier grâce à des mesures de soutien à l'activité, selon les prévisions mondiales du FMI rendues publiques mardi. Le gouvernement chinois s'est fixé pour objectif une croissance du PIB d'"environ 7,5%" pour 2014, rappelle le FMI.
Le Fonds maintient également sa prévision d'une progression du PIB de 7,1% en 2015 pour le géant asiatique, un rythme moins soutenu qui s'explique par l'évolution de l'économie chinoise, engagée dans "la voie d'une croissance plus durable". "Un léger ralentissement est considéré comme une saine évolution", relève d'ailleurs l'institution multilatérale.
"En Chine, après un premier trimestre décevant, les mesures prises par les pouvoirs publics ont favorisé une accélération de la croissance au deuxième trimestre", ajoute-t-elle. Reste que des menaces planent sur le rythme de la hausse du PIB chinois. Les principales sont liées à l'éventualité d'un retour de bâton plus violent qu'attendu sur le front du secteur immobilier, selon le FMI qui prévient de "risques à court terme" sur ce marché.
"Ces risques sont principalement associés à la probabilité d'une correction du marché immobilier plus sévère que celle envisagée" précédemment, souligne le FMI. La construction de logements en Chine, immense pays en pleine urbanisation, est devenu ces dernières années un moteur majeur de l'activité. Mais ce mouvement s'est accompagné d'une frénésie de constructions et d'une envolée des prix, faisant craindre l'apparition d'une bulle incontrôlable.
"Le défi va consister à corriger les déséquilibres de ce marché --parmi lesquels les surévaluations de prix dans des grandes villes et les offres excédentaires dans de nombreuses petites villes-- tout en empêchant un ralentissement économique trop brutal", analyse le FMI. Or, les effets de cette "correction nécessaire" risquent d'être amplifiés par le secteur financier "en raison de l'exposition directe des banques et de la finance de l'ombre à l'immobilier, par le biais des crédits aux promoteurs et des emprunts des ménages", souligne-t-il.
