Culture

Sétif- Samir Staïfi n'est plus : Une voix de la chanson sétifienne s'est éteinte

Publié par Azzedine Tiouri le 08-10-2014, 18h50 | 931
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C'est en présence d'une foule nombreuse, composée des membres de sa famille, du wali, des responsables locaux, de ses amis, de chanteurs et de simples citoyens, que fut inhumé, hier après la prière du dohr, au cimetière Sid E kHeir de Sétif, Samir Staifi, le chantre de la chanson sétiienne.

Samir Belkheir de son vrai nom est mort, à l'âge de 66 ans, suite à une longue maladie de plus d'une dizaine d'années le contraignant à plusieurs séjours au Centre hospalo universitaire Saadna Abdenour de Sétif, dont au cours de cette semaine, d'où il n'en sortira pas guéri.

De son vivant, l'interprète de ''Moul Chèche'', a toujours défendu et chanté le staïfi et le sroui au début de sa carrière qui le propulsa vers les cimes de la chanson populaire sétifienne, aujourd'hui adulée un peu partout, même au-delà de nos frontières, comme en France.

Durant plus de quatre décennies, dans le cadre de notre profession, nous l'avons côtoyé et nous avons toujours rencontré un artiste simple, doué pour en faire de la musique sétifienne ce qu'elle est devenue aujourd'hui, chantée et aimée un peu partout. Il était connu pour ses déclarations spontanées, sans détours. Il était toujours affable et disponible pour de longs entretiens, pourvu qu'on lui parle de la chanson staifie et du sraoui, patrimoine de toute une région.

Samir Staifi commença à être plus connu vers la fin des années 1970 avec les succès de ''Khali Ya Khali'', ''El Azba Staifia'', ''Khatem Soubei'', ''Kahlouchi'', plus tard avec ''Harat Zemmour El Aalia'', faisant référence aux belles filles sétifiennes, ''Moul Achache'', ''Ya Allah Ya Djadya Ya Leblaidia'', ''Sid El juge''.

Il n'y a pas longtemps, il se distingua avec le succès de ''Ouyanek Ya Ain El Fouara'', après que des mains criminels aient touché à l'un des symboles de Sétif. Il y avait aussi ''Med yadek Lala Hanna''. Dans son répertoire, on y trouve beaucoup de thèmes liés à la vie quotidienne des gens. Ces chansons ont été écoutées, chanté et dansé par plusieurs générations de jeunes et moins jeunes.

Il se révolta toujours lors de nos multiples  entretiens qu'on avait eu avec lui, contre les arrivistes qui, nous disait-il, ''casse la chanson sétifienne avec des vulgarités et des thèmes qui n'ont rien à voir avec celle-ci, chanté depuis des lustres par nos parents et grands parents.'' Il était aussi contre la modernisation des instruments à outrance dans ce genre de musique.

Pour lui, il a toujours gardé dans son orchestre la zorna, la chekoua (cornemuse), la tabla, la derbouka etc. ''Il puisait les thèmes de ses chansons, nous disait-il, du terroir sétifien''. Lors de ses débuts dans la chanson, il allait à l'encontre des vieilles femmes de son entourage et du voisinage, pour s'inspirer et leur soutirer d'anciennes chansons composées avec le sraoui qui tire son nom du faite que les femmes pour se faire entendre des gens du quartier ou de la dechra se mettaient dans de petites srayas, genre de petits balcons donnant vers l'extérieur, d'où est venu le mot de sraoui.

Avec la disparition de Samir Belkheir, c'est une voix de la chanson sétifienne qui s'est éteinte, difficile à remplacer. Des quatre fontaines d'Aïn El Fouara qu'il a souvent chanté et loué, ont jailli des larmes de pleurs et de complaintes. A sa famille, nous présentons nos sincères condoléances. Que Dieu Le Tout-Puissant accorde au défunt Sa Sainte Miséricorde.

 

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