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Yémen : 63 morts dans deux attentats suicides, le Premier ministre renonce à son poste

Publié par DK News le 09-10-2014, 16h36 | 34
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Le Yémen a connu un nouvel épisode douloureux jeudi avec deux attentats suicides qui ont fait au moins 63 morts, dont vingt soldats, alors que le Premier ministre Ahmed Awad ben Mubarak, désigné mardi par le président Abd Rabbo Mansour Hadi, a démissionné sous la pression des rebelles chiites.

Au moins 43 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres ont été blessées dans un attentat suicide, qui s'est produit jeudi à Sanaa au moment où des sympathisants des rebelles chiites (houthis), qui contrôlent la capitale yéménite depuis le 21 septembre, se préparaient à manifester sur la Place Tahrir, théâtre de l'explosion, selon des sources médicales.

Il s'agit du plus grave attentat à Sanaa depuis mai 2012 lorsqu'une attaque, revendiquée par le réseau terroriste d'Al-Qaïda, contre un défilé militaire avait fait une centaine de morts.

Par ailleurs, dans le sud-est du pays, vingt soldats ont été tués jeudi dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un barrage de sécurité près de la ville de Moukalla, a annoncé une source militaire en imputant l'attaque aux éléments du réseau terroriste d'Al-Qaïda.

Un responsable militaire, a précisé qu'une voiture piégée conduite par un kamikaze d'Al-Qaïda  avait explosé contre un barrage de contrôle de l'armée, à l'entrée ouest de Moukalla (chef-lieu de la province de Hadramout).

Un char et deux véhicules de l'armée ont été détruits dans l'explosion, selon la source militaire.
La veille, des commandos présumés d'Al-Qaïda ont lancé, aux premières heures de la journée, plusieurs attaques qui ont visé, outre le QG de sécurité, un poste de la police de la circulation et deux barrages de contrôle de l'armée dans la ville de Baïda (centre), faisant au moins dix morts parmi les policiers, selon le responsable de la morgue à l'hôpital Al-Thawra et des responsables locaux et des services de sécurité.

Le Premier ministre démissionne pour «préserver l'unité nationale»

Le processus de transition politique au Yémen se complique de plus en plus, notamment avec la décision du Premier ministre Ahmed Awad ben Mubarak, désigné mardi par le président Mansour Hadi, de démissionner suite à la contestation de sa nomination par les rebelles chiites.

Le président yéménite a accepté la demande de M. ben Mubarak, qui a pris cette décision «dans le but de préserver l'unité nationale et de protéger le pays contre les divisions», «d'être relevé» de sa mission de former un nouveau gouvernement en raison de la forte opposition des puissants rebelles chiites qui contrôlent Sanaa depuis le 21 septembre, selon l'agence officielle Saba.

M. Hadi Mansour avait nommé mardi M. ben Mubarak, alors chef de son cabinet, comme Premier ministre, selon les termes prévus par l'accord de trêve signé le même jour de la prise de Sanna par les rebelles, et parrainé par l'émissaire de l'ONU, Jamal Benomar. Selon cet accord, un Premier ministre neutre devait être nommé en échange d'un retrait des houthis de la capitale yéménite puis de leur désarmement afin de reprendre un processus de transition politique.

Les rebelles avaient affirmé que cette désignation était loin d'«exprimer la volonté du peuple» et reflétait celle de l'étranger, en allusion au rôle selon eux de Washington et Ryadh dans le choix de ce technocrate de 46 ans pour diriger le gouvernement.

«Nous rejetons avec force cette nomination qui n'est pas conforme à la volonté nationale et ne répond pas à celle du peuple», a précisé le bureau politique des rebelles qui contrôlent la capitale Sanaa, peu après l'annonce de la nomination à ce poste de M. ben Mubarak.

«Cette nomination est l'expression d'une volonté extérieure, un déni de la souveraineté nationale et une violation de la règle du consensus qui doit présider au processus de transition politique», selon le communiqué.

Dans l'entourage de M. Hadi, on accuse les houthis d'avoir rejeté M. ben Moubarak pour «ne pas tenir leurs engagements» prévus dans l'accord -levée des camps des houthis autour de Sanaa, leur retrait de la capitale et la restitution des équipements pris à l'armée.

Or les rebelles n'ont cessé depuis de renforcer leur présence à Sanaa et d'étendre leur influence ailleurs, notamment en direction de l'est, vers les principaux gisements pétroliers du pays, et dans le sud-ouest, en direction du détroit stratégique de Bab al-Mandeb qui commande l'entrée sud de la mer Rouge. 

Les rebelles d'Ansaruallah contestent depuis une décennie le pouvoir sunnite à partir des montagnes du nord du pays, se sont emparés récemment de la capitale Sanaa, après des combats avec des partisans du parti Al-Islah, épaulés par l'armée, qui ont fait plus de 270 morts, selon les autorités yéménites.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a profité de l'affaiblissement du pouvoir central en 2011, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer son emprise dans le pays. Le groupe est notamment bien implanté dans le sud et le sud-est du Yémen.

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