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Des concepts qui structurent la pensée stratégique algérienne

Publié par Saïd Abjaoui le 08-11-2014, 18h20 | 55
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C'est le Président Bouteflika dans son discours d'investiture pour la présidence qui disait que «nous sommes en train de construire une démocratie conforme à nos valeurs». Quels sont les critères qui fondent nos valeurs ?

Le premier concerne la sauvegarde du système d'alternance par les moyens pacifiques.Elle investit dans la sécurité internationale car elle a réussi à stabiliser sa sécurité intérieure. Elle a investi dans la coopération internationale et est bien placée pour investir dans la recherche du développement pour tous. Du co-développement, comme le dit souvent le président.

On retrouve l'Algérie dans les grandes offensives en politique interne pour mener les réformes politiques pour construire la démocratie et l'Etat de droit. On la retrouve également sur le plan interne dans les grandes offensives pour s'assurer le développement.

On la retrouve également dans les grandes offensives dans la politique de prise en charge des domaines de construction de logements et de réalisation des emplois. On la retrouve actuellement dans le dialogue entre les partis politiques.

Les grandes offensives internes n'ont pas brouillé les offensives externes. Sur tous les points, en particulier la sécurité et la paix.

Pourquoi la sécurité ?

S’il s'était avéré une parfaite sécurisation des élections passées, et qu’ainsi il soit prouvé qu'il n'y a pas de crise politique dans notre pays, cela nous incite davantage à déplorer les graves dérives sécuritaires dans notre espace géopolitique, et très près de nous, c'est la Libye qui est forcée par la violence à sombrer dans le chaos.

La Tunisie dont le processus de démocratisation risque d'être gravement perturbé par le chaos libyen se voit fragilisée par cette menace si proche.Les dérives en cours dans notre espace géopolitique interpellent peuple et dirigeants sur la nature du système politique qui nous en immuniserait. Pour l'Algérie, il n'y a pas de doute. Les élections constituent une perche tendue à la paix.

Tout va-t-il être ou plutôt devrait être repensé, redéfini, inventé ou plutôt réinventé ?

Toute anticipation sur la nature du système politique à façonner pour l'avenir devrait être appréhendée de manière globale par l'intégration des données qui concernent d'abord la transmission du flambeau à la jeunesse, comme le dit le Président. Le hasard n'est pas l'instrument de décisions. Ni hasard ni improvisation.

Ceux qui véhiculent cette thèse mensongère ne veulent pas du bien au pays et aux populations.
L'Algérie est connue pour avoir plaidé sur la scène internationale en faveur de la thèse qu'il faudrait globaliser les solutions à apporter aux questions de sécurité qui ne peuvent pas se passer de celles du développement et de la justice internationale.

L'Algérie est connue pour être assez bien placée pour avoir une vision précise des situations de désarroi qu'il faudrait approcher sous l'angle de la sécurité internationale car elle a mesuré assez que les situations perturbées dans le monde sont liées à plusieurs facteurs dont les recouvrements de la dignité, les besoins de satisfaire les problèmes de  frustrations socio- économiques n'en sont pas des moindres.     

C'est autour de principes immuables que s'articulent toutes ses politiques d'action. Elle a des convictions qu'elle n'hésite pas à exprimer avec force, et cette force est d'autant légitime que celles-ci sont justes et en conformité avec le droit international. Si l'Algérie est appréciée sur le plan de sa diplomatie, c'est d'abord parce qu'elle a réussi à souder les fractures internes causées durant toute une  décennie qualifiée justement de tragique.

 Elle a une expérience à faire valoir sur ce plan. L'Algérie parle de solution globale parce qu'elle-même a beaucoup investi dans la réconciliation nationale pour que la paix soit durable et même éternelle. Elle parle de solution globale car il faudrait intégrer le développement du pays pour créer l'espoir que la sortie de crise est réelle et que les jeunes soient convaincus que leur avenir est dans leurs pays.

Autant les itinéraires pour parvenir à faire respecter avec équité le droit international, et en même temps  intégrer l'Algérie dans le cercle des pays émergeants sont bien définis, tracés et balisés, autant ceux pour parvenir à faire totalement revenir la sécurité, la stabilité et la paix sont également bien définis, tracés et balisés. Aussi bien sur le plan international que sur le plan intérieur, l'Algérie est cohérente par ses politiques d'action.

Une diplomatie est forte de la justesse de la cause qu'elle défend. Elle l'est également de son non alignement sur des positions bellicistes. Elle l'est des valeurs nobles dont elle est porteuse. Elle l'est également de l'évacuation d'intérêts étroits au profit d'intérêts liés à la recherche de la sécurité internationale, de la paix internationale, et de l'achèvement du processus de décolonisation.

Elle l'est également de la continuité absolument sans pause aucune dans le combat contre la pauvreté, contre les exclusions, contre l'insécurité, pour le développement et pour la prospérité internationale.

Son non alignement  s'inscrit dans sa  volonté de préserver l'indépendance de la décision nationale.   L'Algérie a défini ses invariants. Les interventions militaires n'allègent jamais plus particulièrement quand elles sont décidées en dehors du cadre légal du conseil de sécurité. Pourquoi une intervention militaire qui livre le pays à des seigneurs de guerre, qui multiplie les centres de pouvoir parallèle, qui détruit les institutions ?

Outre qu'il ne faudrait pas violer le respect du droit international, de la légitimité internationale, il faudrait surtout se poser la question de savoir si une intervention va améliorer la situation au lieu de créer et consolider le chaos.

Besoin incompressible de paix et de développement, une paix partagée et un codéveloppement. Ce sont là quelques uns des concepts qui structurent la pensée stratégique Algérienne.On se rappelle que dans un discours qu'il avait prononcé à la Sorbonne (Paris-France), le président de la République avait pris à son compte la dénonciation de l'«ordre international de la misère».

Pensant ainsi à toutes ces inégalités dans le monde qui avaient enlevé à l'Afrique l'espoir d'une coopération internationale dans la lutte contre la pauvreté et la famine, ou plutôt dans l'éradication de ces deux fléaux qui constituent le terreau du développement du terrorisme et des guerres civiles, lesquels à leur tour constituent les principaux obstacles au développement économique.

 C'est dans les contrats de partenariat que notre diplomatie prêche la solidarité opérationnelle, c'est-à-dire passer à des  politiques d'actions concertées articulées autour des grands axes qui ont bénéficié d'un consensus et reformuler les approches sur les thèmes qui rencontrent un blocage.

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