Société

Entretien avec le professeur Mokhtar Hamdi-Chérif, Directeur du registre du cancer de Sétif : «Le cancer du col de l'utérus en nette diminution...»

Publié par Propos recueillis par Azzedine Tiouri le 16-11-2014, 17h50 | 647
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Présent sur tous les fronts lorsqu'il s'agit de lutte contre le cancer, le Pr. Mokhtar Hamdi-Chérif, directeur du registre du cancer de Sétif et président de l'Association ''En Nour'' d'aide des malades du cancer a bien voulu nous entretenir en marge de ce séminaire de cette pathologie de plus en plus gravissime.

 DK News : Vous êtes le président du registre du cancer à Sétif, le 1er en Algérie et même en Afrique, reconnu et avalisé par l'OMS et le centre international de recherche du cancer. C'est une forme de cancer qui est traité aujourd'hui, un rappel sur le cancer et les cancers prévalant.

MHC : La situation épidémiologique en matière de cancer étant évolué, surtout un cancer chez la femme est en train d'augmenter de façon pandémique d'abord dans le monde et épidémique dans notre pays, est celui du sein où l'incidence est en nette augmentation.

Elle a quadruplé entre 1986 et 2013. Grâce aux données du registre du cancer de Sétif qui a des estimations faites avec des précisions, En Algérie on arrive à un nombre de 11 000 nouveaux cas de cancer du sein dans notre pays chaque année et dans la wilaya de Sétif à 500 nouveaux cas par an. Ce qui est important à dire, c'est qu'il y a une particularité épidémiologique pour le cancer du sein dans notre pays, c'est la population jeune qui est atteinte avec un âge médian de 45 ans.

La moitié du cancer des seins est malheureusement ont moins de 45 ans. D'où une stratégie est orientée vers cette population ciblée en matière surtout de détection précoce, parce que la majorité des cas des cancers que j'ai au niveau du registre et çà je le dis amèrement arrive à un stade tardif.

Quelles sont vos objectifs dans ces cas là plus précisément ?

Notre objectif est d'arriver à augmenter ces suivis par d'abord, un dépistage et un diagnostic précoces. La malade diagnostiquée dès que le cancer commence, dans ce cas-là, elle peut avoir des chances de survie de 25 à 30 ans, comme si elle n'a jamais été malade.

Donc le message que je passe à travers cette journée à cette population jeune, c'est de faire attention et de devenir elles mêmes médecins par l'autopalpation. C'est un geste très simple. La femme quelque soit son âge qui a un petit problème au niveau de son sein, une petite tuméfaction, un petit grain, une petite rougeur, elle doit aller vers le médecin, et si le diagnostic est fait à temps elle aura une chance de vie comme n'importe autre femme.

Aujourd'hui, on a traité des cancers génitaux chez la femme. Un mot sur celui du col de l'utérus ?

Le 1er cancer chez la femme, c'est le cancer du sein. Pour le cancer du col, là aussi grâce au registre du cancer, nous avons remarqué que le cancer du col, contrairement au cancer du sein est en nette régression, il est en train de diminuer.

En 1986 ; lorsque j'ai commencé le registre, le 1er cancer était celui du col et le 2e celui du sein. Actuellement, il est le 1er  et il dépasse de très loin celui du col. C'est un phénomène réconfortant sauf que c'est un cancer où heureusement où on a des méthodes de dépistage très simple et qui permettent aussi à ces femmes une fois dépisté d'avoir des suivis honorables ou parfois des guérisons.

Si c'est 500 nouveaux cas de cancer du sein par an pour la wilaya de Sétif, le nombre de cas du cancer du col est trois fois moins important.

Un mot sur le Centre anticancéreux de Sétif ?

Le CAC est en train de démarrer. La prise en charge du cancer est multidisciplinaire. Ce n'est pas l'affaire d'un oncologiste, d'un radiothérapeute ou d'un chirurgien. La prise en charge d'un malade cancéreux nécessite une prise en charge pluridisciplinaire.

On vient de démarrer avec la chimiothérapie par l'oncologie, avec les développements structurels de cette bâtisse, pour la radiothérapie, ils arrivent à faire maintenant à faire 120 malades avec deux accélérateurs sur trois.

Notre espoir, c'est que les trois fonctionnent, c'est peut-être lié à des contraintes du personnel etc. L'autre espoir national, lorsque les autres centres anti cancer de la région se mettront au même niveau d'Annaba, de Sétif, de Constantine etc. arrivent à faire entre 200 et 250 radiothérapies par jour, ce problème sera réglé. Il faut aussi que la structure de carcinologie démarre le plutôt possible pour qu'il y ait une prise en charge totale du malade.  

Dar Sabr est venu couronner le tout en un mot ?

On ne peut parler de prise en charge d'un malade, sans une prise en charge psychologique, sans une prise en charge familiale et affectueuse.

Le malade quant il est agressé par les rayons, par la chimiothérapie, il a besoin de réconfort, d'un climat familial  et de se reposer. Dieu merci, c'est un rêve pour moi qui était impossible, vient de se réaliser.

Je le considère comme un bébé, parce que c'était parti d'une motivation personnelle. Nous recevons des malades de tout le pays, de Relizane, de Tiaret, d'Arzew, d'Alger, de Blida, etc. Lorsque je les vois sourire, j'ai la chair de poule.

Comment fonctionne cette structure et quelle est sa capacité ?

Actuellement, elle a une capacité de 80 lits. Nous fonctionnons garce à des subventions et des dons de citoyens. Je ne peux d'écrire la solidarité algérienne à travers cet exemple.

 

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