Plus de 300.000 personnes périssent par noyade chaque année dans le monde, révèle lundi un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) évoquant "les conséquences dramatiques" sur l'ensemble de l'humanité.
Quelque 370 000 personnes meurent par noyade chaque année dans le monde, soit plus de 40 personnes par heure, souligne l'OMS dans son premier rapport mondial sur la noyade, classant ce type d'accident comme l'une des dix principales causes de décès d'enfants de moins de 5 ans. Les experts de l'organisation indiquent qu'au moins la moitié des noyés ont moins de 25 ans, précisant que les hommes ont deux fois plus de chances que les femmes de se noyer.
En outre, plus de 90 % des cas surviennent dans des pays à faible et/ou moyen revenu, particulièrement dans les régions de l'Afrique, de l'Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental où les taux sont les plus élevés.
A cet effet, l'OMS préconise d'intensifier considérablement les efforts et d'accroître sensiblement les ressources afin de prévenir les noyades et présente, à l'intention des décideurs, une série de mesures susceptibles de sauver les vies, notamment parmi les jeunes.
Elle recommande notamment d'installer des barrières pour limiter l'accès aux plans d'eau, d'aménager des lieux sûrs pour les enfants et d'enseigner à des témoins potentiels de noyades les notions de secourisme et de réanimation.
Il appartient aux autorités locales, ajoute le rapport, d'adopter des politiques globales en matière de sécurité aquatique à même d'assurer la sécurité à bord des bateaux de plaisance, des navires de commerce et des ferries et surtout pour mieux gérer les risques d'inondation.
L'OMS déplore que le nombre de noyades soit considérablement sous-estimé dans plusieurs pays à revenu élevé. "Les données officielles ne tiennent compte ni des noyades motivées par un suicide ou un homicide ni de celles résultant d'un accident tel que le chavirement d'un ferry", relèvent les auteurs du rapport.
"La noyade est un accident de la vie quotidienne qui peut survenir dans une baignoire, un étang, un cours d'eau, un égout ou encore une piscine", note le directeur du Département de prise en charge des maladies non transmissibles, le Dr Etienne Krug.
Il estime que "compte tenu de ce que nous savons en matière de prévention, il est inacceptable que des centaines de milliers de gens perdent la vie de telle façon".Le rapport souligne la nécessité d'intégrer la prévention de la noyade dans les débats sur des sujets d'actualité tels que le changement climatique qui entraîne une augmentation du nombre d'inondations et les migrations de masse.
