Trois cas de myiase ont été rapportés près de Damas, première apparition en Syrie de la maladie mutilante due aux mauvaises conditions d'hygiène, ont annoncé vendredi des experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le myiase est une affection causée par des mouches qui déposent leurs œufs dans des plaies. Elle n'est pas mortelle pour l'homme mais son apparition dans une région est le signe de la dégradation des conditions de vie dans ce pays ravagé par la guerre, a souligné l'OMS.
L'organisation onusienne a déjà lancé l'alerte pour une réapparition de la polio dans le nord de la Syrie où la tuberculose, la typhoïde et la gale sont à nouveau endémiques. "Trois cas de myiase ont été rapportés le 19 novembre en Syrie", a annoncé le porte-parole de l'OMS Christian Lindmeier cité par l'AFP.
Les trois cas ont été repérés à Douma, un bastion des rebelles dans la région au nord-est de la capitale contrôlé par un groupe salafiste, attaqué depuis plus d'un an par les forces gouvernementales qui veulent le récupérer et dont les habitants doivent faire face à une pénurie de produits alimentaires et une raréfaction des matériels médicaux.
"Cette maladie n'est pas elle-même un danger, mais il faudrait plutôt la voir comme un indicateur pour le très mauvais approvisionnement en eau, en matériels sanitaires et en produits d'hygiène ainsi que pour les circonstances socio-économique dans des zones occupées et difficiles d'accès", a ajouté M. Lindmeier.
Il a notamment indiqué que la ville de Damas, qui dispose habituellement de 350.000 m3 d'eau potable par jour "a perdu les deux tiers de cet approvisionnement en eau potable". L'OMS va lancer une campagne d'information sur les conditions d'hygiène et de rationalisation de l'utilisation de l'eau en Syrie pour aider les populations à éviter des comportements pouvant conduire à de nouveaux cas de myiase et d'autres maladies provoquées par le manque d'hygiène.
