Pour endiguer un tant soi peu le phénomène de la violence faite aux femmes, qui prend de plus en plus d'ampleur dans notre société, la direction de l'action sociale et de la solidarité de la wilaya de Sétif a mis les bouchées double pour informer et sensibiliser sur sa cruauté et des conséquences néfastes qui en découlent. Un riche programme a été arrêté et &élaboré par la Dass afin de toucher le maximum de citoyens.
Durant quatre jours, des portes ouvertes ont été organisées par la Dass au niveau de la salle des fêtes de Sétif, coïncidant avec la journée mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes.
Durant ces journées qui se sont étalées jusqu'au weekend, des expositions de photos montrant ce phénomène de la violence subie par les femmes publiées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), aux cotés de celles fournies et réalisées par les associations féministes et celles à caractère humanitaire, afin de contribuer pleinement à la sensibilisation de cette action dans tous les domaines. Dans la même salle, une cellule d'écoute a été mise en place par la Dass.
Constituée de spécialistes, de psychologues, de sociologues et de médecins, cette cellule a eu pour rôle d'être à l'écoute des femmes et de leurs préoccupations dans ce contexte précis, suite aux instructions données par le ministère de tutelle pour les aider. C'est ainsi que 102 femmes ont été entendues et accueillies, dont 67 prises en charge pour être installées aux établissements prévus à cet effet, 37 ont reçu de l'aide financière et 13 ont bénéficié d'une insertion familiale.
Selon M. Tarfaya Sebti, le directeur de l'action sociale et de solidarité de la wilaya de Sétif, ces journées, qui ont connu un grand succès, ont permis de sensibiliser du phénomène de la violence faite aux femmes.
Cela a permis aussi d'exposer différentes réalisations de la femme algérienne, qui a su relevé le défi, malgré les difficultés qu'elle a traversé. Ce qui est intéressant, c'est que cette manifestation a reçu toutes les franges de la société, hommes, femmes, jeunes adolescents, y compris des femmes battues qui étaient très nombreuses à se présenter comme telles et reçues par les cellules d'écoute, créée à cet effet et composées de psychologues, de sociologues, de juristes et de médecins.
Ces journées d'information et de sensibilisation ont été ponctuées par la tenue d'une journée d'étude au Musée national d'archéologie de Sétif, qui a permis à plusieurs intervenants de cerner et de débattre du phénomène.
Le moment plus émouvant et le plus touchant durant cette rencontre a été la projection d'un documentaire sur la vie d'une femme, prénommée Safia, âgée de 40 ans, maltraitée et qui raconte le calvaire vécu de la violence physique faite par son époux à son encontre, et qui a fini par succomber à la suite d'une maladie grave provoquée par ces mauvais traitements, laissant deux enfants de bas âges.
Lors de cette journée, la commissaire, représentante de la Sureté de wilaya de Sétif donnera lecture de certains chiffres et statistiques ou l'on a enregistré en 2010, 279 femmes battues et cas de violence faite à leur encontre. Elle a fait état aussi des mesures prises par la Direction générale de la sureté nationale pour endiguer et lutter contre ce phénomène.
Quant à Toubal Khalissa, une spécialiste en psychiatrie, elle a touché du doigt, les réalités et les souffrances vécues par certaines femmes algériennes face à la violence qu'elles subissent sur les plans physique et psychologique tout en appelant à combattre ce phénomène par tous les moyens.
Quant à l'imam, Mohamed Makhlouf, de la direction des affaires religieuses, il a donné la version et l'opinion de la religion, notamment du Coran et de la Sunna, qui combattent et interdisent la violence en général et envers la femme, en particulier.
Parallèlement à toutes ces activités, il a été donné le coup d'envoi pour le départ d'une caravane de sensibilisation composée des cadres des directions de l'action sociale et de solidarité, de la santé, de la sureté de wilaya, des agents de la Protection civile, qui a sillonné les quartiers et cités de la ville, qui a eu à prendre en charge des femmes et des enfants dans le besoin qui ont trouvé un refuge dans l'établissement Dar Rahma d'El Eulma.
Pour sa part, la Radio locale a consacré des émissions tout au long de cette journée en faisant participer des cadres et des spécialistes de différents secteurs qui ont traité du phénomène par des analyses et les moyens de le combattre.
