
Les députés français ont adopté hier à une large majorité une résolution invitant le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien «en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit au Proche-Orient».
Une large majorité des parlementaires français a dit oui pour la reconnaissance de l'Etat palestinien «invitant le gouvernement à faire de même de façon officielle», «en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit au Proche-Orient». Cette résolution, initiée par la majorité socialiste a été adoptée largement malgré l'opposition de droite.
L'initiative des députés français, si elle ne lie en aucun cas le gouvernement, s'inscrit toutefois dans un mouvement plus global en Europe considérant la reconnaissance comme un moyen de faire pression pour relancer un processus de paix précaire et sauver la solution des deux Etats israélien et palestinien vivant côte-à-côte.
Lors d'un débat dans l'hémicycle vendredi, les orateurs socialistes ont insisté sur la nécessité d'agir face à un «statu quo intenable» et «l'impasse totale» de la situation au Proche-Orient, 20 ans après les accords d'Oslo: poursuite de la colonisation, échec des négociations sous égide américaine, et multiplication des agressions.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait appelé vendredi la communauté internationale à réagir sans délai et à prendre ses reponsabilités vis-à-vis du conflit au Proche Orient, lors d'un débat à l'Assemblée nationale sur ledit projet de résolution invitant le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine.
«Nous ne voulons pas d'une reconnaissance symbolique qui aboutirait à un état fictif», avait-il également indiqué, précisant que l'«objectif solennel est une reconnaissance sur un accord global, mais pas sans une reprise des négociations de paix».
Il a en outre rappelé que la France «est disposée à prendre l'initiative d'une conférence internationale pour la paix dans la région». M. Fabius a aussi déclaré que la France soutient un calendrier de deux années pour aboutir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien, au moment où les Palestiniens s'apprêtent à demander à l'ONU la fin de l'occupation israélienne en 2016.
Il est à rappeler que les députés français avaient été précédés par leurs homologues britanniques et espagnols. En octobre, la Suède avait reconnu l'Etat de Palestine et devint ainsi le 135e pays à reconnaître officiellement l'Etat palestinien.