Le coordinateur de l'ONU en Tanzanie, Alvaro Rodriguez, a appelé vendredi les autorités tanzaniennes à mener «une enquête complète» sur l'enlèvement d'une fillette albinos, des individus victimes d'agressions dans le pays en raison de superstitions.
«Le gouvernement doit mener une enquête complète dans l'affaire et arrêter les auteurs», a lancé M. Rodriguez sur les ondes de la télévision gouvernementale tanzanienne, après un déplacement dans les provinces septentrionales de Mwanza, Mara et Shinyanga. Ces provinces sont les plus touchées en Tanzanie par les attaques contre les albinos.
Exhortant la Tanzanie d'accorder à cette enquête «la plus haute priorité», Alvaro Rodriguez, représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a promis l'aide de son organisation.
«Nous ferons tout ce que nous pouvons en collaboration avec le gouvernement (tanzanien) pour faire en sorte que la fille soit ramenée», a-t-il dit. La petite victime, Pendo Emmanuelle Nundi, avait été enlevée le soir du 27 décembre dans le district de Kwimba (région de Mwanza) par des inconnus armés de machettes.
Lors de sa tournée dans les trois provinces septentrionales, M. Rodriguez s'est notamment rendu au centre de Buhangija, province de Shinyanga, où il a «rencontré des enfants (albinos) dont des parties du corps ont été coupées».
En août, quatre albinos au moins avaient été victimes d'agressions en moins de deux semaines en Tanzanie. Depuis 2000, plus de 70 albinos ont été tués dans ce pays d'Afrique de l'Est, selon les Nations unies. Les albinos sont victimes dans la région de superstitions qui attribuent des vertus magiques à leurs organes, parfois utilisés par des sorciers et par des guérisseurs.
