L'escrimeuse italienne Valentina Vezzali, sextuple championne du monde et triple championne olympique, a toujours soif de victoires et ambitionne, malgré ses 41 ans, de monter à nouveau sur le podium olympique aux JO-2016 à Rio de Janeiro (Brésil). Surnommée «Le Cobra», pour ses attaques fulgurantes au fleuret, Vezzali ne compte pas tirer sa révérence de sitôt, elle qui trône sur le toit de la discipline depuis une dizaine d'année.
«J'aime tant cette discipline que je pratique inlassablement depuis l'âge de 6 ans. Même à 41 ans, j'ai encore envie de continuer, au moins jusqu'aux olympiades de Rio», a-t-elle affirmé à l'APS juste après avoir été couronnée avec la sélection d'Italie, au Championnat du monde de fleuret (étape d'Alger), disputé le weekend dernier.
En 2005, Valentina Vezzali a réussi à remporter le titre mondial, à Leipzig (Allemagne), seulement quatre mois après avoir mis au monde un petit garçon. Un exploit qui résume, à lui seul, sa force de caractère et sa détermination, ainsi que son amour pour cette discipline.
Vezzali, née le 14 février 1974 à Jesi (Italie), doit son prénom à la journée de la Saint-Valentin, et bien qu'elle soit mère de deux enfants, elle reste très active, y compris dans le domaine politique, puisqu'elle occupe la fonction de parlementaire. «Je suis députée et je me rends régulièrement à Rome pour exercer mes fonctions. Je reconnais que cela me prend beaucoup de temps, mais puisque j'aime ce que je fais, j'arrive à m'en sortir, aussi bien à la maison, sur le plan sportif ou politique» a encore expliqué la championne italienne.
1996, à Atlanta (USA), le début de la «grande aventure»
Les débuts de Vezzali avec la sélection italienne «seniors» remontent à 1993, alors qu'elle n'était âgée que de 19 ans. Elle avait participé aux mondial de la même année, à Dresde (Allemagne) où elle avait décroché la 6e place en individuel.
Trois ans plus, aux JO d'Atlanta (USA) Vezzali a réussi une fulgurante ascension, décochant la médaille d'argent, en individuel, et l'or par équipes. Sur sa lancée, et toujours en constante progression, l'Italienne décroche l'or pour la 1re fois de sa carrière en individuel, à Séoul, pendant les mondiaux de 1999, en raflant au passage le titre mondial par équipes. Un trône que Vezzali ne lâchera plus, puisqu'elle conservera sa couronne, tout en remportant trois titres olympiques consécutifs, à Sydney (2000), Athènes (2004) et Pékin (2008).
En parallèle des olympiades, l'Italienne a, en effet, dominé les championnats du monde de fleuret «dames», remportant six titres consécutifs, ainsi que cinq championnats d'Europe et onze coupes du monde.
En reconnaissance à ce riche palmarès international, que peu d'athlètes peuvent espérer égaler, le gouvernement italien a élevé Vezzali, en 2008, au titre de «Grande Ufficiale Ordine Al Merito Della Republica Italiana», soit Commandeur de l'ordre du mérite de la république italienne. Vezzali ne compte pas remettre son épée au fourreau pour autant, puisque malgré ce riche palmarès, elle espère remporter une dernière médaille d'or, au JO de 2016, à Rio de Janeiro.
Tombée sous le charme de l'Algérie
La championne Italienne, dont c'était la première visite en Algérie, a confié «être tombée sous le charme de ce grand pays qui, comme l'Italie, donne directement sur la méditerranée». «Il s'agissait d'une première pour moi, et j'espère que ce ne sera pas la dernière, car j'espère vivement revenir en Algérie» a affirmé Vezzali.
Interrogée sur son avenir, une fois qu'elle aura remis l'épée au fourreau, l'Italienne a annoncé qu'elle compte se reconvertir en entraîneur, tout en prodiguant des conseils utiles aux générations futures. «Pour réussir, il faut d'abord aimer ce qu'on fait. C'est ce qu'il y a de plus important à mon avis, et ce n'est qu'après cela qu'intervient la bonne gestion de la carrière» a commencé par préconiser Vezzali. «Peu importent les efforts fournis, l'athlète passera toujours par des moments difficiles.
Donc, il ne faut pas trop dramatiser en cas de passage à vide. Par contre, il faut se relever et continuer» a insisté l'Italienne. Vezzali a affirmé également que «l'âge» ne représente pas forcément «un handicap», citant son expérience personnelle qui, à 41 ans lui permet encore de trôner sur le monde du fleuret «dames».
La championne italienne est rentrée chez-elle, en fixant rendez-vous aux Algériens pour l'étape de l'an prochain (tournoi mondial), pendant laquelle elle essayera de décrocher une qualification pour les JO de Rio.
