A un mois des élections, le président nigérian Goodluck Jonathan s'est rendu jeudi à Baga, une ville de pêcheurs sur les rives du Lac Tchad, attaquée le 3 janvier par le groupe Boko Haram qui avait alors massacré des centaines, voire des milliers d'habitants.
«Je suis allé... rendre visite aux communautés dévastées par les atrocités de Boko Haram», «je voulais juste voir les choses par moi-même», a déclaré le président Jonathan à des journalistes à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria. L'armée nigériane avait affirmé avoir repris la ville à Boko Haram samedi.
Cette visite intervient après celle du chef de l'armée nigériane, le général Kenneth Minimah, qui a estimé jeudi que la guerre contre Boko Haram était «presque terminée». Les combattants de Boko Haram avaient pris Baga le 3 janvier, tuant des centaines (voire des milliers, les bilans divergent) de civils, un massacre considéré par Amnesty International comme le plus important commis par les insurgés depuis six ans et qui avait soulevé une réprobation internationale.
Samedi, l'armée avait annoncé avoir repris la ville après deux jours de combats en tuant «un grand nombre de terroristes».L'armée a ensuite diffusé des dizaines de photos montrant nombre de véhicules, d'armes et de munitions de Boko Haram détruits dans les combats.
La prise de Baga fait partie de la contre-offensive menée par le Nigeria et les pays voisins (Tchad, Cameroun et Niger) contre Boko Haram pour sécuriser et stabiliser la région, alors que doivent se tenir prochainement des élections présidentielle et législatives au Nigeria. Initialement prévues le 14 février, elles ont été reportées au 28 mars, afin de permettre à l'armée de sécuriser le nord-est et de lutter contre Boko Haram.
Le chef d'Etat nigérian a été vivement critiqué pour son incapacité à endiguer l'insurrection islamiste.
Lors de sa visite à Baga, Jonathan dit avoir rendu hommage à la «bravoure» des soldats. Il a affirmé que le gouvernement «s'occuperait de réhabiliter les communautés dévastées» par l'attaque.
Jonathan était accompagné dans sa visite par le plus haut gradé nigérian, le chef d'état-major des Armées Alex Badeh, le général Minimah et le conseiller national à la Sécurité Sambo Dasuki.
