Deux-cents-vingt immigrés ont débarqué hier matin dans le port de Catane (Sicile) en Italie, qui pourrait, d'ici septembre, voir arrivé un flot de 5.000 personnes par semaine, selon les projections du ministère italien de l'Intérieur qui vient d'établir un rapport en ce sens.
«Quelque 5.000 arrivées en moyenne par semaine d'ici septembre sur les côtes italiennes», projette dans un rapport le ministère Intérieur italien cité par la presse locale. Si ce chiffre venait à se confirmer, cela signifierait quelque 200.000 arrivées pour 2015 en Italie.
Secourus par le patrouilleur Denaro de la Guardia di Finanza (police des finances), «les clandestins se trouvaient sur deux canots pneumatiques à la dérive, longs de 14 mètres chacun, entassés au milieu des bidons d'essence».
«L'Italie a actuellement la charge d'accueillir 81.000 personnes, dont 13.000 mineurs non accompagnés, qui doivent être répartis entre les régions», a indiqué le préfet chargé de l'immigration au ministère, Mario Morcone, cité par le quotidien Il Messaggero.
Du côté de l'Eglise catholique, Mgr Giancarlo Perego, de la Fondation Migrantes de l'épiscopat, a jugé «absurde» le projet envisagé par l'Union européenne de faire couler les bateaux.
«Il faudrait plutôt créer une opération de contrôle jusqu'aux côtes libyennes, pour sauvegarder avant tout la vie des personnes».
Noyades de migrants en Méditerranée : Laurent Fabius appelle à des «mesures fortes»
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a appelé hier les chefs d'Etat et de gouvernement européens à adopter des «mesures fortes» contre les noyades de migrants en Méditerranée, préconisant notamment la destruction des bateaux de passeurs.
«J'espère que cet après-midi des mesures fortes seront prises, et j'en suis convaincu parce que la Méditerranée ne peut pas être transformée en cimetière», a déclaré le ministre lors d'une visite en Slovénie, à quelques heures de l'ouverture d'un sommet européen exceptionnel sur le sujet à Bruxelles.
«Un des aspects c'est de lutter, de démanteler les trafics», a ajouté M. Fabius. «Il y a une mesure extrêmement forte, dont je pense qu'elle sera adoptée, qui consiste à préparer la destruction des navires» utilisés par les trafiquants, a-t-il souligné La destruction des bateaux fait partie d'un ensemble de dix mesures envisagées par les Vingt huit en réponse au flux de migrants en Méditerranée, des actions toutefois jugées «compliquées à mettre en œuvre» par des experts.
L'Organisation internationale des migrations (OIM) estime à un demi-million le nombre de migrants susceptibles de tenter cette année une périlleuse traversée de la Méditerranée, qui selon elle a déjà coûté quelque 1.750 vies depuis le 1er janvier.
M. Fabius rencontrait jeudi matin son homologue slovène Karl Erjavec, avant une réunion ministérielle avec six pays des Balkans occidentaux consacrée à la coopération avec cette région.
