Histoire

L'assassinat en 1978 de l'anticolonialiste et militant de la cause nationale algérienne, Henri Curiel, revendiqué

Publié par Par Kosseylah benali le 09-05-2015, 18h33 | 64
|

L'assassinat de l'anticolonialiste et militant de la cause nationale, Henri Curiel, le 4 mai 1978 à Paris, a été pour la première fois revendiqué par un membre d'une organisation d'extrême-droite proche des «services français», dans un livre intitulé: «Le roman vrai d'un fasciste français».

Le 4 mai 1978, deux inconnus l'abattaient de plusieurs balles à bout portant dans l'ascenseur de son immeuble où il habitait à Paris.René Resciniti de Says, membre de l’Action française, proche des «services français» et des mercenaires de Bob Dénard, décédé en 2012, a affirmé dans ce livre posthume, avoir pris part à l'assassinat du militant d'extrême gauche Pierre Goldman et celui d'Henri Curiel, alors que du côté officiel français, le dossier est officiellement classé.

Né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), dans une famille aisée, originaire d'Italie, et dont le père était banquier, Henri Curiel, un fervent anticolonialiste, a passé sa vie à militer en faveur des mouvements de libération nationale notamment en Afrique. Dès 1956, il s'est consacré à l'indépendance de l'Algérie en créant le Mouvement anticolonialiste français, mais surtout en développant l'action clandestine au sein du «réseau Jeanson» des «porteurs de valises» pour un soutien logistique aux militants de la cause nationale. Il s'était investit à fond dans son action et avait mis à la disposition des Moudjahidine du Front de libération nationale (FLN) en France toute l'étendue de son savoir-faire en matière de militantisme.

Quand le «réseau Jeanson» avait été ébranlé par plusieurs arrestations, en 1960, Henri Curiel avait pris la relève des réseaux de «porteurs de valises» et avait mis en place un réseau similaire qui a porté son nom.«Il a été vraiment un révolutionnaire au sens qu'il a épousé un certain nombre de causes importantes dans le monde, qu'elles soient anti-colonialistes ou anti-fascistes», disait de lui Jean Tabet, militant de la cause nationale et un des responsables au sein du réseau «Curiel» à l'époque.

En raison de son engagement en faveur de la cause nationale, il a  été arrêté le 20 octobre 1960, puis emprisonné 18 mois à Fresnes (France) avant d'être libéré après la signature des accords d'Evian (mars 1962).

Un assassinat «politique» revendiqué

Henri Curiel poursuivra sa lutte contre le colonialisme en formant des militants pour d'autres causes. Il servira d'intermédiaire, également, dans les années 1970 à des contacts entre pacifistes israéliens et palestiniens, avant son assassinat en 1978.

Alors que le dossier de cet assassinat avait été classé, un homme un homme revendique, 37 ans après, pour la première fois ce crime «politique» dans le livre intitulé «Le roman vrai d'un fasciste français», Resciniti de Says a confié à un journaliste Christian Rol à qui il avait raconté pourquoi et comment il a assassiné Curiel, que le feu vert pour le meurtre lui aurait été donné par Pierre Debizet, le patron du SAC (Action civile unique), la milice du parti gaulliste.

En janvier 2013, l'historien Gilles Manceron, en parlant de l'assassinat de Curiel et s'appuyant sur un ensemble d’enquête et de témoignages «récents, crédibles et concordants», avait évoqué la responsabilité du Service français de documentation extérieur et de contre-espionnage (Sdec) dans cette affaire.M. Manceron avait soutenu que «si un tel assassinat a été commis par le SDECE, il l’a été avec l’aval du président de la République» qui était alors Valéry Giscard d’Estaing. Les archives des services secrets français sont jusqu'ici restées inaccessibles pour mettre la lumière sur ce meurtre entouré de mystère.

Le député français écologiste, Noël Mamère avait réclamé la création d'une commission d'enquête ce qui est, a-t-il dit, «une nécessité» pour la mémoire collective, en qualifiant ce crime de «véritable assassinat d'Etat».
 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.