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Les réfugiés sahraouis : l’une des plus grandes questions humanitaires à laquelle fait face l’ONU

Publié par DK News le 11-05-2015, 17h26 | 21
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La question des réfugiés sahraouis est l’une des plus grandes questions humanitaires auxquelles fait face l’organisation des Nations Unies (ONU), et ce depuis plus de quarante ans, date de l'invasion militaire des territoires sahraouis.

La situation que vivent les réfugiés sahraouis, en l’absence de solution à leur question, est à l’origine de l’apparition de nombreux problèmes humanitaires menaçant les réfugiés sahraouis installés dans des camps près de la ville de Tindouf, depuis 1975.

La vie des réfugiés sahraouis, accueillis au niveau de cinq grands camps (El-Ayoune, Ousserde, Smara, Dakhkla et Boudjedour), dépendent largement, si ce n’est principalement, des aides humanitaires.

Le manque de vivres aggrave la situation des réfugiés

Les autorités sahraouies ont averti que l’année 2015 sera celle de grands défis et de difficultés, qui affecteront directement la situation économique des réfugiés sahraouis, exigeant ainsi une intervention «urgente» de la communauté internationale.

Les autorités sahraouies ont mis en garde la communauté internationale, après avoir constaté une réduction des contributions des bailleurs de fonds, en raison de la crise économique actuelle, et l’apparition de nouveaux foyers de tension à travers le monde, entraînant un accroissement du nombre de réfugiés dans le monde, en plus de l’augmentation des prix de produits de première nécessité sur le marché international.

Les organisations humanitaires activant dans les camps des réfugiés sahraouis ont attiré l'attention, en février dernier, contre les conséquences du manque de fonds nécessaires pour subvenir aux besoins des réfugiés sahraouis durant le second semestre de l’année en cours, contraignant, si la situation persiste, l’ONU à suspendre, dès juillet prochain, une partie des aides alimentaires.

Le représentant permanent de l’UNICEF en Algérie, Thomas Davine, a fait part, dans un communiqué, de l'«inquiétude des réfugiés sahraouis quant à une réduction des aides humanitaires».«Le programme alimentaire mondial (PAM) a d’ores et déjà procédé, face à ce manque de fonds, à la réduction des articles du panier alimentaire pour les réduire de neuf à sept seulement, selon le même communiqué.

La sous-directrice de la PAM en Algérie, Francesca Kaponiera, a souligné que «la suspension des aides alimentaires aura un impact sévère sur la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des réfugiés sahraouis, et éventuellement des répercussions néfastes imprévisibles sur la stabilité de la région».

L’étude menée en octobre 2010 par le haut-commissariat aux réfugiés (HCR), avec le concours de la PAM sur un échantillon d’enfants et de femmes au niveau des camps des réfugiés sahraouis, a révélé une situation «critique» de l’accroissement des maladies induites par la sous-alimentation, dont l’anémie chez les enfants et les femmes, avec des taux de 30% chez les enfants de moins de cinq ans, de 67% chez les femmes allaitantes et de 55% chez les femmes enceintes.

La même étude, qui montre que les femmes en âge de procréer affichent un taux d’atteinte d’anémie de près de 50%, a fait état aussi des taux «préoccupants» d’atteinte de maladies chroniques, dont le diabète et l’hypertension artérielle (HTA).

Le HCR s’est attelé, avec le concours des différentes organisations humanitaires activant au niveau des camps de réfugiés et des institutions sahraouis, à la réalisation, en novembre dernier, d’une évaluation des besoins minimas, hors produits alimentaires, estimés à plus de 37 millions de dollars US, et ne trouvant pas de financements.

Le HCR a accordé un montant de 9 millions de Dollars pour couvrir les besoins de 2015 des réfugiés sahraouis, alors que les besoins réels, hors produits alimentaires, s’établissement à plus de 29 millions de Dollars et ne trouvent pas encore qui les financer.

Le réfugié sahraoui, Ahmed Mebarek, père d’une  famille de 6 membres, a estimé que «la situation humanitaire est devenue inquiétante, eu égard à la faible quantité de denrées alimentaires servies, ne permettant guère de subvenir aux besoins alimentaires réels de la famille». «Cet état de fait a amené les réfugiés sahraouis à rechercher d’autres ressources, pour couvrir leurs besoins nécessaires, sachant que les réfugiés éprouvent de grandes difficultés à faire face aux rudes conditions de vie», a-t-il soutenu.

Tentatives marocaines pour réduire l’aide humanitaire aux Sahraouis

Le Maroc a lancé ces dernières années une campagne visant la réduction des aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis, tentant, à travers ce geste, à briser leur résistance.
Le président du Croissant rouge sahraoui, Yahia Bouhbini, a, à ce titre, mis en garde la communauté internationale contre les tentatives marocaines visant à inciter les bailleurs de fonds à renoncer à aider les réfugiés, en déterrant un rapport européen datant de 2007 sur les aides humanitaires, appelant la communauté internationale à éviter de se laisser entraîner par les manipulations et les mauvaises intentions.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon a appelé, dans son rapport lu devant le Conseil de sécurité, à consacrer, par le biais du HCR, un financement supplémentaire «urgent» pour couvrir des besoins dans des sensibles tels que la santé et l’alimentation.

L’Algérie a ouvert ses bras aux réfugiés sahraouis en leur offrant paix et stabilité

La décision historique du gouvernement algérien de 1975 d’accueillir des réfugiés sahraouis ayant fui l’invasion marocaine d’octobre 1975, demeure un évènement phare dans l’histoire du peuple sahraoui, a souligné, Mohamed Sid Ahmed, notable du camp d’Ousserde. Celui-ci a reconnu que «l’Algérie a ouvert ses bras aux réfugiés en les accueillant sur une partie de sa terre et en défendant  la voix du Sahara occidental dans les fora internationaux».

 

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