Santé

Oran: Débats sur les motivations ayant conduit aux mouvements sociaux dans les pays arabes

Publié par DK News le 20-02-2014, 18h07 | 42
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Des débats autour des motivations ayant conduits à des manifestations dans des pays arabes, ou ce qui est appelé «printemps arabe», ont marqué, mercredi à Oran, la deuxième journée du colloque international sur «Les sociologues arabes face aux questions des mutations actuelles».

Dans sa communication sur «Les représentations de la révolution par les pauvres en Egypte : étude sociologique des causes, des objectifs et des résultats de la révolution du 25 janvier 2011 en l’Egypte», M. Ahmed Moussa Badawy, de l’Université du Caire, a fait le lien entre la misère, la pauvreté et les protestations qui agitent son pays.

M. Samir Abderrahman Al Shamiri du Yemen abonde dans le même sens, précisant, dans sa communication sur «La révolution yéménite : la question de l’avenir», que les facteurs ayant déclenché les mouvements de contestation (dans les pays arabes) «sont dues aux conditions sociales difficiles des populations liées notamment à la pauvreté, au problème du chômage, au tribalisme et autres fissures ayant abouti à la déliquescence des institutions de l’Etat.»

Le Yemen, a-t-il considéré à ce propos, «risque de sombrer dans une guerre civile, car les jeunes et les forces vives ont été floués et leurs rêves évanouis», avant de noter souligner que «la révolution n’a pas changé la donne». Les motivations du «printemps arabe» ne trouvent pas leur raison dans la dimension économique, a fait observer le sociologue pour sa part M. Ahmed Yalaoui, directeur de l’unité de recherche en terminologie de l’Université d’Es-Sénia (Oran), qui considère que les mobiles des protestations «sont à chercher ailleurs. Sinon comment expliquer que la croissance des revenus des pays arabes s’est considérablement accru, malgré les secousses», s'est-il interrogé.

M. Yalaoui a exclu au passage «tout lien entre un Etat autoritaire et le développement», citant l’exemple de la Chine qui est gouvernée par un seul parti politique et affiche un des meilleurs taux de croissance dans le monde grâce aux libertés économiques. «Il y’a une confusion entre la notion de pouvoir et celle de l’autorité», a-t-il soutenu dans ce contexte.

Pour l'universitaire d'Es Sénia, M. Mourad Moulay El Hadj qui a abordé le thème de «la jeunesse algérienne politique et sociale et les stratégies de préservation de la stabilité sociopolitique en Algérie», a expliqué l'absence de mouvements de contestation chez les jeunes algériens, dans le sillage des vagues de protestations qu’ont connu les pays arabes, par le fait que les pouvoirs publics algériens «ont agi par anticipation» en mettant en place «une politique sociale bien ciblée à travers les dispositifs d’emploi pour l’absorption du chômage notamment des diplômés universitaires, la multiplication de mécanismes pour l’obtention de logements et de sécurité sociale, entre autres acquis».
La sociologue saoudienne Fawzia Bachtah, qui a traité de «la question des femmes dans la phase de transition», a indiqué que la voix de la femme saoudienne «commence à se faire entendre», citant l’exemple des 47 femmes qui ont «pris l’initiative et ont eu le courage en 2013 d'imposer le droit à la conduite de voiture au même titre que les hommes.»

Le programme de la troisième et dernière journée de cette rencontre scientifique, à laquelle prennent part des sociologues d'Algérie et de 15 pays arabes, prévoit d’autres thématiques abordant notamment «les réseaux sociaux en Algérie: les usages à l’heure des révolutions du printemps arabe» et «les médias sociaux et changement : impacts sur les relations sociales et les liens de parenté dans la société jordanienne.»

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