La Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) a condamné lundi le meurtre de trois civils musulmans perpétré samedi à Bangui, où l'insécurité et le chaos règnent depuis plusieurs mois.
«Ceux qui utilisent la religion pour inciter à la violence et causer du tort à des civils innocents seront traités avec la fermeté requise», affirme la MISCA dans un communiqué, assurant la population que «des efforts continueront à être déployés en vue de renforcer les mesures déjà en place pour protéger les civils».
«Ces trois hommes se trouvaient dans un taxi samedi vers 08H30 (07H30 GMT) dans le quartier Combattant, près de l'aéroport. Le véhicule a été stoppé par une foule qui les a fait sortir pour les exécuter», selon l'agence AFP. «La MISCA et les autres partenaires concernés continueront également à travailler avec le gouvernement afin que ceux qui s'emploient à terroriser la population soient soumis à la rigueur de la loi pour les crimes commis», ajoute le texte.
Après le départ du président Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier, et le désarmement et le cantonnement des éléments de la Séléka menés par les soldats français de l'opération Sangaris, les anti-balaka s'en sont pris systématiquement aux civils musulmans, multipliant lynchages et pillages.
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, avait affirmé, mercredi, que la plupart des attaques et des violations des droits de l'homme en République centrafricaine était le fait d'éléments du mouvement majoritairement chrétien anti-Balaka, qui prennent délibérément pour cible la population musulmane de ce pays africain. Après des mois de tueries interreligieuses en Centrafrique, les violences ont pris une tournure de «nettoyage ethnique», selon Amnesty International.
