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Conflit au Yémen : Vaste offensive dans le Sud, déploiement de soldats de la coalition à Aden

Publié par DK News le 03-08-2015, 18h05 | 27
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Les forces progouvernementales au Yémen ont lancé lundi une vaste offensive pour reprendre aux rebelles la plus grande base aérienne du pays au moment où des centaines de soldats de la coalition arabe ont été déployés a Aden (Sud), alors que la situation humanitaire restait toujours difficile en raison du blocus.

L'opération militaire a été lancée lundi par les forces gouvernementales yéménites pour reprendre la plus grande base aérienne du sud du pays, contrôlée par des rebelles houthis. selon une source militaire citée par l'AFP, «La bataille a commencé pour la reprise de la base d'Al-Anad», dans la province de Lahj (sud).

Des avions de combat de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite assuraient une couverture aérienne aux forces gouvernementales, qui ont lancé leur opération depuis une zone montagneuse à l'ouest de la vaste base d'une superficie d'environ 15 km2. L'attaque a été précédée la veille par le déploiement autour de la base de centaines de combattants et de militaires, équipés de «chars, de blindés et de véhicules militaires modernes» fournis par la coalition, selon le commandant de ces forces, Fadhl Hassan.

Les forces progouvernementales cherchent ainsi à regagner cette base pour couper les rebelles de leurs lignes de ravitaillement dans le sud. Parallèlement, des centaines de soldats de pays du Golfe membres de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite contre la rébellion au Yémen, ont été déployés lundi autour d'Aden pour sécuriser cette grande ville du sud du pays.

Selon une source militaire, il s'agit du «plus grand contingent de la coalition à se déployer sur le sol yéménite» depuis le début de la guerre dans le pays en mars dernier. Le quotidien arabophone Al-Hayat a rapporté lundi qu'au total 1.500 soldats avaient débarqué à Aden «pour la plupart des Emirats arabes unis», l'un des principaux membres de la coalition.

La présence de militaires de la coalition avait été signalée à plusieurs reprises à Aden depuis sa reconquête à la mi-juillet par les forces fidèles au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi réfugié en Arabie saoudite.

Visite symbolique à Aden du chef du gouvernement en exil -
Le chef du gouvernement yéménite en exil Khaled Bahah a effectue une visite symbolique de quelques heures samedi à Aden, la grande ville du sud du Yémen reconquise il y a deux semaines par les forces loyalistes aux rebelles houthis, avant de quitter le pays en guerre depuis quatre mois, selon une source gouvernementale.

M. Bahah est arrivé à Aden à bord d'un avion militaire saoudien en provenance de Ryadh et a ensuite visité des quartiers de la ville où il s'est enquis des dégâts subis par la résidence présidentielle, la préfecture, la radio-télévision et des sites militaires.

Plusieurs responsables du gouvernement en exil sont également arrivés samedi à Aden pour superviser la remise en état des services publics et rouvrir des bâtiments publics, selon le ministre des Droits de l'Homme, Ezzedine al-Isbahi. Selon lui, la radio-télévision d'Etat doit reprendre prochainement ses programmes depuis Aden.

Selon Khaled Bahah, sa visite symbolique était destinée à confirmer «la libération d'Aden et la normalisation de la vie» dans la deuxième ville du pays, durement affectée par un conflit qui a déjà fait près de 4.000 morts selon l'ONU et plongé des millions de personnes dans la détresse.

Selon le porte-parole de M. Bahah, le président yéménite en exil pourrait désormais regagner Aden «à tout moment», pour sceller un peu plus le retour aux affaires des autorités centrales, esquissé par la visite de son Premier  ministre dans une ville «désormais stable et sécurisée».

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi et son gouvernement ont été contraints de partir pour l'Arabie saoudite fin mars sous la pression des rebelles houthis qui progressaient dans le sud du Yémen après avoir pris de vastes régions du pays depuis l'année dernière. Dans ce contexte, le chef des rebelles yéménites, Abdelmalek al-Houthi, s'est dit de nouveau prêt lundi à un règlement politique du conflit dans le pays où ses partisans viennent de perdre Aden.

Pour y parvenir, a-t-il dit, «nous accueillons tout effort d'une quelconque partie neutre arabe ou internationale». «La percée réalisée par l'ennemi à Aden va échouer», a-t-il affirmé, ajoutant que la reconquête à la mi-juillet par les forces loyalistes de cette ville «est une situation conjoncturelle qui sera surmontée malgré l'argent de l'Arabie saoudite», principal soutien de ces forces.

 Pour MSF, le blocus «tue autant» les civils que la guerre
 Au moment où les forces progouvernementales, appuyées par la coalition arabe, continuent de gagner du terrain, le chef de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu, en visite dans le pays, a indiqué jeudi qu'en empêchant l'arrivée de l'aide humanitaire aux populations affectées par le conflit au Yémen, le blocus imposé par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite au Yémen «tue autant que le conflit armé».

Elle tire ainsi la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire au Yémen, jugée «catastrophique» par des ONG. Environ 80% de la population du Yémen -soit 21 millions de personnes- a besoin d'aide et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau, selon l'ONU, qui a placé le pays à son niveau d'urgence humanitaire maximal, à l'instar de la Syrie, de l'Irak et du Soudan du Sud.

Après quatre mois d'intenses combats, l'ONU avait demandé que Ryadh allège le blocus naval qu'il impose aux ports yéménites afin de laisser davantage de navires commerciaux ravitailler le pays, qui dépend à 90% des importations pour son carburant et sa nourriture.

Le chef des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien avait demandé mardi de «redoubler d'efforts» pour rétablir une trêve au Yémen et a annoncé sa visite prochaine dans le pays. Mercredi, le secrétaire  général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait exhorté une nouvelle fois toutes les parties prenantes impliquées dans le conflit au Yémen (qui a fait 3.984 morts en quatre mois, selon l'ONU) à cesser leurs opérations militaires et à résoudre leurs différends grâce à des négociations.

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