Société

L’Afrique en danger

Publié par DK News le 03-09-2015, 23h11 | 42
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Le monde entier est préoccupé par l’expansion de la consommation de drogues ; la situation de l’Afrique est d’autant plus inquiétante que les conflits internes qui déstabilisent ruinent leurs économies et créent un terrain propice au commerce illicite des drogues. Le lecteur trouvera ci-dessous des éléments d’information et de réflexion recueillis dans les rapports de l’OICS (Organe international de contrôle des stupéfiants) et de textes y afférents de l’Union africaine.

 

Insécurité et instabilité, terreaux de l’addiction aux drogues

Il est établi que : «  La détérioration de la situation politique dans certaines sous-régions africaines a entraîné une augmentation du trafic illicite de drogues, aggravant ainsi les problèmes de santé publique liés à l’usage de drogues L’abus et le trafic de tramadol auraient par ailleurs récemment augmenté en Libye. En outre, le Nigeria a signalé l’abus de tramadol et placé ce médicament sous contrôle.

 

Cannabis

 Le cannabis reste une drogue illicite très préoccupante en Afrique, et sa production, son trafic et son abus continuent de poser de graves problèmes. Malgré les efforts d’éradication, le cannabis est illicitement cultivé sur tout le continent.

La production illicite de résine de cannabis se limite à quelques pays d’Afrique du Nord. Le Maroc est toujours le premier producteur de résine du continent et l’un des premiers au monde, même s’il semble, d’après certaines informations, que la production y soit en recul.

 

Contrebande

Outre qu’elle fait l’objet d’un abus sur le plan local, la résine de cannabis fait aussi l’objet d’une contrebande, à destination principalement de l’Europe. Les nouvelles tendances concernant le trafic de stimulants de type amphétamine révèlent que le marché intérieur se développe dans toute l’Afrique, ainsi que la contrebande de ces substances

 

Luttes

L’Afrique du Nord demeure la sous-région où sont saisies les plus grandes quantités de résine de cannabis et, selon l’ONUDC, ces quantités ont continué d’augmenter. Les saisies les plus importantes qui aient été réalisées dans la sous-région ont été signalées par l’Algérie (où elles sont passées de 53 tonnes en 2011 à plus de 211 tonnes en 2013) et le Maroc (de 126 tonnes en 2011 à 137 tonnes en 2012). En 2012, le Maroc avait réalisé 11  % des saisies mondiales de résine de cannabis; ce chiffre serait de 12  % en 2013 selon des chiffres préliminaires.

 D’autres pays d’Afrique du Nord ont également déclaré des saisies considérables de résine. Par exemple, en 2013, les autorités égyptiennes en ont saisi plus de 84  tonnes, dont 80  tonnes avaient été acheminées clandestinement depuis le Maroc sur des bateaux de pêche.  L’Afrique du Nord, qui a enregistré une augmentation des saisies de résine, demeure la sous-région d’Afrique où sont saisies les plus grandes quantités de cette substance. 

Rappelons  que les plus grands producteurs d’Afrique du Nord et de l’Est comprennent l’Égypte, l’Éthiopie, le Kenya, le Maroc et la République-Unie de Tanzanie.

 En 2013, les autorités égyptiennes ont saisi plus de 212 tonnes d’herbe de cannabis.

 

Dures

Des pays d’Afrique du Nord ont également signalé d’importantes saisies d’héroïne. Selon les données nationales fournies, les saisies d’héroïne réalisées en Égypte sont passées de près de 75  kg en 2012 à 260  kg en 2013. La quantité d’héroïne qui transite par l’Afrique de l’Ouest, et qui est acheminée principalement par des compagnies aériennes commerciales, a continué d’augmenter.

En 2013, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a cité des chiffres de l’ONUDC selon lesquels la valeur estimative de la cocaïne passée en contrebande par l’Afrique de l’Ouest et le Sahel était de 1,25 milliard de dollars par an environ.

 

Substances psychotropes

L’Afrique continue d’être touchée par le trafic de précurseurs chimiques, notamment d’éphédrine et de pseudoéphédrine, substances utilisées dans la fabrication illicite de stimulants de type amphétamine.

Selon les informations fournies au moyen du Système PICS de l’OICS, les pays africains ci-après ont été impliqués dans des incidents signalés depuis décembre.

 

Pourvoyeurs

2013: Afrique du Sud, Éthiopie, Kenya, Malawi, Mozambique, Nigeria, République-Unie de Tanzanie et Zimbabwe. Dans  63  % des incidents signalés pendant la période examinée, des pays africains, à savoir l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Malawi, ont été mentionnés comme pays de destination d’envois d’éphédrine et de pseudoéphédrine en provenance d’Inde

Le détournement vers l’Afrique de l’Ouest de précurseurs utilisés pour fabriquer des stimulants de type amphétamine a également beaucoup augmenté. À ce jour, seuls neuf pays d’Afrique se sont inscrits au Système PICS

L’abus de tramadol, opioïde délivré sur ordonnance non placé sous contrôle international, reste préoccupant dans un certain nombre de pays africains, notamment en Afrique du Nord. En 2013, le tramadol a été placé sous contrôle national en Égypte, où il faisait couramment l’objet d’abus. Selon les données fournies par les autorités égyptiennes, les saisies de tramadol sont tombées de 650 millions de comprimés en 2012 à 27 millions en 2013. Cette baisse semble s’expliquer par les nouvelles mesures strictes qui ont été prises à l’égard de la substance.

 

Abus d’amphétamines

En Afrique de l’Est et du Nord, l’abus d’amphétamine n’a été signalé que par l’Algérie, l’Égypte et le Kenya. Au Kenya, la prévalence de l’abus d’amphétamine au cours de la vie parmi les élèves du secondaire à Nairobi est de 2,6 %. On ne dispose pas de données récentes concernant les autres pays de la région.

En Afrique, la prévalence du VIH parmi les usagers de drogues par injection est de 12,1 %. L’Érythrée a dirigé son premier atelier de conseil sur les drogues, tandis que l’observatoire kényan des drogues, qui recueille et analyse des données issues des secteurs de la santé ainsi que de la détection et de la répression, a publié deux rapports sur le sujet.

 

Santé publique

Tout en soulignant que l’usage de drogues est une question de santé publique plutôt que de justice pénale, la Commission a recommandé que les efforts de lutte contre les stupéfiants soient mieux intégrés à l’action de prévention de la corruption et du blanchiment d’argent menée dans la région.  À la sixième session de la Conférence de l’Union africaine regroupant les Ministres chargés de la lutte contre la drogue et de la prévention du crime, qui s’est tenue à Addis-Abeba du 6 au 10 octobre 2014, les ministres ont fait le point sur la suite donnée au Plan d’action de l’Union africaine sur la lutte contre la drogue (2013-2017).

Dans une déclaration liminaire, le Président de l’OICS a souligné qu’il fallait

a) se donner plus de moyens de prévenir et de traiter la toxicomanie, et d’assurer la réadaptation des personnes faisant abus de drogues;

b) veiller à la disponibilité en quantités suffisantes de substances placées sous contrôle à des fins médicales;  et

c) renforcer la formation des professionnels de la santé et des autorités compétentes en matière de traitement, de postcure, de réadaptation et de réinsertion sociale des personnes faisant abus de drogues. »

Informations recueillies par L. O.

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