Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, qui a succédé en 2012 à Meles Zenawi, homme fort du pays pendant plus de 20 ans, a été reconduit lundi par les députés pour un second mandat de cinq ans.
Au cours d'un vote à main levée, Hailemariam Desalegn a été désigné à l'unanimité des 547 députés de la Chambre des représentants du peuple, chambre basse du Parlement, tous membres du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), la coalition au pouvoir depuis 1991, ont rapporté les médias.
«Nous avons mis en œuvre avec succès la première partie de notre Plan de Transformation et de Croissance (...) Nous continuerons à obtenir la croissance à deux chiffres enregistrée ces dernières années», a lancé le président éthiopien Mulatu Teshome promettant une croissance économique «d'environ 11%» par an pour les cinq prochaines années.
M. Hailemariam, qui n'a pas pris la parole lundi et s'exprimera mardi lors de la présentation de son nouveau gouvernement, devra poursuivre la mise en oeuvre de l'ambitieux Plan gouvernemental de Transformation et de Croissance (GTP), lancé en 2010, et qui doit parvenir à faire de l'Ethiopie un pays à revenu intermédiaire d'ici à 2025.
Pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de l'Eprdf en 1991, à la chute du régime militaro-marxiste du Derg, le Parlement ne compte aucun député indépendant ou membre de l'opposition. L'Eprdf a raflé la totalité des sièges lors des élections du 24 mai dernier, qualifiées de «mascarade» par les partis d'opposition.
Un résultat fraîchement accueilli par les bailleurs et partenaires de l'Ethiopie, Etats-Unis et Union européenne en tête, auquel le Premier ministre Hailameriam Desalegn avait promis davantage d'ouverture démocratique.L'Ethiopie est régulièrement accusée de bafouer les droits de l'Homme et de faire taire les voix dissidentes.
Hailemariam Desalegn, 49 ans, ingénieur de formation, a accédé au pouvoir en 2012, au décès Meles Zenawi qui dirigea le pays pendant 21 ans. Il appartient à une communauté très minoritaire, les Wolayta du Sud de l'Ethiopie, installés dans la région dite «des Nations, nationalités et peuples du Sud».
