Monde

Virée banlieusarde de François Hollande : Aux sons de la rue

Publié par Cherbal E-M le 20-10-2015, 22h01 | 36
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La sortie politique de François Hollande ce 20 octobre dans la banlieue nord de Paris, plus exactement à la Courneuve, en Seine Saint Denis, n’aura pas été de tout repos pour le locataire de l’Elysée qui a dû en entendre des pas bonnes de la part de citoyens, syndicalistes et membres de la société civile remontés contre sa politique sociale et économique.

Il y aura eu du «Hollande, on ne veut pas de toi !», ou encore «Le changement, c’est pour quand ? Nous, on vit dans la misère à La Courneuve», relate le site lemonde.fr dont le journaliste a relevé, parmi les mécontents, «des habitants, des syndicalistes et des jeunes massés en comité d’accueil sur l’esplanade de la Tour, en centre-ville».

Pourtant l’événement était bien étudié dans l’agenda du «futur candidat» à la présidentielle venu en ses terres s’adresser à un vivier électoral qu’il voit fendre comme du beurre en raison d’une politique sociale impactant peu le quotidien des populations de ces zones restées en marge du progrès et de la prospérité pourtant visibles ailleurs que chez ces habitants de seconde zone.

Accompagné du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de la ministre du travail, Myriam El Khomri, et du ministre de la ville, Patrick Kanner, François Hollande a commencé par subir «les foudres de la rue» avant de pouvoir s’engouffrer dans une entreprise de recyclage où l’ambiance était mieux maîtrisée, pour pouvoir enfin dérouler son discours et se faire entendre.

«On parle souvent de cette France qui ne va pas, moi je veux parler de cette France invisible mais qui réussit», a-t-il affirmé, selon lemonde.fr juste avant de «se mettre à l’abri» dans l’enceinte de «Praprec, entreprise de recyclage, présentée comme un modèle de réussite dans cet environnement de misère et d’échec social.

Le président Hollande est allé ensuite à «la Maison de l’initiative économique locale (MIEL), association abritant une pépinière d’entreprises au cœur de cette banlieue pauvre du 93», précise lemonde.fr, où il a fait l’essentiel de ses annonces fortes en matière d’emploi, de lutte contre la discrimination et de l’égalité des chances.

«Il n’y a pas de quartiers perdus de la République, pas une France périphérique à côté d’une France tranquille. Est-ce qu’on veut vivre ensemble ou être séparés, être suspect pour les uns et pour les autres parce qu’on ne serait pas du bon quartier, de la bonne couleur ?»a-t-il indiqué, selon la même source.

Un discours difficilement audible dans ces «quartiers prioritaires de la politique de la ville» ou QPV), anciennement zones urbaines sensibles (ZUS) où vivent près de 7,5% de la population française selon des indications de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour l’année 2006.

Les indicateurs de comparaison de ces zones mentionnent un déséquilibre structurel au détriment des populations de ces quartiers. «Les différences sont nombreuses, rapporte lemonde.fr qui précise : «on ne compte que 20 % de propriétaires dans les ZUS contre 47 % dans les «unités urbaines englobantes» (c’est-à-dire les agglomérations dans lesquelles se trouvent les ZUS) ; seuls 16,9 % des habitants de ZUS disposent de cinq pièces ou plus, quand c’est le cas d’un quart (26,2 %) de ceux des aires urbaines englobantes.»

En termes de ratio de pauvreté, ces zones sont en tête, à en croire lemonde.fr qui donne ces chiffres valables pour 2012 : «on comptait ainsi plus de 38 % des habitants des ZUS sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian. Cette proportion est presque trois plus importante que celle qui prévaut au niveau national (13,9 %).» De même d’ailleurs que pour le chômage, notamment des jeunes : «Celui des 15-24 ans atteint 45 % !», s’exclame le site du quotidien français qui trouve que le niveau de chômage global en ces zones «est supérieur de 6,5 points à la moyenne nationale.»

Un fléau qui cache en réalité un autre, puisque le taux des sans diplôme touche la moitié de la population habitant ces quartiers, alors qu’il ne touche qu’un tiers dans les quartiers avoisinants.

Cherbal E-M

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