Histoire

VI- Les premiers méfaits de la milice

Publié par Amar Belkhodja le 11-03-2014, 16h13 | 36
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Dans notre dernier article, nous avons guidé nos lecteurs à travers Guelma, depuis la porte des Souks jusqu’au haut de la rue des Combattants et nous leur avons rapporté les circonstances dans lesquelles s’était produite l’échauffourée entre manifestants musulmans et éléments européens de la population civile, de la police et de l’armée. Puis nous les avons quittés, les invitant à nous suivre.

Reprenons aujourd’hui avec eux notre douloureuse promenade dans la ville martyre. L’imposant mais pacifique cortège des « Amis du Manifeste et de la Liberté »disloqué à la suite de l’agression préméditée d’Achiary et de ses comparses, les blessés faits de part et d’autre, relevés, Guelma, disions-nous, reprit son calme habituel dans la soirée du 8 mai.

Ce calme dura des heures entières et rien ne semblait devoir le troubler. Les bruits de la fusillade s’étaient tus, en effet, depuis longtemps ; les habitants encore inquiets, mais espérant que tout était fini, étaient rentrés chez eux de bonne heure.

Lorsque la nuit vint, la ville dormait déjà.   Tout allait-il donc s’arranger ? Non, hélas ! l’ample tragédie venait de connaître son premier épisode seulement. Et l’homme qui s’était juré d’en être le principal auteur, accoudé à son balcon de la sous-préfecture, rêvant de désordres à réprimer, de crimes à commettre, méditait sur la façon dont il ferait se dérouler la suite.

Soudain, des pas sonores interrompirent le silence de la nuit et la tranquillité des rues : la police, aux ordres du sous-préfet, parcourant le quartier musulman, situé au nord de la ville, immédiatement adossé aux remparts, ainsi que la cité indigène voisine du théâtre romain et de la porte de Philippeville, venait procéder à l’arrestation de personnes dont les noms et adresses figuraient vingt dix prisonniers musulmans environ, parmi lesquels onze membres du comité local des A.M.L. rassemblés d’abord rue Négrier, puis conduits auprès du sous-préfet Achiary, qui les interrogea enfin dirigés sur la caserne Hakett. Nous verrons plus loin ce qu’ils sont devenus.

Le lendemain 9 mai, Guelma se réveilla malgré tout dans le calme relatif et dans l’atmosphère des préoccupations quotidiennes. Vers la fin de la matinée, Achiary cependant ordonna de continuer les arrestations. Ses désirs furent largement satisfaits.

En quelques heures, la prison civile était comble. Il fallut vider d’autres lieux pour entasser la multitude de jeunes musulmans arrêtés au fut et à mesure de la fantaisie policière. Comme il était impatient de faire couler du sang musulman, d’amplifier le drame, Achiary télégraphia au général de Gaulle pour lui demander de donner l’ordre d’exécuter les otages. En attendant la réponse du chef de gouvernement provisoire, il fit, de sa propre initiative et sans aucun discernement, relever de leurs fonctions tous les musulmans employés dans les différents services de l’administration locale, banques, P.T.T., chemins de fer, etc…

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