Coopération

84e session de l'Assemblée générale d'Interpol à Kigali (Rwanda) : La DGSN présente l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme

Publié par DK News le 03-11-2015, 20h46 | 49
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Le Directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a présenté, hier dans la capitale rwandaise, Kigali, l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, appelant, par la même occasion, à ouvrir une «nouvelle ère de partage et d'assistance» entre les institutions policières en Afrique.

«Notre ambition est d'ouvrir une nouvelle ère de progrès, de partage et d'assistance entre nos institutions policières à travers la mise en place d'un processus de retour d'expérience, d'encourager les formes nouvelles et novatrices de coopération», a souligné M. Hamel dans une allocution prononcée à l'occasion de la 84e session de l'Assemblée générale d'Interpol. Il s'agit de «donner une traduction concrète à la solidarité africaine, fondement de notre Union et d'aboutir aux résultats durables escomptés, en partenariat avec les autres acteurs internationaux concernés», a-t-il plaidé. Le général-major a précisé que «tous ces efforts témoignent de notre ferme adhésion à la mobilisation impulsée par l'Union africaine contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée en tant que menaces globales nécessitant une réponse intégrée et concertée grâce à une coopération internationale renforcée».

En ce sens, il a annoncé la tenue de la réunion préparatoire de l'Assemblée générale d'Afripol les 13 et 14 décembre 2015 à Alger, ainsi que l'organisation à Alger les 6 et 7 janvier 2016 de la 5e Assemblée générale de la Déclaration de la conférence internationale de Kigali portant sur le rôle des organes de sécurité au titre des violences faites aux femmes et aux filles.

 

Une coopération policière fondée sur le partage d'expériences

Intervenant à l'occasion d'un panel pour débattre du thème «Combattants terroristes étrangers», M. Hamel a fait part de l'expérience algérienne en la matière, mettant l'accent sur «une coopération policière fondée sur le partage d'expériences». S'inscrivant dans cette vision, il a précisé que la Sûreté nationale algérienne demeure «convaincue» que l'assistance, l'échange et la concertation entre les institutions policières des Etats membres sont «les voies inéluctables au développement des stratégies de lutte contre le terrorisme et les activités criminelles connexes».

Pour s'inscrire dans le contexte international de la lutte antiterroriste et répondre à l'urgence d'une coopération internationale, l'Algérie a adopté l'ensemble des instruments y afférentes et pris en considération, au plan interne, les aspects juridique, politique, social, culturel et sécuritaire, ayant constitué à ce jour les «piliers» de l'approche algérienne en matière de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, a encore expliqué le DGSN. Il a rappelé, à ce propos, que les familles des terroristes font l'objet, dans le cadre de l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d'approches et de contacts par des membres de cellules spécialisées de police, «formées et soutenues par de psychologues du service».

Il a précisé que cette démarche a permis la repentance d'un bon nombre des proches de familles des terroristes et le démantèlement de plusieurs réseaux de soutien. M. Hamel a, en outre, mis en exergue le plan de développement et de modernisation de la DGSN, ainsi que les réformes entreprises dans le cadre d'une «police professionnelle, respectueuse des libertés et des droits» à même de «faire participer le citoyen à l'effort de sécurité à la faveur d'une relation de confiance fondée sur le respect mutuel». Evoquant les efforts en matière de coopération avec les pays du voisinage et l'ensemble de la communauté internationale dans le domaine de la lutte antiterroriste, M. Hamel a rappelé l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1373(1), considérée par l'Algérie comme une «prise de conscience» de la communauté internationale de la gravité de la menace terroriste sur la paix et la stabilité des Etats, ainsi que sur la sécurité internationale.

En ce sens, il a indiqué que l'Algérie a joué un «rôle actif» dans l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité relative au payement de rançons et qui fait référence au Mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançons par des terroristes, qui constituent «une source de financement significative». A cet effet, il a réitéré la nécessité de lutter contre le financement du terrorisme avec «plus de promptitude et de détermination» et de combattre les enlèvements contre rançons qui permettent aux groupes terroristes de renforcer leurs capacités destructives.

 

Pour une approche intégrée dans la lutte contre l'extrémisme

Abordant la menace transnationale que constituent les «combattants terroristes étrangers», il a relevé que ces derniers recourent en plus des armes sophistiquées et des techniques de combats modernes, aux nouveaux moyens de technologies de la communication, notamment les réseaux sociaux. M. Hamel a indiqué que cette problématique n'est pas nouvelle pour les services de police algériens «qui l'ont rencontrée à l'occasion du déplacement de nationaux notamment en Afghanistan, durant les années 1980 pour combattre aux côtés des Afghans, pour ensuite constituer, dès leur retour, les noyaux durs des groupes terroristes ayant sévi en Algérie».

«Face à cette menace, les autorités algériennes ont mis en œuvre un plan d'action qui répond dans une large mesure aux dispositions de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité pour juguler le phénomène de déplacements de jeunes Algériens vers les zones de conflits et d'empêcher le transit par notre territoire, d'étrangers à destination de ces zones», a-t-il fait savoir. Il a précisé que ce dispositif a été renforcé par de nouvelles mesures législatives introduites au Code de la procédure pénale, ce qui a permis à la Sûreté nationale de mettre en œuvre de mesures préventives et sécuritaires, visant le renforcement du dispositif de contrôle notamment aux frontières. S'agissant de la lutte contre l'extrémisme violent et la déradicalisation, M. Hamel a estimé qu'elle «constitue un préalable incontournable à la lutte contre le terrorisme et doit impliquer toutes les dimensions de la vie politique, économique, culturelle et sociale et mobiliser toutes les franges de la société, particulièrement la jeunesse». Il a fait savoir, à ce propos, que l'approche nationale a «significativement» contribué à l'affaiblissement des groupes terroristes et extrémistes, soulignant l'importance de la prévention de la radicalisation pour «une approche intégrée alliant des mesures à la fois économiques, sociales, culturelles et religieuses et mobilisant toutes les institutions et la société civile». Pour M. Hamel, le traitement de la problématique des combattants terroristes étrangers, nécessite plus que jamais une «coopération large, diversifiée et multidimensionnelle», à même de juguler, a-t-il dit, la double menace découlant de leur déplacement et de leur retour vers leurs pays d'origine ou vers des pays tiers.

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