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Education : La violence en milieu scolaire en débat

Publié par Azzedine Tiouri le 11-12-2015, 16h57 | 477
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Venant en prolongement de la Journée d’étude plutôt théorique organisée au cours de l’année 2013, celle de jeudi dernier tenue au siège de l’éducation de la wilaya de Sétif, a été le rendez-vous pour la sensibilisation, l’information et surtout de l’application des recommandations formulées, nous précise-t-on.

Tous les intervenants et les participants ont été unanimes pour dire que la violence en milieu scolaire est une affaire de tous. C’est un phénomène de société. Pour cette journée importante à plus d’un titre, traitant d’un sujet d’actualité touchant nos établissements scolaires, présidée par le directeur de l’éducation de la wilaya de Sétif, Abdelaziz Bezala, ont été conviés des experts, les services de sécurité, police et  gendarmerie, les directions de la culture, de la jeunesse et des sports, des affaires religieuses, les cadres et conseilelrs d’orientation de la DE, les directeurs, des censeurs et des surveillants généraux des lycées et CEM, ainsi que beaucoup d’élèves.

A ce propos, la directrice du centre d’orientation scolaire et professionnelle à la direction de l’éducation de la wilaya de Sétif, Mme Boussouf Farida déclare, ‘’ C’est une initiative propre à notre service, car cette journée vient en prolongement à celle tenue déjà en 2013 qui était une journée beaucoup plus théorique qui avait traité du genre et des différents types de violence. C’est à partir des recommandations de ces ateliers que nous allons appliquer ces mesures à quelques établissements scolaires qui connaissent le plus de violence à travers la wilaya à titre d’essai, sorte de test’’

Et de poursuivre : ‘’ La wilaya de Sétif est leader dans ce domaine à travers  l’ensemble du pays. Nous souhaitons plein succès à notre projet qui sera chapeauté et suivi par les conseillers d’orientation scolaire et professionnelle en collaboration avec toutes les directions concernées, la sureté, la gendarmerie, les affaires religieuses, la culture, la jeunesse et des sports, qui vont certainement nous aider à concrétiser notre projet. Une fois réussi, il sera généralisé à l’ensemble des autres établissements scolaires’’.

Pour une première étape, cette opération sera tentée dans cinq lycées et deux CEM à Sétif, Ain Azel et El Eulma qui connait une violence très développée. Selon les éducateurs, Il y a différentes sortes de violence, entre les élèves et ces derniers envers les enseignants. Par rapport à l’an dernier, il y a une légère diminution de la violence.

Dans ces lycées et CEM choisi, ajoutera l’intervenante, ‘’ Il va y avoir  plusieurs stratégies, psychologique pour le staff directionnel et éducatif, le comment de se comporter avec l’élève, on va les former pour ce cas de figure vis-à vis de l’élève adolescent. Notre problème dans nos établissements scolaires  est celui de la communication avant tout. L’enseignant se comporte d’une manière poussant l’élève à réagir différemment. L’autre stratégie consistera en la sensibilisation à travers des dépliants, des caricatures, des dessins.

A la question de savoir ce qu’elle attendait de cette journée, la directrice du centre d’orientation scolaire nous déclare : ‘’ Nous attendons à ce que toutes ces directions conviées aujourd’hui nous aident dans ce projet. On va leur expliquer tout. Chaque direction à son propre rôle, les activités culturelles, religieuses, les activités sportives. Pour ce qui est de la jeunesse et des sports, les structures et enceintes sportives vont ouvrir les jours de repos et les week-ends. Les complexes sportifs ouvriront leur porte pour permettre aux élèves de faire du sport. En principe dans une année, on percevra le résultat’’.

 

‘’Nous sommes tous responsables’’

Interrogé sur ce sujet le Dr. Abdeslam Khaled, maitre de conférences à l’institut de psychologie et sciences de l’éducation et orthophonie à l’université d’El Hidhab Sétif 2 souligne: ‘’ Ce projet pour une école sans violence est un projet que j’ai élaboré et proposé au ministère de l’Education en 2013 dans le contexte de la conférence nationale sur la violence scolaire. J’ai élaboré ce projet après un travail que j’ai fait en tant que conseiller d’orientation scolaire puisque j’ai vu que les situations et les problèmes de violences au sein de l’école algérienne prenait de plus en plus d’ampleur. C’est pour cette raison que j’ai fait une réflexion sur le sujet’’.

Et d’ajouter : ‘’ Après une analyse du corpus du problème de violence scolaire, j’ai pu élaborer un avant-projet pour une école sans violence. Ce dernier est basé sur une conception pédagogique, cela veut dire pour résoudre le problème de la violence au sein de l’école, il faut une approche psychopédagogique et pas une approche répressive’’ Pourquoi ? ‘’ Parce que dans le contexte de la violence au sein de la société et en milieu scolaire, après une analyse scientifique bien réfléchie on trouve que la violence au sein de l’école algérienne n’est pas un produit de l’école elle-même. C’est un problème de société algérienne. Les sources de cette violence viennent de la société. La violence est exercée au sein de la famille, dans la rue, au sein de l’administration, au sein des médias lourds, et surtout l’influence de la technologie nouvelle où l’on trouve des enfants exposés à des films, les réseaux sociaux, des jeux électroniques qui éduquent nos enfants non pas à exercer la violence, mais à être des criminels, en manipulant un char, une mitraillette, même les jouets y contribuent’’.

‘’ Cette approche que j’ai proposée, explique-t-il,  est basée sur plusieurs stratégies. Il y a le principe de la qualité de l’enseignement pédagogique. Cette qualité est basée sur un principe de considérer l’enfant est l’objectif de l’acte pédagogique, La violence au sein de l’école est un phénomène de société et nous sommes tous responsables. Si on cherche où se trouve cette violence, on la trouve chez les adultes et pas chez les enfants, au sein de la famille, de l’administration, au sein des mass médias. Selon les chiffres de 2013, nous avons une proportion de 15 à 20% d’actes de violence déclarés au sein des écoles, sans compter ceux qui ne sont pas déclarés. Il y a plusieurs stratégies proposées. Il y a celle de médiation, qui est avant tout préventive et nécessaire à l’école algérienne pour essayer de régler tous les conflits qui peuvent exister entre les élèves, enseignants, les enseignants et les parents d’élèves, entre les élèves eux-mêmes. La deuxième stratégie c’est celle de la sensibilisation par tous les moyens des prospectus, des affiches, des campagnes de caravanes etc. pour provoquer la réflexion chez l’élève. Sensibiliser aussi tout l’entourage et l’environnement de l’élève ainsi que la société. La troisième, c’est celle de la formation, cette dernière nécessite la formation de tous les acteurs de l’école algérienne. Il faut dire que les élèves vivent dans le stress de la charge des cours qu’ils subissent au sein de l’école de 8h à 17h, et après ils ne trouvent pas d’activités de loisirs, culturelles, tels que le théâtre qui joue un grand rôle, le cinéma, ce qui lui permet de se déstresser, décompresser après une journée de labeur, non seulement pour les élèves mais les enseignants aussi. Il faut aussi inciter nos enseignants et nos élèves à lire. C’est tout un programme’’.

En cas de succès de cette nouvelle approche et méthode de travail pour endiguer la violence dans nos établissements scolaires, c’est le souhait de tous, elle sera appliquée à l’ensemble des lycées et CEM de la wilaya, pourquoi pas à l’ensemble du pays.

Azzedine Tiouri.

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