
Les Etats-Unis ont indiqué dimanche que la Libye se débattait dans des difficultés sécuritaires depuis l’intervention militaire étrangère de 2011, appelant à une solution politique qui garantit la constitution d’un gouvernement d'union nationale dans ce pays.
«Après l’intervention de 2011 je pense que nous avons tous vu que la Libye se débattait dans difficultés» sécuritaires, a déclaré John Kirby, le porte-parole du département d’Etat américain au cours d’une conférence de presse.
M. Kirby a été sollicité par la presse américaine à fournir une évaluation précise de la situation sécuritaire en Libye après l’intervention étrangère de 2011 à laquelle son pays avait participé dans le cadre de l’alliance atlantique (Otan).
«Ce que je peux vous dire est que la situation en Libye reste instable. Nous savons tous que des groupes comme Daech essayent, comme ils l’ont fait en Syrie, d’occuper les régions ingouvernables», a ajouté le diplomate américain, reconnaissant implicitement l’échec de l’intervention militaire à restaurer la paix dans ce pays en proie à des violences depuis la chute du régime de Maammar El-Gueddafi.
Le porte-parole de Kerry qui s’exprimait à la veille d’une conférence internationale sur la Libye, prévue dimanche à Rome, a souligné que son pays déployait des efforts en concertation avec la communauté internationale en vue de parvenir à un gouvernement d’union nationale en mesure de faire face aux multiples défis qu’affronte ce pays.
«Encore une fois, voilà pourquoi il est important que nous continuions à aller de l’avant à tenir la réunion de Rome (qui va regrouper) plusieurs acteurs internationaux», a-t-il enchaîné.«Notre souhait est de voir le processus politique mené par l’ONU faire son chemin afin de parvenir à un accord sur un gouvernement d’union nationale», a-t-il affirmé à ce propos.
Le rejet d’une solution militaire en Libye a obtenu un large consensus au sein de la communauté internationale, confortant la position exprimée et défendue par l’Algérie concernant ce dossier. L’intervention de l'Otan a «empêché les parties libyennes d’aller vers une transition pacifique» en plongeant le pays dans un chaos qui a profité aux groupes terroristes, avait déclaré début décembre, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Ramtane Lamamra dans un entretien au Quotidien britannique The Independant.
Interrogé, par ailleurs, si les Etats-Unis allaient élargir leurs frappes aériennes contre le groupe autoproclamé Etat islamique (Daech/EI) en Libye, M. Kirby a refusé de fournir des détails sur les opérations futures des forces américaines, se contentant d’indiquer qu’elles allaient se poursuivre.
Les forces américaines avaient mené en novembre dernier leurs premiers raids aériens contre Daech en Libye, des frappes qui ont ciblé des dirigeants influents de ce groupe terroriste.
De même le porte-parole de la diplomatie américaine s’est abstenu de commenter le constat établi par les observateurs de la scène politique libyenne, selon lequel le blocage politique dans ce pays a été exacerbé par le Qatar et les Emirats Arabes Unis qui soutiennent chacun une partie du conflit. «Encore une fois (je dis) que la situation est instable en Libye, ce que nous voulons c’est un gouvernement d’union nationale en place», a-t-il répondu.