Parti d’une idée originale, révolutionnaire, qui a mis du temps à faire son chemin,le protocole technique qui a permis d’enrichir internet avec le web, bouleverse la planète, et lui ouvre des perspectives promises pour le meilleur comme pour le pire.
Le 12 mars dernier, le monde a célébré le 25ème anniversaire de la mise en place de la première proposition du Wordl Wide Web, conçue par l’ingénieur britannique Tim Berners Lee qui la soumit alors au CERN (centre européen de recherches nucléaires) en Suisse, avant de la reprendre avec un des ses collègues, Robert Cailliau. Il mentionne le concept pour la première fois dans un article publié le 12 mars 1989.
En mars 1989, la première proposition de World Wide Web a été soumise au CERN par Tim Berners-Lee, puis affinée par lui-même et Robert Cailliau en 1990. L’informaticien publie un article évoquant ce concept pour la première fois le 12 mars, selon l’AFP.
Il faut rappeler que le contexte de cette innovation était mis en place pour satisfaire les besoins d’échanges d’information et de fichiers entre scientifiques exerçant dans des institutions universitaires.
Le CERN, pas peu fier de cet anniversaire, rappelle sur son site web, relayé par le site d’information www.itespresso.fr que « l’idée de base du WWW était de combiner les technologies des ordinateurs personnels, des réseaux informatiques et de l’hypertexte en un système mondial, puissant et facile à utiliser. »
Au début des années 1980, le jeune informaticien britannique, Tim Burners Lee, diplômé de l’université d’Oxford met au point ce procédé du lien hypertexte qui facilite le partage de fichiers entre les scientifiques accédant aux bases de données du Cern. Ainsi, comme le rappelle le site du quotidien français lemonde.fr, en permettant une « connexion directe entre un mot clé contenu dans un texte, et un autre document apportant des informations complémentaires.
Tim Burners Lee venait d’inventer le lien hypertexte, qui permet une navigation intuitive, par association, entre une succession de fichiers. ». Intégré plus tard au CERN, l’informaticien britannique fut inspiré par l’idée d’articuler son système de liens avec des fichiers logés dans des bases de données situées un peu partout et reliées par le réseau internet. Il met alors en place une interface visuelle, baptisée wordl wide web, qui sera vite adoptée par la communauté d ses collègues, séduits par l’innovation.
Interrogé sur l’intérêt de l’innovation, Marc Weber, créateur et conservateur du programme sur l’histoire de l’Internet au musée d’histoire informatique de Mountain View, en Californie s’explique sur le site www.generation-nt.com:
« Tim Burners Lee a sorti de nulle part, sans qu’on lui ait rien demandé, tout ce système de gestion de documents ». Ce site rappelle que cette ‘’folie’’ de Tim Burners Lee a failli rester dans les oubliettes, d’autant, poursuit-il, que « le web existait déjà, il s’agissait alors d’un logiciel qui permettait de naviguer parmi les dossiers et fichiers informatiques et un ensemble de données en ligne. » Le génie de son idée, ajoute generation-nt.com, « était de permettre de cliquer sur des liens renvoyant vers des fichiers stockés aux quatre coins du globe ». En 1991, explique le site itespresso.fr, « un premier système www (navigateur, logiciel de serveur web et une bibliothèque) fut mis à la disposition de la communauté des physiciens des hautes énergies via la bibliothèque de logiciel du CERN.
Dans le même moment, au diapason, les Etats Unis mettent en ligne le premier serveur web au sein d’une institution de recherche en Californie.
L’esprit collaboratif du web se vérifiera dès ses premiers moments avec l’appel lancé par une équipe du CERN dans laquelle figure Tim Burners Lee, invitant d’autres développeurs via internet à apporter leurs savoir et connaissance pour perfectionner l’innovation.
En 1993, un premier navigateur, le fameux MOSAIC, est mis en ligne par le Centre national de superinformatique de l’université de l’Illinois (Etats Unis). D’autres navigateurs verront rapidement le jour pour arriver à 500 serveurs et porter dès cette année, les échanges sur les WWW atteindre 1% du trafic sur internet.
Le développement des nouvelles technologies, et notamment la propagation de l’usage des ordinateurs personnels servira de démultiplicateur à l’adoption d’internet par le grand public, les administrateurs, entreprises, pour en faire ce qu’il est devenu de nos jours : le plus vaste réseau de points de connexion sur la planète. Depuis, les usages du web oint généré des intérêts colossaux faisant se mouvoir toutes sortes de pouvoirs allant des Etats soucieux de la régulation du net, aux entreprises mue par la plus value économique inhérente au web, en passant par la société civile qui s’indigne des multiples déviations qui dénaturent internet et le font éloigner de ses principes fondateurs. Pour faire le point sur l’état actuel du réseau mondial, l’institut de sondage Pew Research est allé interroger plus de deux milles experts pour avoir leur vision du futur du web. Le site du quotidien gratuit www.20miutes.fr a tenté une synthèse des principales tendances ressorties de ce sondage et les a classées en six grands axes.
En premier, on compare l’invention du web à celle de l’électricité, faisant dire à un chercheur universitaire américain : « on ne se connectera plus à internet .Nous serons juste en ligne ». Une autre idée majeure s’est dégagée de l’étude Pew Research, axée sur l’impact des objets connectés. Pour 20minutes.fr, « Google Glass et les bracelets de fitness ne sont que le début. L'explosion des capteurs connectés mesurant nos signes vitaux et observant notre environnement va avoir un impact sur notre vie quotidienne ».
L’élargissement du réseau est également abordé sous un angle sociopolitique, avec de nombreux experts qui estiment que d’un côté la toile assurera certainement une propagation de la connaissance et du savoir, et le recul de l’analphabétisme. Néanmoins, il servirait également à l’expression et comme catalyseur des idées et mouvements d’extrêmes.
Pour les Etats, dont les prérogatives régaliennes sur les frontières sont de plus en plus bousculées par les capacités interactives et simultanées de l’internet. Impliqué dans le développement de l’internet, le chercheur américain David Hughes, figure parmi ces experts touchés par le sondage. Il estime pour sa part que, «la capacité des Etats-nations à contrôler une population à l'intérieur d'une frontière géographique pourrait diminuer», dit-il dans des propos cités par 20minutes.fr
Mais il apparait clairement que les débats sur les limites imposées à internet qui font le plus débat et qui pourraient ouvrir d’autres perspectives, moins prometteuses pour l’avenir du web tel qu’il a été imaginé à son origine. Beaucoup d’affaires sont remontées à la surface de l’actualité ces derniers temps, pour nous rappeler les menaces toujours présentes sur le réseau mondial.
Les révélations de l’affaire Snowden, ne nous ont pas encore tout livré sur la profondeur des atteintes portées par les services de renseignement américains aux usagers de la toile ; on apprend que les Russes développent le même procédé et que d’autres pays sont tentés par la déconnexion du réseau mondial pour se recourber sur des internet nationaux, aseptisés, sécurisés et contrôlables. Face à cela, il reste à souhaiter une bonne concrétiation à la récente idée de Tim Burners Lee, l’inventeur du web qui vient, selon 20minutes.fr, de lancer un appel pour ‘’la mise en place d'une charte mondiale pour qu'Internet reste «libre, ouvert et neutre»’’.
