Sports

Le dopage, un séisme qui a ébranlé le sport algérien en 2015

Publié par DK News le 25-12-2015, 16h58 | 50
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L'année 2015 a été marquée par la multiplication de cas avérés de dopage dans différentes disciplines, obligeant l'Etat, représenté par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), à agir pour mettre fin à ce fléau qui a pris des proportions alarmantes.

En dépit de certaines performances collectives et individuelles réalisées lors de cette année, le dopage est venu assombrir quelque peu le tableau du bilan sportif algérien en 2015.

Le premier cas a été détecté en février dernier sur le lutteur Abdelkrim Ouakali, contrôlé positif par le Comité d'appel de la commission nationale antidopage (Cnad), à une substance interdite, la furosémide (diurétique), à l'occasion du championnat national de lutte, le 14 février à Alger.

Le scandale ne s'est pas arrêté là, puisqu'un mois plus tard un autre cas a été signalé, au grand regret des responsables du sport en Algérie. Il s'agit du coureur Hicham Chaâbane, considéré pourtant comme l'un des espoirs du cyclisme algérien et futur vainqueur du Grand tour algérien cycliste GTAC-2015.

Hicham Chaâbane a été contrôlé positif par la CNAD à deux substances interdites, l'érythropoïétine EPO et la méthylprédnisolone (glucocorticoïde) à la suite de deux contrôles opérés respectivement à Constantine et à Annaba les 24 et 28 mars lors du GTAC-2015.

Suite à cette affaire, le titre lui a été retiré.
La Cnad a agi selon les règlements en vigueur, en infligeant une suspension de quatre années à Ouakali et Chaâbane.

Le football éclaboussé  
Le phénomène du dopage ne s'est pas arrêté seulement à la lutte et au cyclisme, puisque la «gangrène» a touché le sport roi en Algérie : le football, éclaboussé par une série de cas positifs.

Le milieu de terrain de l'USM Alger, Youcef Belaïli, contrôlé positif, a été freiné dans son élan le 21 septembre par la sanction de la Confédération africaine de football (CAF), lui qui faisait les beaux jours du club de la capitale, notamment lors de sa campagne en Ligue des champions d'Afrique.

La triste nouvelle est tombée tel un couperet dans l'entourage du club de Soustara et personne n'y croyait, avant que le joueur lui-même ne reconnaisse les faits qui lui sont reprochés, renonçant du coup au droit à l'analyse de l'échantillon «B» comme le prévoit la réglementation.

Le N.10 de l'USMA avait subi un contrôle antidopage inopiné à l'issue du match MCE Eulma-USMA (0-1) disputé le 7 août dernier, dans le cadre de la phase de poules de la C1.

Un peu plus d'un mois plus tard, le natif d'Oran a encore fait des siennes en subissant un second contrôle positif, cette fois-ci en championnat national au terme du match victorieux en déplacement contre le CS Constantine (2-0).

Considéré comme une valeur sûre, vu les dispositions affichées en 2015 qui lui ouvraient grandes les portes de l'équipe nationale, Belaïli (23 ans) a été suspendu pour quatre années, ce qui va mettre sa carrière en veilleuse pendant un bon bout de temps, si ce n'est définitivement.

Quelques jours plus tard, le football national est encore secoué par un autre cas positif, celui du milieu de terrain du RC Arbaâ, Rafik Boussaïd. Le joueur de 27 ans a été contrôlé à l'issue d'un match de championnat face au RC Relizane (défaite 1-0).

Il avait justifié la prise d'une substance interdite par la prescription de médicaments, par le médecin, pour traiter une angine aiguë.

Le phénomène a touché également le nouveau pensionnaire de la Ligue 2, la JSM Skikda, dont le joueur Naoufel Ghassiri a été contrôlé positif à l'issue du match de championnat face à l'AS Khroub, disputé le 23 octobre (défaite 1-0).

Belaïli, Boussaïd et Ghassiri ont écopé chacun d'une suspension de quatre années, selon les règlements de la Fédération internationale de football (FIFA).

Nabil Hafed, Hocine Marakchi (IRB Kerma), ainsi qu'Otmane Bessad et Mohamed-Tahir Hedibi (ES Guelma) sont, eux, suspendus jusqu'à leur audition le 28 décembre et risquent la même sanction que le trio sus-cité pour les soupçons de dopage qui pésent sur eux depuis le match des 32es de finale de coupe d'Algérie entre les deux équipes.

Volonté des pouvoirs publics pour éradiquer le fléau  
Devant la propagation effrénée de ce phénomène nuisible à la santé des athlètes et à la crédibilité du sport national, les autorités ont décidé d'agir en lançant une campagne de mobilisation antidopage.

«La situation doit interpeller l'ensemble des structures et parties concernées à travers l'implication, la responsabilisation et la mobilisation, y compris les médias qui jouent un rôle central de catalyseur dans le renforcement de l'éthique sportive», avait déclaré le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali.

Pour joindre l'acte à la parole, le MJS a promulgué la nouvelle loi 13-05 sur le sport, relative à l'organisation et au développement des activités physiques et sportives qui renforce encore plus la lutte contre le dopage.

«Huit articles et trois dispositions pénales de la nouvelle loi 13-05 traduisent parfaitement la grande volonté des autorités du pays à lutter efficacement et rigoureusement contre le phénomène du dopage», avait indiqué le premier responsable des sports en Algérie.

Le 8 octobre dernier, au cours d'une journée d'étude contre le dopage, une lettre d'entente sur le Code mondial antidopage avait été signée par pas moins de 26 Fédérations nationales.

La Fédération algérienne de football a, quant à elle, décidé de multiplier les contrôles antidopage.
Les clubs ont même été sommés de communiquer les horaires et lieux des entraînements pour que les médecins puissent prendre des échantillons d'urine des joueurs visés.

L'Algérie, pionnière dans la promotion des vertus de la pratique sportive saine loin de toute forme de tricherie, avait ratifié en 2005 la Convention mondiale de lutte contre le dopage.

Un Centre national antidopage a été même installé au niveau du complexe Mohamed-Boudiaf d'Alger mais sans pour autant débuter officiellement sa mission. Le MJS avait annoncé le gel de toute subvention destinée au fonctionnement du centre en question tant qu'il n'est pas encore fonctionnel.

Le Comité olympique et sportif algérien (COA) n'est pas en reste dans la «guerre» enclenchée contre le dopage puisque même son président Mustapha Berraf a fini par tirer la sonnette d'alarme.

«Les cas avérés de dopage seront très lourdement sanctionnés et les sportifs doivent donc faire très attention», avait-il prévenu, à l'issue d'une rencontre avec le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach.

En novembre dernier, la FIFA avait adressé une note d'information, publiée sur son site officiel, visant à sensibiliser les jeunes sportifs, médecins, entraîneurs et parents des dangers et conséquences du dopage.

Il s'agit d'une liste de 11 messages simples sélectionnés par des experts dans la gestion de la lutte contre le dopage en collaboration avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), présentant des conseils basiques mais importants, tels que vérifier la liste des substances interdites, éviter les drogues récréatives, être vigilant avec les compléments alimentaires et demander des Autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT).

L'année 2016 sera donc sous le signe de la lutte antidopage en Algérie, mais également au niveau des plus hautes instances sportives internationales.

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