Société

Flux migratoires : Pressions européennes sur la Grèce, menacée d’exclusion de Schengen

Publié par DK News le 27-01-2016, 15h15 | 34
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L’Union européenne (UE) exerce des pressions sur la Grèce, lui reprochant de ne pas bloquer les flux migratoires à sa porte et de ne pas sécuriser sa frontière avec la Turquie, principale porte d'entrée des flux de migrants dans l'UE, allant jusqu'à la menacer d'exclusion de l'espace Schengen.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a souvent répété qu’il n’est pas question d’isoler la Grèce . «Il s’est toujours battu pour la Grèce et il continuera à le faire», affirme une source diplomatique.

Les ministres de l’Intérieur européens, réunis lundi à Amsterdam, ont demandé à la Commission d’activer l’article 26 du code de Schengen. Une procédure qui consiste à autoriser les contrôles aux frontières intérieures de l’espace sans passeport pour deux ans au maximum. Ce qui exclurait de fait la Grèce, première porte d’entrée des migrants en Europe, de la zone de libre circulation.

Les cercles les plus conservateurs de l’Europe essaient de faire de la Grèce la source du problème migratoire», affirme pour sa part Nikos Xydakis, le vice-ministre grec des affaires étrangères.  Selon des informations, la Commission examinera cette requête dès mercredi.

Elle devrait d’abord procéder à une évaluation sur le terrain, à la frontière entre la Grèce et la Turquie, frontière extérieure de l’espace Schengen, puis soumettre cette évaluation au Conseil européen, qui devra l’approuver à la majorité qualifiée.

Puis, la Grèce aura trois mois pour remédier au problème, ce qui semble illusoire vu les flux de migrants qui traversent encore la mer Egée malgré l'hiver (plus de 44 000 depuis le 1er janvier). Si sa frontière est encore jugée insuffisament surveillée, alors la Commission proposera que des pays membres - Allemagne, Autriche, etc - soient autorisés à prolonger de deux ans le contrôle à leurs frontières intérieures.

L'Etau se resserre encore plus sur la Grèce, qui fait pourtant face à une véritable crise humanitaire. De plus, sa frontière avec la Macédoine risque progressivement de se fermer. D'autres pays comme la Hongrie, l’Autriche, et la Slovénie réclament la fermeture de la frontière entre la Grèce et la Macédoine afin de limiter drastiquement le flux des migrants et bloquer la «route des Balkans».

La Grèce, incapable d'enregistrer les réfugiés qui se bousculent à sa porte, se rapproche de la mise en quarantaine. La France et l'Allemagne se sont dits prêts à accorder quelques semaines de plus pour «sauver l'intégrité de l'espace Schengen, et permettre à l'UE de reprendre enfin le contrôle de sa frontière en mer Egée».

Les ministres européens de l'Intérieur, ont lors de leur réunion à Amsterdam, demandé à la Commission Juncker de préparer le cadre juridique qui permettrait de maintenir, jusqu'à la fin 2017 si nécessaire, les contrôles frontaliers rétablis par sept pays de l'espace Schengen, dont la France et l'Allemagne.

Pour que cette disposition - dite de l'article 26 - soit appliquée, les Vingt-Huit doivent formellement constater des «insuffisances graves et persistantes» sur la frontière externe de l'UE. Le constat s'appliquerait à la Grèce. Mais il reviendrait à la soustraire officiellement de l'espace de libre circulation. Un échec politique de plus pour l'Europe tout entière.

Lors d'une réunion informelle avec ses homologues européens, à Amsterdam, le ministre grec chargé de la politique migratoire, Iannis Mouzalas, a fermement rejeté des «mensonges» au sujet des reproches qui sont adressés à la Grèce concernant la sécurisation de sa frontière avec la Turquie, principale porte d'entrée des flux de migrants dans l'UE.

«Nous sommes fatigués d'entendre que nous n'arrivons pas à sécuriser nos frontières», a-t-il lancé devant des journalistes. «Selon la loi internationale, le droit de la mer, la Convention de Genève, la loi européenne, la loi grecque,

la seule façon d'agir à une frontière maritime, c'est de faire des opérations de sauvetage», a-t-il fait valoir, se demandant si certains pays estimaient «qu'il faut laisser (les migrants) se noyer». Le ministre a demandé aux autres Etats membres de l'UE d'en faire davantage pour se répartir l'accueil de réfugiés depuis la Grèce et l'Italie («relocalisations») et depuis des pays tiers comme la Turquie («réinstallations»).

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