L’amphithéâtre des écoles des doctorants de l’université Ferhat Abbas de Sétif 1, a abrité mercredi dernier une Journée d’étude sur «Le plan stratégique des Douanes algériennes 2016-2019». Organisée conjointement par la Faculté des sciences économiques de l’université Sétif et la Direction régionale des douanes algériennes de Sétif, cette rencontre a permis de passer en revue et de débattre de ce plan stratégique s’étalant sur quatre années.
C’est en présence du doyen de la faculté des sciences économiques, du directeur régional des douanes de Sétif, des directeurs centraux de la formation, de l’organisation et de la modernisation des services, des enseignants, chercheurs et étudiants que le recteur de l’Ufas, le professeur Abdelmadjid Djenane a donné le coup d’envoi des travaux de cette manifestation économique. En préambule de son intervention, le recteur de l’Ufas a tenu à rappeler que ‘’ Cette Journée d’étude coïncidait avec deux grandes dates qui ont marqué l’histoire de notre cher pays, à savoir le 24 février 1956 qui est celle de la création de la glorieuse Union générale des travailleurs algériens et du 24 février 1971 celle de la marche vers le recouvrement de l’indépendance économique de notre pays’’. Et de poursuivre :’’ Le plan stratégique des Douanes algériennes 2016-2019 s’inscrit inévitablement dans ce sens, c'est-à-dire dans la protection de notre économie nationale dans le respect des engagements internationaux pris par les plus hautes autorités de notre pays. L’Algérie est signataire pour le rappeler d’un accord de coopération avec l’Union Européenne, mais aussi d’un accord de libre échange avec l’UMA et la zone de libre échange arabe’’.
Et de s’interroger : ‘’ Comment l’université Ferhat Abbas Sétif 1 en général et la Faculté des sciences économiques, commerciales et sciences de gestion en particulier peuvent s’insérer dans ce ‘’ Plan stratégique 2016-2019’’ au niveau local, est sans doute l’appel du pied qui nous est fait aujourd’hui par notre partenaire, les Douanes algériennes avec lesquelles nous sommes liés depuis l’année dernière par une convention de coopération. Mais je dois préciser qu’au-delà de la signature d’une convention de coopération et l’ouverture d’une formation en Economie douanière, il faut aller aujourd’hui vers la connaissance effective de notre outil de production, c'est-à-dire vers les entreprises qu’il fut aider à devenir performantes et concurrentielles’’. Il mettra en exergue la performance et la compétitivité de ces entreprises qui a-t-il dit, n’est pas l’affaire à elles seules, mais aussi de l’université, via la recherche et l’expertise qu’elle doit leur offrir. Plus loin, il souligne :’’ Vous savez que les recettes tirées de l’exportation des hydrocarbures s’amenuisent et que nos entreprises sont encore jeunes et qu’elles doivent donc être accompagnées dans leur plan de développement. Il s’agit de créer de nouvelles richesses fondées sur l’effort au travail et l’innovation et c’est donc un défi à relever tant au plan collectif qu’individuel’’.
Parlant de cette journée, le directeur régional des douanes de Sétif, Halimi Liamine nous déclare : ‘’ C’est une rencontre organisée en collaboration avec l’université de Sétif afin d’exposer la stratégie des douanes 2016/2019 à laquelle ont assisté nos cadres supérieurs de la direction des douanes. Lors de cette rencontre on a essayé de rassembler le maximum d’intervenants pour l’exécution ou la mise en œuvre de cette stratégie avec la collaboration de l’université. Mais nous avons aussi invité nos opérateurs économiques qui travaillent sur le territoire de la direction régionale des douanes afin de prendre conscience de cette stratégie. Grace aux débats universitaires, nous allons améliorer aussi nos méthodes de travail avec leur vision par rapport à l’économie nationale. Nous sommes dans une situation qui nécessite la participation de tout le monde pour s’orienter vers l’exportation. Interrogé sur l’objectif de cette manifestation, le directeur de l’organisation et de la modernisation des services à la direction générale des douanes, Berdjoudj Hakim nous déclare : ‘’ Cette rencontre nous permettra de tisser des relations, mettre des passerelles d’échange d’informations et d’expertises entre une administration qui travaille sur le terrain et le monde universitaire. C’est un échange dans les deux sens. L’université a besoin de l’administration des douanes pour adapter ses programmes doctrinaux à la réalité du terrain. Nous aussi nous avons besoin de l’avis de l’expertise des chercheurs en matière douanière et économique’’.
Un nouveau code des Douanes va être promulgué
Evoquant le sujet du jour, il souligne : ‘’ Le plan stratégique des douanes algériennes est établit sur une période 2016/2019 Il a été élaboré dans un cadre du management participatif, donc c’est le fruit de tous les douaniers à travers tout le territoire national. Chacun a participé selon son niveau, selon ses pratiques de tous les jours pour donner des avis, des propositions. Il a été également élaboré en tenant compte des orientations du plan d’action du gouvernement et comme vous le savez ces jours-ci, il y a un contexte qui fait que nous sommes sous la rigueur budgétaire, qu’il a fallu faire un plan stratégique qui contient en tout dix axes’’. Et de poursuivre :’’ Le premier axe, c’est l’arsenal juridique. Il y a un nouveau code des douanas qui est adopté par le gouvernement qui va être promulgué dans les prochains mois. Nous avons l’organisation des services pour adapter notre schéma organisationnel aux nouvelles exigences de l’économie nationale. Nous avons la refonte du système de gestion de la ressource humaine pour faire du douanier un professionnel en mesure de répondre aux exigences des opérateurs économiques. Sur le plan du métier, nous avons la facilitation des procédures et leur personnalisation au profit des entreprises, notamment productrices et exportatrices sans oublier le contrôle douanier. Nous allons mettre en place des chartes de contrôle. Nous allons définir aussi les obligations et les droits des contrôlés et des contrôleurs. Nous allons également être dotés par une centrale des risques avec le concours d’une expertise internationale pour gérer le risque pour anticiper les courants de fraude et lutter implacablement ce phénomène pernicieux’’. Et de souligner : ‘’ Nous avons un domaine très important qui est la communication. Nous essayons de nous rapprocher de notre environnement immédiat qui soit opérateur économique, institution de l’Etat chargée du contrôle, simple citoyen, voyageur, de l’université etc. Justement cette journée d’étude s’inscrit dans ce cadre de communication et du développement du rôle national de la douane avec ses partenaires. Quant au neuvième axe, c’est la rationalisation des dépenses budgétaires, c’est un contexte difficile, il va falloir lutter contre le gaspillage d’une part et mettre en place des voies et moyens pour accroitre les ressources budgétaires de la douane. Et enfin, le contrôle interne préventif, cette fois-ci grâce à l’audit et nous allons mettre en place des référentiels d’audit pour permettre d’attirer l’attention des collègues et pour éviter les agissements indélicats et pour plus de professionnalisme dans l’exercice de notre métier’’. A la question du double emploi des douanes algériennes, sauvegarder nos frontières et en même temps l’économe nationale, comment concilier les deux à la fois ?, Berdjoudj Hakim nous déclare : ‘’ Mais bien sûr, ce sont les segments les plus importants de l’administration des douanes, lutter contre la contrebande, les phénomènes pernicieux qui touchent à l’économie et aux citoyens. Nous sommes présents au niveau des frontières. Nous travaillons en collaboration avec nos collègues de la Gendarmerie nationale et de l’Armée nationale populaire. Sur le plan économique nous avons également un rôle à jouer parce que c’est nous les témoins au niveau des frontières. La douane est le rempart, là où tous les textes qui régissent la circulation transfrontalière des marchandises et des capitaux, c’est la douane qui les applique. Nous avons donc un rôle à jouer effectivement sur le plan économique à travers la facilitation des échanges commerciaux à travers l’aide et le partenariat avec les opérateurs économiques.
Azzedine Tiouri
