Le Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a lancé hier à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis) un appel à tous les pays du monde à reconnaître l'Etat sahraoui et soutenir sa candidature à l'Organisation des Nations Unies.
«40 ans après sa fondation, voici que l'Etat sahraoui réponde aux conditions d'adhésion dans les instances et les organisations internationales (...) nous lançons un appel, à tous les pays du monde, afin de hâter la reconnaissance de la RASD, le soutien de sa candidature à l'ONU», a dit le président Abdelaziz, qui s'exprimait dans un discours à l’occasion des festivités marquant la commémoration du 40e anniversaire de la proclamation de la RASD.
M. Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario, a indiqué que cette reconnaissance et ce soutien au profit de la RASD est à même d'«appuyer l'équité et la paix» et contribuer au «parachèvement de la décolonisation du continent africain».
«Ce serait là une bonne et une sage décision», a insisté le président de la RASD, avant d'ajouter que l'Etat sahraoui indépendant et dont la souveraineté sera parachevée sur son territoire national, constitue «un facteur de modération, d'équilibre et de stabilité dans la région et sera, à travers son choix de démocratie ouverte, son peuple conscient et pacifique, un lien de cohésion et d'adhésion entre les peuples et les pays de la région», a-t- il ajouté.
Il a, à la même occasion, regretté «la contribution honteuse des acteurs internationaux dans l’encouragement de l'Etat d’occupation marocain à persister dans l'intransigeance et l'obstruction». Le président de la RASD a, dans ce contexte, a demandé à la France d'adopter «une position courageuse et décisive» allant dans le sens d’une abstention de protéger l'agression et l'occupation marocaine et d'amener celui-ci à «un engagement réel» dans les efforts internationaux, tendant à organiser un référendum sur l'autodétermination. Il s'agit là, a-t-il ajouté, de «créer un environnement favorable à la coopération étroite entre les peuples et les pays de la région, à même, a-t-il affirmé, de «servir les intérêts communs entre l'Europe et l'Afrique du Nord». Le président Abdelaziz a, en outre, indiqué que ce serait «une honte» pour les Nations unies et pour la communauté internationale, de tarder à prendre des «mesures concrètes et des sanctions nécessaires» contre l'Etat marocain, en vue d'accélérer l'application de la légitimité internationale, en particulier permettre à la Mission de l'ONU au Sahara occidental (MINURSO), dans le plus brefs délais, d’accomplir sa mission.
Parmi ces missions de la Minurso, le président sahraoui a cité, l'«organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui» et de la doter d'un mécanisme lui permettant de «protéger les droits de l'homme au Sahara occidental, de les surveiller et de les signaler».
«Le monde ne peut rester indifférent devant les pratiques coloniales dans ce 21ème siècle de l'occupation militaire marocaine illégitime, dont l’essence même est l’expansion, l'agression des voisins et l’inondation de la zone par la drogue, étant le plus grand producteur et exportateur de cannabis dans le monde, contribuant ainsi au soutien et à l'encouragement des gangs du crime organisé et des groupes terroristes, qui menacent la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde», a met en garde le président sahraoui. Le président Abdelaziz a également mis a profit cette occasion pour condamner l'action du Forum de Crans Montana, qui veut organiser «une nouvelle édition dans la ville occupée de Dakhla, en violation flagrante du Droit international».
