Economie

l'Italien Eni essuie une lourde perte et réduit ses investissements à cause de la chute des prix du pétrole

Publié par DK News le 27-02-2016, 21h45 | 34
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Le groupe énergétique italien Eni a annoncé une réduction de ses investissements pour 2016 suite à la perte de 8,8 milliards d'euros qu'il a subie en 2015 à cause de la chute des prix du pétrole.

Cette lourde perte qui intervient suite à un bénéfice net de 1,29 milliard en 2014, a surpris les analystes qui tablaient sur un bénéfice net de 526 millions d'euros, selon le consensus Factset Estimates.

Sur le seul quatrième trimestre, la perte nette s'élève à 8,46 milliards d'euros.

Du côté du résultat net ajusté, indicateur très suivi par le marché qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, le groupe a enregistré une perte de 696 millions d'euros contre un bénéfice de 2,2 milliards en 2014, dont une perte de 379 millions au dernier trimestre.

La compagnie italienne est directement touchée par l'effondrement des cours du pétrole, qui ont chuté de 70% en un an et demi, passant de 110 dollars le baril en juin 2014 à 33 dollars aujourd'hui, en raison de la surabondance de l'offre.

Elle a annoncé que sa production d'hydrocarbures avait progressé de 10% en 2015 à 1,76 million de barils par jour.

Au quatrième trimestre de l'année précédente, la production a augmenté de 14%, à 1,88 million de b/j, le niveau le plus élevé enregistré depuis cinq ans.

Pour l'année en cours, Eni s'attend à ce que «le prix du brut continue à rester faible en raison de déséquilibres structurels conduisant à une offre excédentaire, et des incertitudes renouvelées entourant l'évolution future de la demande à moyen et long terme».

En conséquence, le groupe a revu à la baisse ses prévisions de cours du brut dans son plan stratégique 2016-2019, faisant notamment passer le prix de référence à long terme de 90 à 65 dollars.

Dans ce contexte, Eni a décidé de diminuer ses dépenses d'investissement en 2016 de 20% sur un an à taux de change constants, «en reformulant et en reprogrammant des projets, en étant de plus en plus sélectif concernant l'exploration et en renégociant des contrats» de fourniture à long terme.

«Ces initiatives devraient avoir un impact limité sur notre plan d'augmentation de la production à court et moyen terme», a précisé le groupe.

Son directeur général, Claudio Descalzi, a, de son côté, souligné qu'Eni poursuivrait ainsi «sa transformation, qui verra le groupe se concentrer sur son coeur d'activités pétrole et gaz et être encore mieux organisé».

Le groupe a cédé en janvier dernier 12,5% de Saipem au Fonds stratégique italien (FSI), une opération qui lui a permis d'empocher 4,8 milliards de dollars nets, a-t-il indiqué.

Toutes les majors affectées par la morosité du marché

Par ailleurs, la chute des prix de l'or noir a affecté pratiquement toutes les compagnies du secteur, à des degrés différents.

En effet, l'Espagnole Repsol a enregistré des pertes nettes de 1,227 milliard d'euros en 2015, alors que les pertes de la Britannique BP se sont élevées à  6,5 milliards de dollars.

Pour sa part, Royal Dutch Shell a vu son bénéfice net divisé par plus de sept à 1,939 milliard de dollars, alors que le Français Total, a connu une progression de 20%, mais la baisse de 18% de son résultat net ajusté lui a contraint de poursuivre son plan d'austérité.

Les compagnies pétrolières internationales continuent ainsi de subir les effets de la chute drastique des cours du brut, les bilans de 2015 faisant état de pertes à coup de milliards de dollars, entraînant des coupes dans leurs budgets d'investissements et des réductions d'effectifs.

Outre ENI, Repsol, Shell et Total, le Norvégien Statoil avait, lui aussi, annoncé avoir perdu 3,96 milliards d'euros l'an dernier contre un bénéfice de 21,9 milliards en 2014.

La compagnie prévoit de réduire ses investissements de 3,5 milliards de dollars en 2016, à 13 milliards de dollars.

Ces bilans affirment le coup de frein brutal sur les investissements des compagnies pétrolières à travers le monde, ainsi que la cascade de suppressions d'emplois décidées dans le sillage de la dégringolade des cours de brut qui ont perdu environ 75% de leur valeur depuis juin 2014.

Mi-janvier, le numéro deux du secteur  pétrolier en Russie, Loukoïl, avait annoncé une baisse de 1,5 milliard de dollars de ses investissements initialement prévus pour l'année 2016.

Au total, il a évalué que le marché mondial avait perdu 400 milliards de dollars d'investissements l'an dernier: «Il est probable que le chiffre sera le même cette année», a-t-il prédit.

Selon une étude du cabinet de conseil Wood Mackenzie publiée en janvier, 68 grands projets pétroliers et gaziers représentant un investissement total de 380 milliards de dollars, ont été différés depuis que les prix ont amorcé leurs descente.

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