Les Suisses ont rejeté dimanche à une large majorité (58,9%) la proposition de l'Union démocratique du centre (UDC) d'expulser automatiquement les criminels étrangers, même pour des infractions mineures, selon les résultats définitifs.
Il y a six ans, les Suisses avaient accepté, à 52,9%, une autre initiative de l'UDC (premier parti suisse) demandant le renvoi des criminels étrangers.Mais le Parlement avait ensuite ajouté une clause, permettant aux juges d'éviter l'expulsion automatique des condamnés dans certains cas.
Le texte présenté par l'UDC, auquel s'opposait le gouvernement, le Parlement et tous les autres partis nationaux, demandait le renvoi automatique de tout étranger ayant déjà été condamné au cours des 10 dernières années, qui serait reconnu coupable d'avoir commis des infractions mineures comme des «lésions corporelles simples» ou d'avoir participé à une rixe.
D'après l'Office fédéral de la statistique, la révision du code pénal adoptée l'an dernier par le Parlement aurait pu conduire en 2014 à l'expulsion de près de 3.900 personnes, contre 500 en moyenne. Avec l'initiative de l'UDC, ce chiffre aurait bondi à 10.200.
Le parti, connu pour ses campagnes contre l'immigration et l'Union européenne, a notamment bousculé le jeu politique suisse avec des campagnes pour interdire la construction de minarets et contre ce qu'elle a appelé «l'immigration de masse».
Le taux de participation a d'ailleurs frôlé des records, à 63% environ, un niveau beaucoup plus élevé que la moyenne en Suisse (un peu plus de 40%). Le record des dernières décennies remonte à 1992 (78,7% de participation), lorsque les Suisses avaient dit non à l'adhésion à l'Espace économique européen. Tous les trois mois, les Suisses votent sur des sujets divers.