
La Grande barrière de corail, le plus grand récif du monde (Australie), présente des signes de blanchiment dû au réchauffement de la température de la mer, ont prévenu mardi des scientifiques.
Le blanchiment des coraux est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l'eau, qui entraîne l'expulsion d'algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.
La Grande barrière est menacée par le réchauffement climatique, les ruissellements agricoles, le développement économique ou la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux.
Selon les scientifiques de l'Université du Queensland et de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (Noaa), il s'agirait seulement du troisième événement de ce type, et des récifs comme la Grande barrière de corail australienne seraient particulièrement touchés.
Le Centre ARC pour les études sur les récifs coralliens a averti que ces inquiétudes commençaient à être justifiées. «Les rapports actuels sur le blanchiment dans la Grande barrière de corail ne correspondent pas à un épisode de blanchiment massif», explique Terry Hugues, directeur du centre.
«Mais nous sommes préoccupés par la survenue d'un nombre croissant d'incidents de blanchiment mineurs ou modérés en de multiples endroits de la Grande barrière à mesure qu'on approche du coeur de l'été» austral.
Pour Janice Lough, chercheuse à l'Institut australien des sciences marines, les prochaines semaines seraient cruciales. «Les services météorologiques prévoient des températures nettement plus élevées que la moyenne pendant le mois de mars, ce qui pourrait entraîner du blanchiment supplémentaire pour la Grande barrière, à moins que nous n'ayons bientôt du vent et des nuages», dit-elle.
Fin 2015, des chercheurs avaient averti que la résurgence du courant chaud équatorial du Pacifique El Niño pourrait provoquer en 2016 le pire épisode de blanchiment corallien jamais recensé dans le monde.
El Niño est un phénomène irrégulier, provoquant des hausses de températures dans le Pacifique, des fortes pluies dans certaines zones, des sécheresses ailleurs, et des vents faibles.Le courant El Niño, réapparu en mars, devrait persister jusqu'au printemps 2016 et pourrait être l'un des plus intenses dans les annales, d'après les scientifiques américains.
La Grande Barrière de corail est le plus grand récif corallien du monde, comptant plus de 2 900 récifs et 900 îles s'étirant de Bundaberg à la pointe du Cap York soit plus de 2 600 kilomètres sur une superficie de 344 400 km².Le récif se situe en Mer de Corail au large du Queensland, en Australie.